jeudi 31 décembre 2009

Une décennie en musique

Chez les Saignant, la musique occupe toujours une place importante. Que ce soit Loutre et Koala qui se font aller le popotin ou encore pour les ballades en automobile, alors que toute notre marmaille dort sur les banquettes arrières, nous sommes toujours à créer la trame musicale de notre histoire d'amour.

Voici donc, année après année, dix albums qui ont marqué mes oreilles dans les années 2000 que je vous offre timidement, sachant très bien que les goûts ne sont pas à discuter.



2001: Rêver Mieux de Daniel Bélanger

Bien avant l'arrivée du IPod dans notre famille, ce disque a été usé à la corde. En plus, je me suis toujours promis de l'acheter car il s'agit aussi du seul disque québécois dont j'ai accepté une copie sans l'acheter par la suite.

C'est l'univers Bélanger que j'ai découvert avec ce disque. Les arrangements, l'échantillonnage, la voix juste et surtout, les mots. Une forme de poésie juste assez floue pour créer des univers où il fait bon se réfugier surtout la nuit en compagnie des lignes blanches de la 40.



2004: Amour Oral des Loco Locass

S'il fut un coup de poing dans mes tympans ces dix dernières années, ce fut celui-là! Écouté presqu'en cachette dans l'Ensaignantmobile parce que Blondinette ne trippait pas fort-fort, ils m'ont redonné le goût de me battre et de garder la tête haute face à l'invasion qui menace notre belle langue.

Encore une fois, les mots, choisis, réfléchis, autant pour leur signification que pour leur résonnance leur assurent une place de choix parmi les paroliers de l'histoire musicale québécoise. Mais c'est seulement mon opinion...




2005: Les Matins Habitables de Marie-Jo Therio

Dieu qu'elle m'énervait dans "Chambres en Ville"! Elle jouait un peu trop, tout comme elle interprète un peu trop sur scène. Mais c'est cette même démesure qui me fait l'aimer tant sur disque.

Qu'on aime ou qu'on aime pas son univers, elle sait nous toucher de sa poésie acadienne, mélangeant le français et l'anglais d'une manière envoûtante.

Si comme moi, elle vous donnait de l'urticaire, achetez ce disque et écoutez-le trois fois. Si vous n'aimez toujours pas, je vous rembourse. Enfin, peut-être...



2005: Kanasuta de Richard Desjardins

Écoutez l'extrait et attardez-vous aux mots... Comment chanter une grève, une ligne de piquetage mieux que lui... "...les vrais trésors, sont là s'a picket line...".

J'aime les différents degrés d'écriture de Desjardins. Que ce soit pour nous faire rire, nous faire réfléchir ou nous émouvoir, il ne rate jamais son coup avec moi.

Un artiste comme j'aurais voulu en être un.



2005: Parle-moi de Chloé Ste-Marie

Quelle histoire... La pitoune de Gilles Carle, qui n'était avec lui que pour obtenir des rôles cochons dans des films cochons. C'était clair qu'elle ne l'aimait pas mais se servait de sa notoriété pour percer dans le milieu, non?

Euh, non. Elle a plutôt mis en musique tout ce que le Québec compte de poètes avec ses complices. D'une générosité incroyable autant sur scène que sur disque. Et dans la vie, le combat qu'elle mène pour les "aidants naturels" m'a beaucoup touché.

J'ai été peiné de la mort de Gilles il y a quelques semaines. Pas pour lui. Pour sa Belle, tout simplement.



2007: Effusions de Diane Dufresne

Excusez la qualité de l'extrait présenté mais comme c'est ma chanson préférée sur l'album...

Est-ce que mes mots sont vraiment nécessaires? C'est simplement l'accomplissement de notre plus grande interprète arrivée à maturité.


2007: Fred et Nicolas Pellerin de... Fred et Nicolas Pellerin

Un album à la base réalisée pour leur père, mort pendant le processus, c'est devenu un incontournable de la musique traditionnelle, sans compromis.

Des voix plaintives, des chansons touchantes. Pour découvrir si un "tapeux de pieds" sommeille en vous.



2008: Joli Chaos de Daniel Bélanger

Tant pis pour les puristes, un "Greatest Hits" trouve sa place dans ce très sérieux palmarès.

Juste pour se rendre compte du chemin parcouru par notre plus grand auteur-compositeur-interprète de notre génération.

Mais je laisse les "B-Sides" à Blondinette...




2008: Tous les Sens d'Ariane Moffat

Pour les chansons chantées à tue-tête dans l'automobile par Blondinette et les filles, spécialement "Je Veux Tout", dont le titre sied très bien à deux jeunes fillettes...

Et en prime, un spectacle inoubliable dans une petite salle de Lachine.



2008: Douze Hommes Rapaillés

Là, mon réel coup de coeur. Lorsque Blondinette et les enfants dorment dans l'auto, c'est ce que je mets au radio pour me laisser bercer par les mots, les mélodies. Et surtout, la redécouverte des Lavoie, Flynn, Séguin et autres Plume.

Faites-vous plaisir, offrez-vous ce disque. Tout simplement fantastique.

Vous vous êtes rendus en bas de la liste? Bravo. Je veux bien vous offrir une petite récompense.

Vous êtes abonnés(es) à la Presse? Allez dans la section "Bébés de l'Année" à la lettre D et cherchez le plus grand sourire, tout en haut de la page.

Je vous présente ma vraie découverte de 2009: l'Héritier!

Bon décompte ce soir!

dimanche 13 décembre 2009

Deux ans déjà


Malgré le froid qui sévit sur ce blogue depuis quelques semaines, malgré mes silences qui s'éternisent, deux ans, ça se fête, non?
Merci d'être là, encore. De venir faire des p'tits tours, histoire de voir s'il n'y aurait pas de repousses. J'aimerais vous dire que ça s'en vient mais je n'en ai pas la moindre idée.
Dans cinq jours, je "tombe" en congé parental pour huit semaines, histoire de me refaire une beauté intérieure, ce qui est toujours plus facile près des miens qu'éloigné.
Je vous aime...


mercredi 25 novembre 2009

Lui, sa blonde et ses couilles...

...sont partis vivre un peu. S'éloigner pour mieux se retrouver, un peu. Depuis ce matin, je parcours les commentaires de son dernier post et je suis obligé de mesurer le capital de sympathie dont il bénéficiait. En tout cas, il avait toute la mienne.

Portrait d'un autre grand disparu.

C'est Yano qui nous avait fait connaître à travers "Un Foo la Nuit". Il fallait bien que ce blogue serve à quelque chose, vous savez... À travers nos commentaires, on était allés faire un tour sur le blogue de l'autre, intrigués. Et on s'est rejoints dans une forme de stupidité qui m'a fait dire: "Ostie qu't'es con!" à plusieurs reprises, ce qui constitue la consécration de la reconnaissance dans le monde masculin.

Puis, à la suite d'une invitation que j'avais lancé "at large" sur mon blogue, il est venu assister au spectacle de mes jeunes inspiré de l'opéra en mai dernier. On s'est rencontrés cinq minutes, entre deux allées. Le lendemain, il m'envoyait un e-mail pour me remercier de l'invitation quand pourtant, c'est lui qui s'était déplacé de l'autre bout de la ville pour venir encourager mes élèves défavorisés qui ne l'étaient plus pour deux soirées.

Toujours cette même gentillesse lorsqu'on s'est parlés au téléphone, lorsqu'il m'a écrit pour voir si tout allait bien. Et surtout, cet espoir qu'il y a peut-être quelque chose à aller chercher ici derrière ce monde virtuel. Et Jacynthe avec qui j'ai discuté un bon vingt minutes de tout et de rien au téléphone avant de m'apercevoir que j'étais en train de la charmer et que cela me rendait mal à l'aise face à lui...

J'ai l'impression d'avoir raté quelques occasions avec lui. Un projet de blogue collectif, un camping, un souper, une soirée de poker... En espérant que les astres s'aligneront un jour, histoire de se connaître un peu plus.

Tu vas me manquer, "mec". Et je promets de ne pas te gosser pour un retour... pour l'instant.

Je t'aime.
xx

mardi 24 novembre 2009

Discussion avec la Loutre

Dans l'auto, sur l'autoroute Ville-Marie:

Moi: À quoi as-tu joué à la récréation?

Loutre: Aux voisines avec Marilou et Amanda.

Moi: C'est un nouveau jeu?

Loutre: Oui, on habite dans la même maison et on a le droit de faire ce qu'on veut. Nos parents sont morts.

Moi: ...

dimanche 22 novembre 2009

I'm not here

Ce titre du film biographique de Bob Dylan, que je n'ai jamais vu, m'a toujours intrigué. Trois petits mots qui semblent banals mais qui peuvent prendre tellement de significations. Comme ne pas être présent jusqu'à ne pas s'habiter...

Depuis la naissance de l'Héritier, beaucoup de choses ont changé. Quelques tremblements de terre, certes, mais surtout un état permanent de manque de temps. Et le peu de temps qui reste, on le passe dans le plaisir, réflexe normal. Mais écrire est un plaisir, non?

Oui, mais qui demande, dans mon cas, beaucoup d'introspection et c'est là que se trouve la clé de mon silence. Car en même temps qu'il est né, j'ai arrêté ma thérapie que je suivais depuis quelques années. Ce petit moment privilégié pour sortir mes poubelles hebdomadaires, comme je m'amusais à le nommer, ne servait plus qu'à dire des banalités. Comme si le sas s'était fermé, ne laissant plus écouler qu'un mince filet.

Et l'écriture a suivi. Out, la révision de mon roman. Out, la tenue de mon blogue. Comme si tout cela n'avait plus d'importance tout à coup. Comme si je voulais me punir. Pourtant.

Pourtant j'aime encore m'amuser avec les idées, aligner quelques mots et voir jusqu'où ils vont me mener et surtout, voir si vous allez me suivre jusque , ou ...

Dans le fond, je me sens comme quelqu'un qui aime s'entraîner et surtout, les bienfaits que cela lui apporte mais qui ne trouve plus le temps dans son horaire pour s'adonner à son activité préférée.

Alors, quoi de mieux que de se lancer?

***
DIX QUESTIONS, AUCUNE RÉPONSE
1. Pourquoi, t'es dans la lune?
2. Pourquoi, t'as salé ton café?
3. Pour qui, tu te parfumes?
4. C'est ce qu'on appelle partir fort, non?
5. Êtes-vous allés lui rendre visite?
6. Serez-vous surpris d'apprendre qu'elle fait maintenant partie de ma "run de lait"?
7. Pourquoi suis-je sûr que lui, il ne manquera jamais d'idées?
8. Et que je trouve inquiétant le fait que je me sois, malgré moi, attaché à ses couilles?
9. Parlant de "malgré", saviez-vous qu'il fait parti de ma "run de laids"?
10. Et puis, le Yano et le Drew, trop pissous pour une petite partie de poker?
***
UNE HISTOIRE DONT PROF MALGRÉ TOUT, PROF MASQUÉ ET ENSAIGNANT SONT LES HÉROS
Je dors, caché quelque part entre le sommeil et l'éveil mais je dors. Mon rêve n'est pas précis, qu'une odeur. Une odeur de... whisky!
-Allez, réveille-toi, bordel!
Cette voix, cette intonation, ce nez qui me chatouille l'oreille gauche...
-Allez, bordel, assez paressé! Il y a des gens qui comptent sur toi! Au clavier!
-Aux claviers, lui réponds-je d'une voix endormie, mais c'est ton job, ça!
Une main aggrippe mon épaule durement. Je tombe du lit. Il est maintenant par-dessus moi.
-Ah, tu te penses comique, hein? Idiot, bordel, qu'un idiot!
Je tourne ma tête vers la droite pour éviter de me faire percer un oeil par ce nez et j'aperçois Prof Masqué, sa cape et son masque assis devant l'ordi de ma chambre, les mains armées sur les touches.
-Hey, Ensaignant, dis-moi la première chose qui te vient en tête.
J'hésite, ce qui n'est jamais bon pour la première chose qui nous vient en tête.
-Euh... haleine d'alcool?
Les mains de PM se font aller à un rythme effarant sur les touches, produisant un son qui semble continue plutôt qu'une série de TAC-TAC-TAC. Pendant ce temps, PMT s'enlève de sur mon thorax qui respire enfin.
-Voilà, ton premier billet depuis longtemps, trop longtemps. Tu n'auras qu'à faire du copier-coller.
Sa vitesse m'épatera toujours.
-Tu es un écrivain précoce, PM! lance PMT. Où as-tu caché ton alcool, l'Ensaignant? Bordel!
Une autre main vient me flatter les cheveux, doucement. Je reconnais Blondinette et ses caresses.
-Réveille-toi, Ensaignant. Tu dois aller travailler.
Je regarde autour de moi, il n'y a que moi et elle dans la chambre. Étrange.
***
CITATION DU JOUR
"Se masturber, c'est faire l'amour avec quelqu'un qu'on aime" -Woody Allen
***
LÉGÈRETÉS
Qu'un morceau de peau, tout petit, immense est visible. Alors que tu dors près de moi, me trompant avec les anges, je pense à tes hanches qui m'agacent. Un échantillon de rêve te secoue et tu soupires. Je me colle plus près de toi, bassin contre bassin, désir contre soupirs.
Je t'effleure du bout de mes doigts, toi, mon objet de désir depuis notre commencement déjà lointain. Un frisson te traverse. À quoi rêves-tu, mon amour?
Mes lèvres te chatouillent lentement la nuque, éloignant de quelques souffles saccadés tes minces cheveux qui se essaient de se mettre entre nous. Ils échoueront là où tous les autres ont échoué, tout simplement.
J'entre ma main dans ton pyjama, cherchant l'endroit précis où tes fesses se terminent et où tes jambes commencent. Ta main me guide vers ton sexe mais je reste précis dans mes gestes. Le désir se consomme à sa vitesse, sans rien brusquer.
Ton bassin fait des aller-retours entre le néant et mon entrejambe. Tu t'approches, tu t'éloignes, l'histoire de notre relation dans un geste. Et je te veux plus que tout.
Ce n'est que plusieurs minutes après, ton visage où perle la sueur collé contre le mien, tes seins appuyés sur moi, que tu me chuchottes:
-Je te veux encore auprès de moi.
***
LES TOPS
TOP 5 DES PIRES NOMS QUE MON BLOGUE AURAIT PU AVOIR:
  1. blogspot.blogspot.com
  2. motsdélaive.blogspot.com
  3. lesseinssaints.blogspot.com
  4. engelantsurlebalcon.blogspot.com
  5. lemondeensaignantdunez.blogspot.com

TOP 5 DES RAISONS VÉRIDIQUES POUR LESQUELLES JE NE SUIS PLUS "IN"

  1. Je ne texte pas.
  2. J'ai appris plus de six mois après sa sortie l'existence de "Poker Face".
  3. J'haïs le Technotronix.
  4. Je ne me rase pas le chest.
  5. Je n'ai pas acheté "Les chroniques d'une mère indigne".

***

Ah, ça fait du bien...

dimanche 15 novembre 2009

Les projets sont les remèdes à tout

Tout va beaucoup mieux, malgré les corrections de fin d'étape qui m'ont donné un portrait assez frappant des faiblesses de mon groupe. Parfois à se demander ce que j'ai fait durant les trois premiers mois.

En faits, je les ai apprivoisés, tout simplement. J'ai combattu leur désintéressement en leur proposant des occasions de faire valoir leurs passions, surtout celles qu'ils ignoraient.

Comment?

  • Une ligue de flag-football avec finale devant public au son d'une musique rock et remises de prix.
  • Une mini-pièce de théâtre d'Halloween présentée 11 fois devant les autres groupes de l'école.
  • Un mini-album de reprises de chansons de Daniel Bélanger dont on a étudié les textes à chaque semaine, sous la supervision de PMT et sa générosité.
  • Notre grand projet annuel, inspiré de "La Flûte Enchantée" de Mozart.

Et ils se sont rapprochés de moi, lentement. Et je les trouve de plus en plus beaux, doucement.

Et lorsque finalement, je leur ai annoncé leurs résultats à la fin de la semaine dernière, ils m'ont cru lorsque je leur ai annoncé qu'on allait remonté cela, ensemble.

La confiance s'installe et le sourire revient. Et surtout, surtout, ils sont prêts à travailler pour y arriver.

Une autre petite bataille de gagnée.

lundi 9 novembre 2009

Soirée d'automne

Je vous écris de mon balcon. On jurerait une soirée d'août alors que la trotteuse est déjà en novembre. Une cigarette au bec, les pieds froids mais non gelés, je laisse mes doigts s'éparpiller.

Je pense à mes élèves, même si je ne suis pas encore leur maître. Je les retrouve demain après un congé nécessaire. Seront-ils aussi beaux que lorsque mon regard s'est penché sur cette rangée de siège qui n'en finissait plus, à l'opéra? Certains dormaient, d'autres laissaient leurs têtes errer et enfin, les derniers étaient assis sur le bout de leur siège, l'oreille fidèle. Le même intérêt qu'en classe. Cette même curiosité qui rend les gens intéressants.

Je pense à mes filles et à mon garçon. Savent-ils que la vie est parfois un combat? Qu'il faut apprendre à rouler avec les coups, à laisser passer les nuages? Et que juste au moment où on croyait le temps arrêté, immobile, une douce musique le fait renaître? Et on avance, à petits pas, mais on avance...

Je pense à vous. À vos mots qui visent le coeur en faisant bien attention de l'effleurer, doucement. J'ai souvent l'impression de recevoir beaucoup plus que je donne ici.

Merci. Vraiment.

mercredi 4 novembre 2009

Tout finit par s'arranger, non?

Fatigué, découragé, exténué... Mettez le superlatif que vous préférez.

Ils me vident. Par leur passivité. Par leur manque d'étincelles dans les yeux que je sais pourtant provoquer facilement, habituellement.

Rien n'est facile avec eux. Si j'étais Noé, j'aurais le bras mort des coups de bâton que j'aurais donnés pour finalement voir les animaux se noyer dans la mer car ils n'avaient pas vu la passerelle. Ou mieux, pas écouté les consignes.

Je vais revenir. Toujours pas l'énergie pour écrire. Et moins j'écris, moins j'évacue. Et moins j'évacue, moins j'ai d'énergie. Un cercle vicieux.

Mais bon, tout finit par s'arranger, non?

Ostie que chu fatigué.

p.s. merci pour les beaux commentaires des derniers billets. Ça aussi, ça va s'arranger.

mardi 20 octobre 2009

Fantasme ou dix choses que je ne dirai jamais dans ma classe...

  1. "Quand je pense que je suis ici pour vous ammener un peu de culture et que le seul objectif de ma journée semble être de vous cultiver..."
  2. "Si tu me fais encore tes sourcils en accent circonflexe lorsque je te dis de te taire et de travailler, je te jure que tu vas avoir les yeux comme des trémas lorsque je t'aurai donné ta copie pour manque d'efforts."
  3. "C'est quoi le volume de mon abdomen? À peu près la même aire que ta face aura lorsque je te donnerai ton code rouge pour manque de respect!"
  4. "Ah, vos gueules! Fermez vos osties de gueules!"
  5. "Mes dernières paroles avant mon congédiement irréversible de la C.S.D.M. seront mangez tous et toutes, autant que vous êtes, présents physiquement comme absents psychologiquement dans cette classe, un char, un tabarnak de gros char, un Hummer de marde!"
  6. "Ce n'est pas juste? Penses-tu que j'ai trouvé ça juste quand j'ai vu ton nom sur ma liste de classe?"
  7. "Tu sais, ma belle, suivre l'exemple de sa mère peut exclure l'habillement et le maquillage."
  8. "Ton attention est inversement proportionnel à la longueur du nez de PMT et de la grosseur des couilles de Drew."
  9. "Eh, toi! Si jamais tu tombes dans la Lune, pourrais crisser le feu à la cabane que Passive s'est installée là-bas?"
  10. "Si jamais je me mets tout nu et que je vous explique la translation avec mon pénis, allez-vous comprendre?"

Ah... ça fait du bien...

mardi 13 octobre 2009

Écrire

Aligner les mots, combattre la solitude du coeur esseulé...

J'ai commencé ma thérapie en décembre 2007, en même temps que ce blogue. J'ai terminé ma thérapie il y a environ un mois et depuis ce jour, deux maigres billets sont venus décorer ce site. Je m'en suis rendu compte hier soir, en me demandant pourquoi j'étais si déprimé et pourquoi je n'étais pas capable d'écrire rien qui vaille.

...et y ajouter des virgules, le temps d'autant de soupirs...

Plus le goût de peindre des sentiments que vous imaginez miens alors qu'ils ne sont qu'une faible reproduction de ce que je vois chez vous. Écrire ses émotions plutôt que les vivre puis s'arrêter, brusquement, espérant qu'un miracle saura me rescaper.

...voir les Autres pleurer et deviner le soulagement qui accompagne ces rivières salées...

Je suis froid, je me sens froid. Ou alors tout chaud, brûlant d'une source que je ne peux pas identifier. Je ne me connais pas, ne l'ai jamais fait. Parce que ce que je pourrais découvrir sous mon épaisse carapace pourrait s'avérer laid ou pire, beau.

...m'approprier ces instants en découpant les tremblements, les hocquets et les rendre miens...

Ceux qui m'entourent ne voient rien. En fier caméléon, j'ai appris à leur donner ce qu'ils attendent. À "du pain et des jeux", j'ajouterais "du rire et du divertissement". Pas pour rien que les humoristes québécois soient aussi riches. Pendant qu'on rit, on ne cherche plus. On arrête de respirer, on oublie, on remet à plus tard. Et surtout, on ne creuse pas.

...et craindre le pire: que tout ce que j'ai construit durement disparaisse, comme si ça avait déjà existé ailleurs que dans mon idéal...

Mid-Life Crisis? Crise de la quarantaine précoce? Appitoiement? Placez-y votre tag préféré, j'ai le dos large. Seulement une chose est claire, aussi prétentieuse que limpide:

...écrire, toujours écrire, car c'est à travers les mots, malgré moi, que mon moi se trouve...

vendredi 2 octobre 2009

...

Il y a quelques mois, quelques années dans ma vie en accéléré, je voulais voir un vagin et j'ai vu un pénis.
Il y a quelques mois, quelques années dans ma vie en accéléré, je voulais une troisième fille et j'ai eu un fils.

L'Héritier est débarqué dans notre vie l'air de dire: "Ne vous en faites pas, je prendrai une toute petite place..." et a agi comme tel. Souriant, discret, avec un pleur qui attire l'empathie tellement il semble nous raconter ses peines plutôt que les crier, même le plus amer des parents aurait craqué. Comme s'il voulait nous convaincre que même s'il n'était pas ce que l'on espérait, il saurait s'insérer dans notre petit zoo.

Et moi, qui aime bien me mettre une tonne de pression sur les épaules, j'ai ressenti une fois de plus la crainte de l'inconnu, la peur d'être un modèle inadéquat pour lui. Comment montrer à un garçon à devenir un homme lorsque nos seules références sont bourrés de clichés cinématographiques?

Il y a quelques semaines, quelques mois dans ma vie en accéléré, il m'a souri.
Il y a quelques semaines, quelques mois dans ma vie en accéléré, il m'a séduit.

Dans son sourire et ses yeux ouverts bien grands se lisent un bonheur sans fin. Un bonheur qui n'a rien à foutre des soucis, des grosses journées, des frustrations et des motons dans la gorge. Quand il est heureux, l'Héritier illumine ma journée par un grand sourire matinal avant que je quitte pour l'école. Et il m'ammène mille questions du même coup qui se battent pour reprendre toute l'espace dans mon cerveau souvent brumeux: quand ai-je perdu cette facilité à rire et à m'émerveiller devant ce qui m'entoure? Quand ai-je laissé les problèmes du quotidien l'emporter sur la beauté qu'il renferme?

Il y a quelques nuits, quelques jours dans ma vie en accéléré, il a pleuré et n'a pas dormi.
Il y a quelques nuits, quelques jours dans ma vie en accéléré, je l'ai accompagné.

L'Héritier, qui dort toujours paisiblement, nous a rappellé que même s'il était un bébé super, il était quand même un bébé cette semaine. Deux nuits, un grand total de 7 heures de sommeil, les journées à traverser comme des triathlons, sans se demander quand on arrive mais rester concentré sur chaque pas, chaque coup de roues et une grande fatigue s'est emparé de nous. Et il est parti à la clinique avec sa maman. Et on l'a envoyé à l'hôpital pour des tests plus approfondis. Et il a été manipulé: ouvre la bouche, regarde les oreilles, passe des radiographies pulmonaires couché sur le côté, le cou immobilisé, pique sur la tête car c'est le seul endroit où ils peuvent voir un canal, pas de veine!

Il était bien accompagné, armé de Blondinette devant l'attaque viral. Moi, j'étais avec mes filles, inquiet mais conscient que pour la Loutre et mon Koala, le quotidien devait continuer. J'ai fait de mon mieux pour remplacer mon amour. J'ai fait du bon travail mais elle n'est tout simplement pas remplaçable. C'est aussi simple que ça. Elle a un don pour l'amour et l'harmonie dans la maisonnée que je n'ai pas.

Lorsqu'ils sont revenus pendant que moi et ma marmaille écoutions le hockey, j'ai souri à ma blonde. J'avais tout fait pour lui offrir le repos bien mérité. Et mon Héritier qui dormait dans son habit blanc qui lui donnait la forme d'un flocon, les yeux étanches pour éviter les débordements qui avaient eu lieu toute la journée. Il était beau. Calme et beau. La journée avait été difficile et il se reposait, attendant le lendemain, reprenant ses forces pour combattre à nouveau son virus.

Parfois, je me trouve ridicule à travers mes inquiétudes de parent. Et ceux qui luttent contre la maladie toute leur vie? Comment font-ils? Peut-être qu'ils ne font que se rendre jusqu'au soir, une étape à la fois, et qu'ils se couchent pour affronter le lendemain du mieux qu'ils le peuvent.

Et ils se foutent pas mal de savoir ce qu'est un homme. Ils se contentent d'être vivants.

Tiens, ça me va à moi aussi...

vendredi 25 septembre 2009

Quéquetterie

Hier soir, rencontre des parents. Un groupe allumé, comme leurs enfants. Alors que je leur expliquais les attentes que j'ai envers leurs enfants, ils me regardaient et me souriaient, m'encourageant.

Je leur avais préparé une présentation Powerpoint pour colorer la réunion et parce que le fait de me décider à 15h30 à préparer cela alors que la réunion était à 20h00 m'apportait un sentiment d'urgence qui me manque en tant que père de trois jeunes enfants (!!!). Pas le temps de réviser le contenu mais je me fais confiance...

Arrive donc le moment où j'explique aux parents les attentes que j'ai envers leurs enfants.

On commence lentement, par l'ouverture d'esprit. Voici l'image qui accompagne ces mots:

Pas trop hot mais quand même. L'entrée ne doit pas être plus appétissante que le repas principal.

Ensuite vient le goût de l'effort:

Pas mal, non?

Ensuite, la curiosité:

In your face, non? Pas payé de licences mais bon, l'effet est réussi.

Finalement, la persévérance:

Pas mal, hein? HEIN? Quelles sont ces minuscules quéquettes qui volent au vent sur l'immense écran, pourtant invisibles sur mon portable?

CLIC-CLIC!!!

Les parents ont ri et, tout rouge, j'ai bien fini par en rire un bon coup moi aussi. Au moins, je ne leur ai pas dit que le premier coureur avait une longueur d'avance sur ses poursuivants...


vendredi 18 septembre 2009

Quand le nom te va

Présentation du personnel, lors de l'assemblée générale de l'école où ma Loutre a commencé en maternelle.

Directrice: La dernière et non la moindre, dans la classe de langage du troisième cycle, Mme BEAUPARLANT.

Quand la vie t'a choisi...

mardi 15 septembre 2009

J'ai une fée dans ma classe


Elle a un nom que l'on retrouverait dans un film de fées de Walt Disney mais elle n'est pas née au Pays des Rêves mais bien dans un quartier défavorisé du sud-ouest. Au lieu de passer ses journées à répandre de la rosée sur les fleurs, elle essaie du mieux qu'elle peut. À sa vitesse.


Elle porte des lunettes aux montures bleues comme celles que portaient les femmes fatales des films d'avocats des années 80. De grosses montures rondes qui cadrent parfaitement avec son visage rond.


Lorsqu'elle parle, ses yeux se promènent partout comme des girouettes par grands vents. Elle semble chercher les réponses autour de moi, sur les murs, au plafond, dans le visage des autres. Pourtant, elle devrait savoir depuis longtemps que les seules réponses qui se trouvent dans les yeux et les bouches de ses compatriotes de classe sont celles qu'elle ne veut pas entendre.


Vous l'aurez deviné, je vous parle ici de la reject de ma classe.


Il y a des enfants dont on ne s'étonne pas des réactions hostiles qu'ils viennent chercher chez ceux qui les entourent. Car nous, les enseignants, nous sommes humains. Et ils viennent chercher notre dédain aussi. La seule différence avec les enfants, c'est que nous nous en voulons alors. Et nous cherchons plus longtemps la fleur dans le champs de mauvais herbes que des ti-culs de 11 ans.


Je la regarde aller depuis une semaine. Elle n'arrête jamais de travailler mais ne termine jamais rien. Son problème n'est pas la paresse, c'est la vitesse. Elle réfléchit, parle, écrit trop lentement. Pas par perfectionnisme, simplement parce que c'est ce qu'elle est. Et comme une fée qui ne battrait pas assez rapidement des ailes, parfois elle pique du nez. Mais elle se relève tout le temps. Car elle a une tête dure.


Dans quelques semaines, ce sera le cross-country. Une course de 1,7 km sur un terrain accidenté qui donne toujours lieu à quelques incidents un peu bizarres. L'an passé, elle a terminé 7e du volet participation qui réunissait quelques centaines de filles de son âge. Je la soupçonne d'avoir utilisé ses ailes pour en dépasser quelques-unes, toujours à la même vitesse.


Et pendant une journée, le lendemain, elle avait eu droit aux félicitations de tout le monde. Elle était devenue la Fée qui court vite plutôt que la Fée mal-aimée. Une journée après, elle avait retrouvée son titre. Celle qu'on accuse lorsqu'il n'y a personne à accuser et qui nous répond de ses grands yeux roulant dans leurs orbites, cherchant une réponse pour se défendre mais ne trouvant que le silence.


C'est un de nos plus grands défis qui m'est constamment rappelé par mon Ortho Préférée. Aimer. Pour mieux enseigner. Pour mieux faire comprendre les notions. Pour changer des vies. Pour faire battre des ailes de fée plus vite encore. Surtout, pour donner le goût aux autres d'aimer un peu plus, un peu plus longtemps.


On s'en reparle...


mardi 8 septembre 2009

Ovation

O.K., analysons ce qui s'est produit cet après-midi, vers les 13h25.


J'enseigne dans un quartier défavorisé... check!

Les jeunes de milieux défavorisés sont moins portés sur la chose (la chose étant la lecture)... check!

Les garçons préfèrent de loin les jeux vidéos aux romans... check!


Maintenant, détruisons ces clichés en une phrase.


Cet après-midi, la fin de la lecture collective de ce roman m'a donné droit à une salve d'applaudissements, à grande majorité des grands garçons de ma classe:



Même que le Témoin en avait les larmes aux yeux. C'est décidé, la prochaine fois que quelqu'un de sa communauté vient frapper à ma porte un dimanche matin, je le "frenche"!

dimanche 6 septembre 2009

Le pouvoir des mots

J'ai un kid qui a une coupe Beatles de 1963, intemporelle. Un énergumène populaire en classe par l'originalité des niaiseries qu'il invente pour faire rire les autres. Et le p'tit maudit, il me fait rire aussi. Vu sa religion, et parce que c'est facile à retenir, je l'appellerai le Témoin.


Vendredi après-midi, j'amène les enfants au gymnase pour se taper un mini-tournoi de soccer. Parce qu'ils ont bien travaillé pour une première semaine et surtout, parce que la réputation qui les précédait annonçait tout le contraire.


Lors de la dernière partie, mon regard est attiré vers deux mains qui s'agitent en tout sens et qui se rapprochent de moi. Je tourne la tête et le voit, suivant la ligne de touche, marchant au rythme d'une musique que seul lui entend, se secouant les mains à la manière d'un danseur de Charleston, le sourire bien accroché aux lèvres. Tellement concentré dans sa routine que le ballon qui siffle à ses oreilles ne le dérange même pas.


Je décide alors de tester une phrase bien connue, souvent efficace, afin de vérifier si elle transcende les religions pour rejoindre le ti-cul orgueilleux à l'intérieur de lui.


-Témoin, viens ici!

-Quoi?

-T'es pas game de traverser le terrain en imitant une poule.


Il me regarde, le doute dans le regard. Et soudainement, un sourire s'accroche à ses lèvres et il part à courir, battant l'air de ses bras recroquevillés et traverse le terrain en plein sur la ligne du milieu, dérangeant le jeu et s'attirant des regards où se mêlent les points d'interrogation et d'exclamation.


Je vais avoir du fun cette année.

mardi 1 septembre 2009

(Baillements)

Une photo juste pour toi, mon Drew...
Difficile, difficile. De loin, la rentrée la plus difficile de ma carrière. Et je ne suis même pas certain si ce sont les élèves qui sont en cause, pour une fois. Je crois que c'est moi. Manque de sommeil durant une partie de l'été, insomnies fréquentes depuis une semaine, fin de semaine épuisante, tout y est.

Ce qui entraîne automatiquement un manque de persévérance. Trop vache pour écrire ici, lorsqu'il est rendu huit heures du soir et que mon "chiffre" a commencé à six heures du mat'. Trop vache pour écrire chez vous, même pour penser à un commentaire que je pourrais vous laisser.

Donc, en état de survie, le temps que le quotidien reprenne son cours, version 3.0. L'Héritier est toujours un bon bébé mais c'est un bébé quand même.

Je vous reviens bientôt. Mes élèves ont beaucoup de potentiel littéraire cette année. Un peu trop, même. Dans le fond, je crois qu'ils sont un peu, un tout petit peu, la source de mon épuisement eux-aussi.

Nous vaincrons!

mercredi 26 août 2009

Les réunions

Je déteste les réunions dans les écoles primaires. Surtout quand ça fait quelques années que je suis dans la même école. Les mêmes anecdotes, la même routine, expliquée encore et encore de façon presque... routinière. Et en plus, lorsqu'il y a un grand roulement de personnel comme dans notre école, située en plein milieu défavorisé où les riches, du haut de la côte, regardent les pauvres comme les clients du McDonald regardent les goléands. Amusants mais qu'ils mangent les miettes, pas ce qu'il y a dans mon assiette.

Donc, en trois journées pédagogiques, presque six heures de réunion. Et c'est là que mon manque de sommeil des dernières semaines me rattrape. Non pas que je m'endorme, loin de là. Je suis un enseignant, j'ai de la classe (la pognez-vous?). Non, c'est plutôt la petite voix qui se fait entendre en moi, rugissant, criant des obscénités devant toutes ces répétitions. Mais je vous fais grâce des détails.

Puis, viendra la rencontre des parents dans deux semaines. Là, c'est se sentir comme un poisson dans un aquarium. Ils nous scrutent, nous épient, tentant de comprendre ce que leur marmaille peut bien nous trouver. Moi, je leur joue toujours le même tour. Disons que le taux d'absentéisme parental à cette réunion est assez élevé dans notre milieu. Une année, le prof de première année avait eu un parent, un... Ce n'était plus une réunion, c'était une discussion. Imaginez en plus si le parent n'est pas du genre bavard, dix petites minutes et c'est terminé. Mais je m'égare.

Donc, le petit coup que je leur fais, c'est de demander à mes élèves de leur dire que leur enseignant ressemble à Brad Pitt. Je n'ai aucune idée si ça a une incidence sur le nombre de participants mais c'est mourant de voir les regards féminins déçus lorsqu'ils entrent dans la classe. Mais pour le reste, ça m'emmerde. J'enseigne aux enfants et je suis assez nul avec les grands enfants.

Donc, demain, ils arrivent. Je vais sûrement avoir un peu de difficultés à m'endormir ce soir, comme plusieurs pédagogues de la province. Et pour une fois, l'Héritier n'aura rien à voir dans tout ça.

lundi 24 août 2009

Rentrée

Ils étaient tous là, les anciens comme les nouveaux, devant leur déjeuner "d'hommes" ou leur yogourt pour les plus sages. Quelques embrassades, de beaux souvenirs de vacances à raconter, se demandant chacun de leur côté s'ils étaient les seuls à avoir trouvé que les vacances avaient fondu trop rapidement. Moi, assis sagement devant mon assiette où mon bacon me souriait, j'avais hâte de retrouver ma classe. On rentre ou on ne rentre pas, non?

Un peu plus tard, bien assis sur ma chaise inconfortable, je tenais ma liste d'élèves devant moi. Je regardais les vingt-sept noms, m'arrêtant sur ceux que je connais déjà. Il y a Pinochio, P'tit Bum, Antonio (pour Antonio Bandreras), Blonde Percée no.1, Blonde Percée no.2... Ont-ils hâte de rentrer dans ma classe? De vivre ce grand projet qu'est notre "opérette"?

Et puis il y avait PMT. Si j'avais eu du guts, je lui aurais dit qu'il m'avait manqué... Mais bon, ça lui enflerait la tête.

Vous allez les adorer, tout comme moi, j'en suis certain. Ça commence dans deux jours...

Bonne rentrée, pédagogique ou non.

mercredi 19 août 2009

Vent de changement(s)

Ça va, vous? O.K., maintenant, revenons à MOI!

J'ai le goût de renouveller un peu la formule de ce blogue. Voici un peu comment on va fonctionner cette année...

Durant la semaine, je vais vous parler vie de classe, avec les personnages qui la peupleront. Et cette année, je crois que c'est un bon cru. Ça devrait nous donner quelques anecdotes savoureuses. Vous serez donc en mesure de vivre mon quotidien, pimenté à la sauce "ensaignante" et de découvrir en même temps que moi ces petites "bêtes". Au menu, anecdotes, sourires et grincements de dents.

Le week-end, on baignera dans la folie, une de mes pataugeoires préférées.

Osties de vacances, ça donne le temps de réfléchir...

Me reste seulement à trouver le moyen de tout mettre ça en forme, le blogue et mon esprit, et on commence ça dans, disons, six jours? (ouch!)

À plus!

samedi 15 août 2009

Perséides

"Une larme perséide tombe du ciel, défigurée" -Arianne Moffat

Couché sur un banc de bois, les pieds dans le vide, je regarde le ciel, entouré d'êtres aimés. Elles sont là, au-dessus de nous, les étoiles filantes, volantes. Comme des milliers d'occasions ratées, elles existent, mais ne sont réelles que si on les voit.

Je repense à mon parcours et aux chemins que j'ai choisis. Contrairement à un grand poète anglais dont j'ai oublié le nom, j'ai souvent choisi le chemin le plus fréquenté, par peur de me tromper. Qu'aurait été ma vie si j'avais décidé de faire autrement. De saisir la queue d'une de ses étoiles filantes, fuyantes et de m'envoler avec elle?

Et ce soir, je pense à ces élèves qui entreront bientôt chez moi, comme des étoiles filantes, bruyantes. Sauront-ils reconnaître à leur tour dans l'horizon qui leur semble au bout du monde, ces petits morceaux lumineux comme autant de guides qui cherchent à nous amener ailleurs, plus haut que nous?

Heureusement, il y a toujours les êtres aimés et aimants.


lundi 3 août 2009

Vacances

Plus le temps de répondre aux commentaires. Plus le temps de pondre quelque chose qui me rend fier. Plus le temps de laisser des commentaires sur ce que vous écrivez. Le Google Reader qui m'indique plus de cinquante billets non-lus. Plus le temps de...

Notre quotidien est en transition. L'énergie commence à manquer au fil des nuits courtes. Je n'ai même pas révisé une seule ligne de mon roman depuis la naissance de l'Héritier. Et l'année scolaire qui s'en vient.

Nous partons pour un chalet que nous avons loué avec un couple d'amis pour une semaine ce vendredi. Je profite de cet arrêt pour... arrêter. Un petit deux semaines de vacances, loin de l'ordi. On se retrouve à la fin août pour une autre année sur ce blogue. Que voulez-vous? Pour nous, les profs, une année, ça ne commence pas en même temps que vous.

En attendant, allez donc faire un tour ici. Une nouvelle chanson des Colocs. Pas piquée des vers. Qu'en pensez-vous?

À bientôt!

dimanche 2 août 2009

Clip souriant par journée nuageuse

Pour mettre un petit sourire sur vos lèvres, en cette journée pluvieuse, un des premiers vidéos pour lequel j'ai eu le coup de foudre:



Il me semble que j'aurais pu, malgré mes maigres talents de danseur, participer à ce clip...

jeudi 30 juillet 2009

Micro-climat

Juillet s'est montré timide cette année. Ou particulièrement braillard, allez savoir. Dans la maison ensaignante, tout tourne autour de notre nouvel arrivage. Le quotidien se réinvente chaque jour au gré de ses humeurs. Et il fait plus souvent soleil qu'à l'extérieur, n'en déplaise aux vacanciers.

À travers ces journées et surtout, ces nuits parfois longues où le sommeil tarde à revenir pour la troisième fois, je me réinvente tranquillement. Pour la cinquième ou la centième fois. Faire une place à un nouvel être à aimer n'est pas une mince affaire. Ma capacité d'amour n'est pas sans fond, contrairement à plusieurs personnes qui m'entourent. Que voulez-vous? L'égoïsme prend beaucoup de place dans un coeur, avec tous les besoins personnels qui l'accompagnent. Mais je me bats un peu plus chaque jour et ça fonctionne plutôt bien.

Ça aura été des vacances uniques. Pas de grands voyages, pas d'envolées avec les goélands. Quelques petites marches douillettes, bien emmitouflés les uns contre les autres entre deux ondées. Entre deux éclats de rire, levant les yeux vers le ciel, nous avons défié Dame Nature de venir gâcher le nouveau nid que nous construisons. Elle a certes gagné quelques combats mais nous savons très bien qui gagnera la guerre. Tenter de trouver le bonheur dans la simplicité est un si grand défi.

Ma muse a profité de mes vacances pour se cacher entre deux couches ou trois doudous. Il devient de plus en plus difficile pour moi de trouver les mots. Les courtes nuits et les besoins de mon zoo tiennent un rôle d'éteignoir d'idées. À travers un mince nuage de fumée meurent toute ma folie, comme si le quotidien me demandait de me concentrer sur lui. Il est égoïste à sa manière lui-aussi.

Qu'est-ce qui en sort? Quelques mots épars comme ceux-ci. Sans réel sens, autre que de tenter de comprendre quelque chose qui n'a de besoin que d'être vécu. Toujours comprendre.

mercredi 29 juillet 2009

Quelques Tops pour passer le temps

Mon cerveau est en vacances, comme il l'est presque toute l'année. Pourquoi ne pas profiter de cette occasion pour vous faire voyager un peu dans mon intérieur, sous forme de TOP 5?

TOP 5 DES NOTES QUE JE PRÉFÈRE
  1. FA
  2. DO
  3. MI
  4. SOL

TOP 5 DES SAISONS QUE JE PRÉFÈRE

  1. Automne
  2. Printemps
  3. Été
  4. Hiver
  5. Celle que nous vivons en ce moment

TOP 5 DES JOBS QUE J'AURAIS ÉTÉ TROP PEUREUX POUR FAIRE

  1. G.I. canadien lors du Débarquement de Normandie
  2. Exterminateur
  3. Terminator
  4. Gardien de prison
  5. Masturbateur de dindons (et ça existe, pour vrai!)

TOP 5 DES PERSONNAGES CÉLÈBRES QUE JE N'AURAIS PAS ÉCOEURÉ

  1. Chyna
  2. Mike Tyson
  3. Gene Hackman
  4. Rose Ouellet (qui veut se faire sacrer une volée par La Poune?)
  5. Fardoche (surtout après avoir échappé une enclume sur sa boîte à outils)

TOP 5 DES CHANSONS POUR ENFANTS QUI RESTENT DANS LA TÊTE MALGRÉ NOUS

  1. La Danse des Vitamines (Annie Brocolli)
  2. Le Papa Pingouin (Pigloo)
  3. J'ai faim (Petites Tounes)
  4. Pirouette/Cacahuète (Henriette Major)
  5. N'importe quelle chanson du dernier spectacle de notre fabuleux projet scolaire (pu capable!)

TOP 5 DE MES FANTASMES QUÉBÉCOIS

  1. Mitsou
  2. Claude Michaud (le secret est dans la moustache)
  3. Huguette, masturbatrice de dindons
  4. Chloé Ste-Marie
  5. Cathy Gauthier

TOP 5 DES MEILLEURES SÉRIES AMÉRICAINES

  1. Six Feet Under
  2. Heroes
  3. Dexter
  4. X-Files
  5. Alias

TOP 5 DES MEILLEURS FILMS VUS AU CINÉMA CES 3 DERNIÈRES ANNÉES

  1. Dédé à travers les brumes
  2. Pas eu le temps
  3. Trop fatigué
  4. Bébé a des colliques
  5. Une émission de télésérie américaine, ça dure seulement 42 minutes.

TOP 5 DES PLUS BEAUX MOMENTS D'INTIMITÉ AVEC MON FILS DE TROIS SEMAINES

  1. Lui faire faire son rot
  2. Le changer de couches
  3. Le faire patienter lorsqu'il a soif pendant que Blondinette prend sa douche
  4. Les régurgitations
  5. Les colliques

samedi 25 juillet 2009

Maux de père

Koala pose toujours des questions intéressantes. Le défi est souvent de trouver une réponse intelligente.


Pendant que Blondinette allaite l'Héritier:


-Maman, papa a-t-il du lait dans ses seins?


Il faudrait demander à PMT, tiens...


Voici d'ailleurs une photo d'allaitement paternel:

Non, mais ce n'est pas pour vous rappeller que c'est un blog de prof mais on s'instruis-tu ici?

vendredi 24 juillet 2009

J'vais être chic là-dessus!

Dans mes tentatives infructueuses de devenir un ouvrier, j'ouvre souvent le circulaire de Canadian Tire. Et là, je fais semblant de trouver des trucs intéressants, sous le regard impressionné de Blondinette et des filles. Aujourd'hui, je tombe là-dessus:

Description: Auvent optionnel pour plus de protection contre le soleil. Idéal pour le parc, la plage ou les défilés.

Les défilés? Avec le travail que le Bob a fait cette année avec le Canadien, c'est décidé, je cours m'en acheter une...

mercredi 22 juillet 2009

En vacances mais...

Dans une école primaire, tout est planifié en fonctions des cloches, et là, je ne parle pas de certains collègues spécialistes en musique. Tu veux aller fumer une cigarette? Dans combien de temps sonne la cloche? Tu veux sortir dîner? Plus que soixante minutes avant la cloche.

Ce qui a de beau en vacances, c'est qu'il n'existe plus de cloches.

À moins de remplacer les cloches par les boires de l'Héritier.

lundi 20 juillet 2009

60 questions, aucune réponse

1. Si ma grande a un cours de violon, un cours de gymnastique et deux parties de soccer par semaine et que ma petite a un cours de gym par semaine, dois-je encore me poser la question pourquoi n'ai-je plus de temps pour moi?
2. Suis-je le seul à me souvenir de la voix aggressante de Marcia Pilote lorsqu'elle appelait Ti-Greg: "Juuullliiieeennnnn..." dans Chambres en Ville?



3. Saviez-vous que la première personne que j'ai détestée dans ma vie était Ti-Brin dans Passe-Partout?


4. Est-ce assez ridicule de détester une marionnette?


5. Allez-vous deviner de quel billet je suis le plus fier depuis mes tous débuts?



6. Ça se demandes-tu, ça?



7. Est-ce celui-?



8. Ou celui-ci?


9. Un p'tit dernier?



10. Est-ce de la prétention?


11. Et si on jouait un peu?


12. Je vous donne une description de blogue et vous tentez de deviner de qui il s'agit, facile, non?


13. Qui pourrait-on accuser de faire une surutilisation du terme "Pffftttt..." dans les titres de ses billets?



14. Qui a écrit cette citation toute simple, mais qui me fait encore rire aujourd'hui: "Call me Collette Provencher, sti!"?



15. Qui a son coeur qui ne cesse de faire BIP à un rythme plus imposant par seconde que R2D2?


16. Vous en avez assez pour l'instant?



17. On change de sujet?



18. Que diriez-vous de se poser queques questions sur la photo qui orne mon blogue depuis quelques semaines?






19. Pensez-vous que Gérard (première rangée, avant-dernier à droite) va encore croire sa mère lorsqu'elle va lui dire: "Bien oui, mon Gérard chéri, les bottes aux genoux, ça va très bien aux garçons aussi!"?


21. Pensez-vous que Raymond (troisième rangée, dernier à droite) a finalement pu lâcher son gaz qu'il retenait tout le long de la prise de photographie?



22. Pouvez-vous croire qu'avec un élève de plus assis dans la première rangée, Réjean (première rangée, dernier à droite), crissait l'camp en bas du banc?


23. Croiriez-vous que si Wilfrid (deuxième rangée, quatrième à partir de la gauche) avait eu un érection au moment-même que la photo était prise, Gilbert (première rangée, quatrième à partir de la gauche) se serait fait photographier le dessus de la tête, le menton collé aux pectoraux?



24. Aviez-vous remarqué que Bernard Massicotte (première rangée, quatrième à partir de la droite) était en réalité le grand-père de François Massicotte?


25. Mais qu'il n'avait jamais vu son petit-fils sur scène, tué sauvagement puis dévoré par Lucien (troisième rangée, à l'extrème gauche), devenu tueur en série et à qui son hamster murmurait les supplices à infliger à ses victimes?



26. Connaissez-vous l'expression: "Si ma tante avait eu des testicules, on l'aurait appellée mon oncle"?



27. Me croiriez-vous si je vous avouais que l'auteur est mon nouveau maître à penser?



29. Peut-être que je manque de stimuli?


30. Allez-vous questionner votre enfant sur son soixante pour cent après avoir lu ceci?


31. S'il vous l'explique, y comprendrez-vous quelquechose?


32. Saviez-vous que notre Yano national avait eu un léger regain de vie, bien malgré lui?

33. À quel moment cesse le respect du silence et commence le harcèlement?


34. Comment La Peste fait-elle pour me faire autant craquer?


35. Me croiriez-vous si je vous disais qu'en début juin, l'infirmière de mon école, pour faire comprendre aux garçons l'inconfort d'une première pénétration féminine, y a été d'une image que vous ne croiriez pas possible face à un groupe de sixième année?


36. Êtes-vous en train de manger?


37. Pourriez-vous terminer votre snack avant de lire la prochaine question? (je vous aurai prévenu)


38. Que diriez-vous de: "Vous avez sûrement déjà fait une crotte dure. Vous savez l'inconfort que vous avez ressenti lorsqu'elle sortait? Et bien imaginez qu'elle rentre par en-dedans."?



39. Aurais-je dû ramasser la mâchoire de Blondinette qui traîne encore sur le plancher de la cuisine depuis qu'elle a entendu cette histoire?


40. Si une fille joue au poker avec moi et qu'elle sort une paire d'as, que puis-je dire sur sa main sans manger une giffle?



41. Suis-je le seul à penser que si on prend Benoit XVI, qu'on le fait maigrir de quelques livres et qu'on lui sacre un chapeau noir sur la tête, il fait drôlement penser au bonhomme qui me crissait la chienne dans Poltergeist?


42. Si j'ai une tondeuse électrique depuis un peu plus d'un an et que je fonctionne encore avec le même fil que je n'ai pas encore "tondu", la Loi de Murphy est-elle déjouée?



43. On recommence?


44. Saviez-vous qu'Édouard (deuxième rangée, quatrième à partir de la droite) avait une très bonne oüie?


45. Et qu'Hervieux (première rangée, premier à droite) avait oublié ses shorts le matin de la photo?


46. Que Gilles (rangée du haut, deuxième à partir de la gauche) avait une jambe plus haute que l'autre?


47. Que Siméon (pas sur la photo) avait la rubéole cette journée-là?


48. Et qu'il s'en est sorti?


49. Et qu'il est mort trois ans plus tard, écartelé par quatre chevaux sous le regard de Lucien (toujours troisième rangée, toujours à gauche) et du hamster qui galoppait sur son épaule?


50. Saviez-vous que mes initiales de mon nom réel dans la vie virtuel qui se déroule à l'extérieur de cet écran sont P.D.?


51. Need I say more?


52. Et que si mon deuxième nom avait été Hugo, j'aurais pu prétendre posséder un doctorat?


53. Est-ce qu'une dépendance à Bejeweled Blitz sur Facebook se soigne?


54. Et quelle est donc cette petite fierté qui m'habite à chaque fois que je pète un score?


55. Suis-je alors vraiment une meilleure personne?


56. Avez-vous visité ce blogue?


57. Étiez-vous aussi originaux dans vos réponses à la petite école?


58. Et si mourir, c'était ça?


59. Dans les grandes familles d'autrefois, arrivait-il que le dernier qui prenne son bain était plus sale en en sortant qu'en y entrant?


60. Dans ces mêmes grandes familles, les gastros devaient faire des dommages terribles, non?

Question bonus: vous êtes-vous rendu compte, les habitués de ce blogue, que j'avais repêché ce billet parmi mes brouillons? Si oui, pourquoi?









samedi 18 juillet 2009

Et lui qui avait peur des aiguilles...

La patate tremble un peu cette nuit. Il faut que ce billet soit beau. À mon ami.

Je crois que notre amitié a commencé sur un terrain de baseball. Deux gars issus de la même campagne, différents de la majorité des garçons de notre âge. Peut-être juste une envie un peu plus forte de refaire le monde ou encore un intérêt vers les poètes ou les chanteurs qui avaient essayé avant nous, allez savoir. Tout ça entre deux "flyballs". Moi au champ gauche, lui au deuxième but.

Puis vint les rencontres à l'église pour honorer la tradition chrétienne de nos parents. Lui était protocolaire, moi non. Je crois qu'il appréçiait plus que moi ces moments de recueillement. Nous avons tôt fait de nous rencontrer à la messe de la chapelle de l'hôpital, celle qui ne durait qu'un petit vingt minutes avec en prime de la musique qui nous faisait toujours attraper des fous rires interminables.

Notre amitié s'est solidifié avec comme base nos intérêts communs mais surtout, une passion qui se développait: la lutte! Moi, j'étais plus Hulk Hogan ou Randy Savage. Lui, il était tout à fait Rodddy "Rowdy" Pipper, un méchant à la langue bien pendue. Toujours amant des mots, il se régalait devant ses envolées lyriques contre les bons. Puis, il y eut le hockey. J'étais Habs, il était et est toujours resté "Big Bad" Bruins. Je l'ai toujours soupçonné d'être surtout anti-Canadiens, tellement il détestait cette équipe. Combien de fois a-t-il mis le fait qu'ils repêchaient les trois meilleurs joueurs québécois à l'époque comme raison principale pour leurs succès dans les années 50, 60 et 70? D'interminables prises de becs avec aucun gagnant en bout de ligne.

Le début de la vingtaine allait marquer la fin de notre relation proche. Les sorties dans les bars et nos longues marches, de retour du centre-ville alors que les oiseaux nous rappelaient qu'il était tard, ou tôt. Avec CArthasis, combien de fois avons-nous titubé jusqu'à la maison, tentant du mieux que l'on pouvait de suivre les lignes tracées par le trottoir?

Puis, il est parti pour Québec et moi, pour Montréal. La distance a fait son oeuvre, comme elle réussit toujours. Il s'est marié, j'ai continué à sortir. Il a suivi la ligne et j'ai erré un peu plus.

Et voilà que ce soir, je vais faire un tour sur son profil Facebook et j'aperçois des messages de sympathie de ses amis. Je le savais condamné depuis trois semaines, à la suite d'un incident qui a décelé que son cerveau était atteint. Virtuellement, il était déjà parti. Plus de billets sur son blogue, plus de transactions dans le pool de baseball dans lequel nous aspirions aux grands honneurs, plus de coucou sur MSN... Le cancer a fait une autre job sale et rapide.

En faits, je ne l'aurai pas vu depuis une dizaine d'année. Quelques occasions ratés, volontairement ou non. Je n'aurai jamais vu ses enfants et lui, les miens. Depuis quelques mois, nous nous attrapions régulièrement sur MSN, le temps de se donner des nouvelles. Il me parlait de son cancer, de hockey, de football. On avait l'habitude de s'attrapper chaque dimanche après-midi durant les matchs de la NFL pour faire nos gérans d'estrade. Et toujours des "lol" à profusion. Nous rêvions d'écrire une série télévisée ensemble, c'était notre dernier projet. Il m'avait envoyé un premier essai auquel je n'ai pas donné suite, trop occupé à mon roman. On avait le temps, non? Non.

Avec lui, aujourd'hui, c'est une partie de mon enfance qui s'en va. Exit, les guerres contre des blocs de glace que nous détruisions à grands coups de pieds, tous les artistes qu'il m'a fait connaître, surtout Richard Desjardins dont il m'avait fait entendre la chanson "Et j'ai couché dans mon char...", enregistré sur une cassette avec six autres chansons afin de bien me réveiller lorsque j'étais camelot, les "lavaronis" concoctés avec des ingrédiens louches (vous n'avez pas idée!) avec quelques copains en revenant de veiller, le porte-à-porte pour la campagne de sa maman aux élections municipales et surtout, surtout, toutes ces occasions de refaire un monde à notre image que nous aurons finalement laissées passer.

Pour la première fois de ma vie, lorsque je regarde mes puces et mon poux, je peux te dire, mon Benoit, que j'espère que nous nous reverrons dans très longtemps. En attendant, je veux bien te faire une confidence qui saura te réjouir, j'en suis certain: tu avais raison pour le Canadien. Les joueurs québécois l'ont toujours bien aidé. Tu ne l'avais pas vu venir, hein?

Je t'aime.

"C'est rentré comme un clou
Un couteau dans' patate
La souture a tenu l'coup
Well, let's drink to that!"
-Richard Desjardins, Et j'ai couché dans mon char

vendredi 17 juillet 2009

Mémoire musicale

Parfois, j'ai l'impression que je peux revoir le fil de ma vie en chansons.

  • "Africa" de Toto: partys à la marina où mes parents avaient leur voilier. L'excitation d'un ti-cul de neuf ou dix ans à travers ce bordel cacophonique. Je cours partout et surtout, je demande sans cesse au pauvre d.j. ma chanson favorite. Lorsqu'il finit par la mettre sur la plaque tournante, je regarde tout le monde l'air de dire: "C'est moi qui l'a choisie!"
  • "Burning Down the House" de Talking Heads: la maison qui brûle, la naissance des vidéoclips. Et toujours le même ti-cul les yeux et les oreilles grandes ouvertes.
  • L'album "Greatest Hits, vol.2" d'Olivia Newton-John: le début de ma relation solitaire avec la musique. Couché dans le salon, sur la moquette verte, combien de fois ai-je regardé le dedans de l'album avec une photo de Mme Newton-John accrochée à un dauphin, la tête renversée? Je la trouvais tellement belle.
  • Les années sombres: The Cure, The Smiths, The Sex Pistols... Je m'habillais en noir et me défrisais une mèche de cheveux qui m'allait jusqu'au menton. La dramatisation de mon existense. Et les filles que je découvrais, au sens figuré comme au sens propre. C'est difficile de trouver une photo avec un sourire à cet époque.
  • "The Wall" the Pink Floyd: combien de longues fins de journée passées dans le sous-sol, à essayer de comprendre l'histoire de cet album-concept. À jeûn en plus.
  • Nirvana, Pearl Jam et Sound Garden: l'arrivée du grunge et le début de l'âge adulte, qui ne fut finalement qu'un extension de mon adolescence. Des heures à "slammer" au Café Campus. Pas à jeûn cette fois.
  • Et je passe Culture Club, Joe Dassin, Depeche Mode et plusieurs autres parce que je ne peux relier de souvenirs précis à cette musique. À part mon chandail aux manches trois quarts avec la photo de Boy George bien en vue sur la couverture. Mais bon, on ne veut pas se souvenir de tout, hein?

Et vous? Avez-vous une mémoire musicale?

mardi 14 juillet 2009

Yano, pas game, tu dis? (deuxième partie)

Pour ton retour j'te fais un Strip-Tease

Chère Reine, la vraie là, sache que si Yano est vraiment de retour, c'est à peu près ce que ça va prendre pour l'enlever de devant son ordi, avec le trop plein de billets dont il souffrira.

***
J'vends mes divans pour pas cher Yano question de meubler ton nouveau blog
Là, la question se pose. Quelle sera donc la nouvelle décoration de ce blog, lui qui a jeté l'ameublement en quittant.
***
C'est pas ce que les blogs peuvent faire à Yano!Mais c'est ce que Yano peut apporter aux blogs!!!
Cher JFK, pour un gars qui a un stade, à peu près une centaine de ponts et d'autoroutes à ton nom, tu vises bas en criss.
***
J'suis mort juste pour laisser la place à Yano
Cher M.Jackson, il ne fallait pas parce que du même coup, je dois retirer votre nom de la pétition. Navrant.
***
Drew, arrête de jouer avec les commentaires! ;)Moi aussi, je veux le retour de Yano!!! :D :D :D :D
Cher blogueur au prénom diminutif, je partage entièrement ta hâte mais le Yano domestique est un oiseau qui sait se faire attendre.
***
Yano? J'ai hâte qu'il se remette à écrire pour que je puisse le lire!!! (Emmy)
Cher Drew, personnellement, je serais un peu inquiet si mes filles s'intéressaient autant au destin d'un être virtuel mais c'est peut-être seulement moi.
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Viens vers l'arc-en-ciel des blogs que je t'indique le chemin du retour
Cher Calinours, je ne sais pas si c'est l'époque qui était différente mais j'ai plus accroché à tes aventures avec mes filles que lorsque j'étais jeune. Ce qui en dit beaucoup sur ma maturité, j'pense.
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I've seen your movies and...well...just call me if you're back, ok?
Chère Angelina, un truc simple pour enlever les marques de rouge à lèvres que font constamment tes lèvres silliconées sur l'écran d'ordi: de l'eau et du vinaigre.
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dimanche 12 juillet 2009

Yano, pas game, tu dis? (première partie)

En réponse à Yano, qui pensait sûrement m'avoir sur un commentaire laissé chez Drew le voisin, et bien... tu m'as eu!

Voici donc la réponse aux 178 commentaires de la pétition pour le retour de Yano.

T'es même pas "game"... ;) (il fallait bien que je sois le premier à signer):

Cher Ensaignant, non seulement tu as été le premier à signer mais tu es souvent le premier à zigner ou saigner, c'est selon. Mais tu demeure toujours mon blogueur préféré. xx

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On a jamais su la vraie raison de son départ...mais dans un sens, il n'est pas parti puisqu'il continue de commenter.Sauf que j'avoue que c'est pas pareil sans lui.Et j'veux pas être pessimiste, mais j'crois pas que ça va marcher...mais je m'essaie quand même...T'ES MÊME PAS GAAAAAAAME!!

Chère Lily, ne jamais sous-évaluer le pouvoir du "pas game" chez un gars. Fais-moi confiance, j'en ai fait des conneries avec un peu de bière et un peu de doutes sur mon "gamisme". Et je soupçonne le grand Yano d'en avoir fait autant, mais sûrement pas plus...

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Je n'ai pas connu Yano en tant que blogueur, mais à en croire tout le monde, j'ai vraiment manqué quelque chose. Alors je joins ma voix aux vôtres et j'apporte mon aide sur ma page. Yano ! Je voudrais bien pouvoir constater de moi-même siouplaît ! ;)

Chère Lionne, dans la jungle, terrible jungle, dors-tu ce soir? Tu as manqué quelque chose ou rien du tout, ça dépend des opinions. Mais plus de gens accrochent à la première hypothèse, semble-t-il.

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Si j'veux signer? HELL YEAH!!!André Gendron kin

Cher M.Gendron, comment vont les affaires à Huntingdon?

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Moissi, moissi je signe!!!Yanooooooooooooooooo!!!!!!Siouplait reviens!!!!

Chère Galadriel, avec un nom elfique comme le tien, je ne suis pas surpris de ton intérêt pour le "Seigneur des Yanos".

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Yano, ou es-tu? Ou te caches-tu?Je signe!

Cher Professeur Masqué, avant de mettre un homme là-dessus, mieux vaut mettre une femme là-dessous.

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Appelle ton fils Yano et on te prendra au sérieux.

Cher PMT, toi qui connaît mon nom de famille, ne trouves-tu pas que le nom complet serait un peu comme "Daniel Paniol"?

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Fallait tellement pas faire ça! Moi les "pas game", ça vient me chercher solidement :PJe comprend le message derrière ton billet et je l'apprécie, vraiment.Ma réponse sera celle-ci: Lily, tu es pessimiste.Parce que c'est en plein ce genre de délire qui me drive dans la vie. Pis venant de l'enseignant, ça a une tout autre saveur. Celle de la liberté.T'es pas game, Yano.

Cher Yano, signer sa propre pétition m'a tout d'abord paru très prétentieux de ta part. Puis, tu m'as cité et du coup, c'est devenu charmant! Va savoir...

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Je serai pessimiste jusqu'à ce que tu nous montres que je peux penser le contraire... :)

Chère Lily, bien envoyé. Un brin manipulateur mais paf... entre les dents!

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Bah, Lily, ne perd pas ton temps avec lui... YÉ MÊME PAS GAME!!!!!!!!!!!!!!

Chère Ensaignant, ici, on devient frondeur toujours dans le but de faire réagir mais le Yano est une espèce patiente. Elle fera son nid quand le moment sera venu. Mais je t'aime quand même.

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@L'enseignant, c'est c'que j'me disais! ;)

Chère Lily, tu vois, la voix de la raison trouve toujours son chemin dans les oreilles grandes ouvertes.

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Et puis, Yano, je compte tous les commentaires, y compris ceux qui reviennent. Même moi. Alors, à 89 commentaires de voir ce que tu as dans le ventre... ;)

Cher Ensaignant, tu aurais dû savoir que ce qui se trouve dans le ventre de quelqu'un est toujours intimement relié à ce qu'il y avait dans son assiette quelques minutes plus tôt. Je t'aime.

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Moi et mes poussineaux on s'ennuie de Yano. Il est grand temps pour lui d'effectuer un retour!

Cher Alakazoo, j'vais être honnête avec toi. Tu es un zèbre qui a connu la gloire avec une main dans le cul. On repassera pour la crédibilité.

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Moi si Yano revient pas, je vais me fâcher comme quand Passe-Careau à échappée l'enclume sur mon coffre!

Cher Fardoche, sache que tu as été mon premier exemple d'homme d'âge certain aucunement en contrôle de ses émotions. Mais maintenant que j'ai grandi, tu peux bien te fâcher comme tu l'entends, la moustache!

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Depuis que Yano a fermé son blog, mon FulguroYano n'a plus autant d'impact... Je me sens faible!

Cher Goldorak, tu n'as qu'à choisir une de tes huit sorties de secours. La chute d'eau, peut-être? Ah, et puis en passant, tu n'étais même pas si bien fait que ça...

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C'est pas juste que Yano soit plus là!!

Cher Caliméro, roi de l'appitoiement, pleure!

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Même moi je me rappelle de Yano!

Cher Alzheimeux, sais-tu comment on appelle une maman qui oublie son plus jeune à la garderie? Une alzheimère. Je te dirais bien de la retenir mais bon...

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Ar-euhhhhYano?

Cher Jacob, tu es trop jeune pour que je t'explique quoi que ce soit de compliqué. Alors, Ar-euhhh? Calins.

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Si Yano ne revient pas, je ne me déshabille pas!

Chère Wonder Woman, une petite précision d'abord. Est-ce qu'on parle de toi qui se déshabille telle que tu étais à l'époque ou toi maintenant? Parce que ça pourrait avoir un rapport direct avec mon désir réel de voir Yano revenir.

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Si tu ne reviens pas, je te fous un bout de All Spark au cul, Yano

Cher Mégatron, je ne te connais pas et je ne connais pas l'All Spark. Alors, plutôt que de prendre la chance de me faire pénétrer par quelque chose de violent, je laisse ton nom sur la pétition.

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To be Yano or not to be Yano...That is the difference!

Cher William, ah ben toi, j't'ai étudié à l'U. de M. et je te voue le plus grand respect. Je te laisse tranquille.

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Yano will be back!

Cher Terminator, il faudrait que tu me donnes le numéro de téléphone de ton orthophoniste, qui pourrait aider plusieurs de mes élèves. Pour un gars qui a fondu dans une marmite de métal, ta diction est pas mal.

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If you come back, Yano....maaan...I'll dedicate a song to you!

Cher Eddie, toi et ta peur du succès, tu ne trouves pas un peu risqué de laisser ta griffe sur ce blogue, lu par des milliers de personnes quotidiennement?

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samedi 11 juillet 2009

Grâce à Facebook...



  • je suis maintenant ami avec des gens dont je ne me rappelais même plus l'existence.

  • j'ai appris que si j'étais une pâtisserie, je serais un ostie de brownie.

  • je possède maintenant un outil de clavardage qui est toujours à OFF.

  • des amis qui me téléphonaient souvent m'écrivent maintenant.

  • des photos de moi apparaissent un peu partout et je ne suis jamais bien cadré.

  • j'ai appris qu'il y a des gens qui n'ont vraiment aucun jugement face à l'esthétique de ces dites photos.

  • Speed Date m'envoie des courriels régulièrement et j'ai dû expliquer à Blondinette que je n'avais crissement aucune idée de quoi il s'agissait.

  • des mamans d'élèves que je n'ai même pas eus veulent être mes amies.

  • je sais maintenant ce que font mes amis à chaque heure de la journée, même quand je n'ai vraiment pas besoin de connaître ces détails.

  • je suis maintenant beaucoup plus conscient socialement, sinon, comment pourrais-je savoir qu'il existe un groupe de soutien à Jimmy, un Merle d'Amérique incapable de trouver des vers?

  • le mystère ne fait maintenant plus partie de ma vie.

  • Bejewelled Blitz est entré dans ma vie et tout mon "free time" s'est évaporé.

Oui, vraiment, Facebook a changé ma vie. Et vous?!?

jeudi 9 juillet 2009

Être père, ça change pas le monde...


Personnellement, je trouve que le sommeil, l'intimité, la sexualité, les soupers bien arrosés entre amis, les soirées de poker, les vacances à l'extérieur de la maison, prendre le temps de répondre aux commentaires sur son blogue, écouter une seule émission d'Alias, penser, seulement penser aller au cinéma et toute autre activité associée aux vacances très surévaluées.


Soupir.

mercredi 8 juillet 2009

Quelques dernières observations sur le milieu hospitalier avant de changer de sujet (c'tu assez précis, ça?)

  • Comme homme, je suis très content de voir que les infirmières ont laissé leurs petites tenues avec les bonnets et tout au vestiaire pour s'habiller comme elles l'entendent. Ça les rend plus professionnelles. (soupir) Je suis tellement content...
  • Si j'étais gai et que mon chum était anesthésiste, j'aurais un léger doute tant qu'à l'heure de son retour, même s'il m'a promis de revenir pour souper. Plus une question d'être fiable qu'occupé...
  • Et puis je m'ennuierais car ils sont tous endormants.
  • Le résultat de l'APGAR est la première note que l'Héritier a reçu en sortant du ventre de Blondinette. Sa carrière scolaire est bien partie. C'est transversant!
  • Un fauteuil qui se transforme en lit devient un fauteuil et un lit inconfortable. Si vous ne me croyez pas, je vous donne le numéro de téléphone de ma colonne vertébrale. Et je vous avertis, elle est en christ.
  • La sauce brune est vraiment le plat principal de cet hôpital. C'est l'accompagnement qui change parfois.
  • J'ai d'ailleurs remarqué le rictus des préposés aux dîners lorsqu'ils souhaitent à la maman: "bon appétit". Eux, ils savent...
  • D'ailleurs, du choux pour un hôpital qui se vente de prôner les vertus de l'allaitement maternel, ce n'est peut-être pas le move du siècle.
  • Ne pas prendre l'épidural par choix, pas de problèmes avec ça. Chanter comme la Castafiore parce qu'on n'a pas pris l'épidural par choix, mmmhhhh. Il me semble que l'on connaît tous et toutes notre seuil de douleurs, non?
  • Un père, dans une salle d'acouchement, c'est toujours dans les jambes de tout le monde, neuf mois après avoir été entre les jambes de la maman. Je dis ça, juste comme ça.
  • Si vous êtes anesthésiste et que vous lisez mon blogue, partez. Je ne veux plus vous fréquenter. Ou restez et j'apprendrai à vous aimer... Dans le fond, faites donc ce que vous voulez. Je suis vraiment incapable de toute méchanceté.
  • Un six-pack d'infirmières qui fument des clopes, c'est une photo vraiment troublante. C'est l'image qu'elles veulent donner à la population qui paye leurs salaires avec les deniers publics? C'est pas moi qui ferait ça, me suis-je dit en écrasant ma cigarette.
  • Une infirmière m'a raconté qu'elle avait accouché une femme devant une dizaine de personnes qui regardaient la scène en mangeant des chips et de la liqueur. Pas de commentaires.
  • D'ailleurs, quelle est la ressemblance entre un joueur de hockey qui part de sa zone et qui déjoue tous les adversaires avant d'offrir un but ouvert au joueur étoile du club et une infirmière qui se tape tout le boulot d'accompagnement avant que le médecin vienne sortir le bébé, le cueillant comme un fruit mur? Quelques piastres, eh oui...
  • Combien ça prend d'anesthésistes pour dévisser une ampoule? Ah, vous la connaissez...
  • Il y avait un clône de Joe Leduc à la maternité en même temps que nous autres. J'ai juste trouvé ça drôle, c'est tout. Pas de punch là-dedans.

Libre à vous d'y aller de vos propres petites anecdotes. Ça fait du bien.

mardi 7 juillet 2009

Une naissance absurde

-Après vous, madame. Vous me semblez sur le point d'exploser! nous annonça une grosse madame, elle-même enceinte de triplets et en travail avancé.

En effet, elle portait son casque de construction et, un marteau à la main, elle s'apprêtait à réparer un mur de sa chambre.

-Vous n'êtes pas syndiqués? demandai-je, ému devant ce gros travail.

-Attendez un peu... et là, elle cria d'une voix rauque des syllabes sans consonnes, qui résonnèrent dans toute l'unité des naissances.

Elle nous tenait toujours la porte, à moi et à Blondinette, le ventre plié en deux, sur le bord de s'ouvrir comme une truite.

-Allez, allez. Je suis une patiente mais il ne faudrait pas exagérer...

Nous pénétrâmes dans l'antre des petites bêtes et nous dirigèrent vers le comptoir de service où deux infermières préparaient leurs légumes, les plaçant dans de petits paniers pour les mettre bien en vue sur le comptoir.

-C'est pour une provocation? demanda la plus maigre des deux, remontant les bretelles de sa salopette un peu plus haut sur ses frêles mais solides épaules.

Je regardai Blondinette mais elle avait la tête ailleurs, regardant le veau qu'on traînait par la laisse vers une chambre voisine.

-Oui. Vous savez, le bébé est trop bien où il est. Je le comprends, moi aussi, il n'y a pas si longtemps, j'étais très bien dans le...

-Qu'on appelle le provocateur! cria l'infermière, coupant le sifflet de ma blague qui s'annonçait pourtant succulente.

De lourds pas se firent entendre dans le corridor et je pris la main de Blondinette aussitôt afin de l'ammener avec moi dans la chambre qui nous avait été assignée. Rapidement, elle se coucha sur le lit pendant que je défaisais les bagages, espérant que le médecin passerait tout droit sans nous apercevoir, ce qui ne fut évidemment pas le cas.

-Ainsi, il y a une maman dans cette chambre qui a peur d'accoucher? demanda une voix aigüe à faire fendre les oreilles. Trop moumoune, c'est ça?

Blondinette le regardait, du feu dans les yeux.

-Ça en est seulement rendue à trois enfants et ça se plaint déjà? continua le provocateur. Une petite contraction et les yeux se remplissent d'eau? Pleurnichade!

Aussitôt, comme par miracle, Blondinette sentit venir tout doucement les premières contractions. Le provocateur sourit sarcastiquement et sortit de la chambre. Tout se déroulait comme prévu.

Quelques heures plus tard, la douleur devint insupportable. Nous profitâmes donc du passage de l'infermière, qui avait oublié de secouer ses bottes pleines de boue avant d'entrer dans la chambre et elle revint quelques minutes avec un âne.

-Estésis, viens un peu par ici.

Un âne entra dans la chambre, trottinant le plus rapidement qu'il le pouvait.

-Je vous présente l'âne Estésis. Il est ici pour soulager vos douleurs du mieux qu'il le peut. L'âne commença à lécher le dos de Blondinette du mieux qu'il le pouvait.

***
-Et là, je crois qu'il va être temps d'aller se coucher.
-Pas tout de suite, papa. Je veux la suite de l'histoire! commença Koala, du haut de ses trois ans.
-Demain ma belle. Bonne nuit. Je t'aime, tu le sais?
Je me mis debout pour embrasser ma plus grande, étendue dans le lit superposé.
-Tu sais, papa, je sais que tu ne dis pas la vérité.
-Mais oui, c'est réellement comme cela que ça s'est passé! dis-je, exagérant mon air sûr de moi.
Elle me regarda, un sourire en coin.
-Tu sais, Loutre, la vie, c'est comme un livre à colorier.
-Je croyais que c'était comme une boîte de chocolats!
-Ça, c'est dans les films. La naissance de ton frérot, c'est une image en noir et blanc. À toi de lui donner les couleurs que tu veux.
Elle hésita, marquant d'un long silence les derniers mots.
-Moi, je crois que c'est une princesse qui est venue accoucher maman.
Je souris et sortis de la chambre.
***
Un jour, je leur raconterai le courage de leur maman. L'anesthésie qui ne fonctionne pas. Les douleurs intenses durant plusieurs heures et surtout, le sourire qu'elle a trouvé le moyen de faire à l'Héritier lorsqu'il est sorti de son ventre. Pendant un court instant, je me suis trouvé le plus chanceux des hommes de m'endormir chaque soir à ses côtés et qu'elle soit au même endroit à chaque matin. Comme quoi les rêves, parfois, ne cessent pas mais continuent une vie entière.

samedi 4 juillet 2009

Pétition pour le retour de Yano

Au début, j'ai pensé respecter son silence... d'la marde!

Puisque je viens de désigner Yano comme service essentiel à l'univers des blogues, mon but est de réunir ici 100 noms sous forme de pétition pour le retour du roi. Je suis certain qu'il ne pourra résister.

Faites des liens vers ce billet sur vos sites et tentons le coût. Si ça ne fonctionne pas, c'est promis, on le laisse tranquille...

Un, deux, trois, GO!

jeudi 2 juillet 2009

Discussion avec l'Héritier

Psssssssstttttttttt... tu dors? Ce n'est pas grave. Ce que j'ai à te dire sera beaucoup plus utile à ma bouche qu'à tes oreilles. Alors, fais comme mes élèves. Pointe ton visage vers moi et fais semblant de m'écouter. Dans ta tête, tu peux partir où tu veux. Deal?

Tu as décidé de rester dans le ventre de ta maman chérie le plus longtemps possible? Tu as peur de ce qui t'attend? Laisse-moi un peu t'expliquer ce qu'il y a dehors et tu te feras une tête là-dessus, ok?

La famille où tu grandiras n'est pas mal, pas mal du tout. Elle est peuplée de drôles de petites bêtes, à commencer par ta maman, ma Blondinette. Elle, tu vas l'aimer tout de suite, c'est garanti. C'est ce qui nous est arrivé à nous trois. Tu l'imagines belle? Tu n'as pas idée. Et peu importe combien tu l'aimeras, elle t'aimera encore plus. Parce qu'elle est comme cela. Tu ne pourras pas faire autrement que de te sentir privilégié d'être atterri auprès d'elle. Elle aura cette façon de te regarder qui te fera sentir comme le petit garçon le plus important de la Terre. Et pour elle, tu le seras. Et puis lorsque tes yeux plongeront dans les siens, restes-y quelques instants. C'est le plus bel endroit qui soit.

Ta plus grande soeur, Loutre, attend ton arrivée depuis longtemps déjà. Elle compte même les dodos. Tu n'auras pas de difficultés à la reconnaître, elle ressemble à Blondinette. Ses yeux tournent du vert au bleu, pour couper la morosité et elle sera toujours près de toi. Et quand je dis toujours, c'est vraiment pour toujours. Tu pourras compter sur elle en tout temps, peu importe ce qu'on t'a fait ou ce que tu as fait. Certes, tu devras accepter qu'elle te donne quelques leçons au passage mais tu devrais écouter car son jugement est excellent. Et elle t'aimera. Dieu qu'elle t'aimera.

Ton autre grande soeur, Koala, sera celle qui te fera rire. Et pleurer. Il n'y aura jamais de demi-mesures avec elle. Ce sera soit tout noir ou tout blanc. Mais jamais tu n'auras connu un blanc aussi éclatant. Elle t'apprendra sûrement comment monter à des endroits où tu n'es pas supposé te retrouver ou comment faire fâcher Loutre. Mais elle t'apprendra aussi comment charmer les gens qui t'entourent, comment leur donner plus d'amour qu'ils pensaient en avoir besoin. Si un jour, il fait très noir dans ton coeur et que malgré cet obscurité, tu perçois une lueur à tes côtés, pas besoin de te retourner, ce sera elle. Sûrement tout en grimaces et en singeries. Mais souviens-toi surtout d'une chose: tu devras refuser tout alcool qu'elle t'offrira en cachette avant tes... euh... disons... 16 ans.

Ton papa, c'est un chantier de construction. Il se réinvente constamment. Je ne saurais te le décrire mais tu te feras une idée assez rapidement. En ce moment, c'est un papa écrivain qui fait attention à sa santé. Mais demain, qui sait? Mais tu sais quoi? Lorsqu'il a appris que tu étais un "il", il a été déçu. La peur de l'inconnu, je crois bien. Il est routinier et le pays des fées, c'est du connu pour lui. Mais maintenant, après avoir laissé passer quelques mois, il a drôlement hâte de connaître le chateau des chevaliers. Tu lui montreras comment y jouer? Il a tellement besoin de s'amuser...

Ça, c'est ton immédiat. La bulle où tu vivras tes prochaines années. Certains "étrangers" y pénétreront une fois de temps en temps et tu les aimeras tous et toutes. Parce que nous les avons choisis pour toi. Deux cousins, une cousine, quelques grands-parents. Des amis, des Éric Pinceau, des Marie-Soleil, des éclats de rires et du soleil, même quand il est supposé pleuvoir.

Pour le plus lointain, je te laisse le découvrir à ton rythme. Je pourrais te parler d'un pays qui n'en est pas un, de tables de concertation et d'autres choses mais ça ne t'intéressera pas. Et puis, ça pourrait te donner une fausse idée de la réalité. Ta réalité, tu l'inventeras à travers tes yeux. Mais je t'aiderai. Nous t'aiderons. Et nous t'aimerons. Et ça, c'est non négociable.

Et puis, ça te donne le goût? Un petit effort et tu seras parmi nous. Mais tu es déjà en nous.