mardi 25 mai 2010

La Rousse

Je ne parle pas ici d'un dictionnaire mais bien de la concierge de notre école. Vous savez, ces êtres sans noms? C'est d'ailleurs étrange que ceux qui ne possèdent pas de sacro-saints bacs dans nos écoles, ces bouts de papiers qui font de nous des êtres intelligents, perdent leurs idendités et ne possèdent plus que leur rang comme identifiant.

Il y a eu un débordement de lait dans les escaliers?

-Appelle la concierge!

Un enfant a vomi?

-Va chercher la concierge!

Facile et sécurisant pour nous, membres de l'élite du système d'éducation. Comme pour se rappeler qu'elle n'a pas le droit aux mêmes égards que nous.

Vous ne devinerez ce qu'elle a osé faire cette année, notre concierge. Venir au party de Noël. Mélanger ses odeurs de produits nettoyants à notre doux parfum. Elle était assise bien à l'écart, gardant ses "si" qui se mélangent aux "rais" un peu trop facilement pour elle-même, se disant sûrement dans sa tête, de son accent dont elle seule a le secret, qu'elle était déjà chanceuse de respirer le même air que nous, être supérieurs. J'ai osé m'approcher, doucement.

-Et puis, à part ça, vous passez une belle soirée?

Le plus beau des sourires est apparu sur son visage. Je me suis appuyé à la table tout près d'elle et nous avons discuté durant une bonne demi-heure de l'histoire du canal Lachine, de St-Henri. Ce n'était pas un livre d'histoire qui me parlait, rempli de citations ennuyantes et sans intérêts, sauf pour celui qui les dit. C'était quelqu'un qui avait vécu ces changements ces dernières années. Qui avait vu son "pôpa" et avait deviné, à travers ses silences mais surtout ses rires et ses yeux humides, que tout finissait par se terminer puis recommencer. Surtout recommencer.

Je l'aime bien, notre concierge. Elle n'est pas celle qui frotte le plus fort, fait dénoté par presque tous les enseignants de l'école, ces sans taches dont je fais heureusement partie. L'odeur d'urine flotte souvent dans les toilettes des petits durant quelques jours mais bon, vous savez quoi? Ça n'a pas d'importance. Pas du tout.

Je l'ai découvert à mon arrivée dans cette école lorsque je l'ai vu s'occuper d'un bébé durant un spectacle amateur au gymnase. Toute la tendresse qui transpirait de son corps bourru faisait plaisir à voir. Le sourire qu'elle affichait sentait la soupe aux légumes et les biscuits maisons de ma grand-mère. Et j'ai eu la chance de la redécouvrir à nouveau autour de quelques coupes de vin et elle a su réchauffer mon coeur de décembre.

Ce sera toujours ma faille: j'aime les êtres bons, les grands coeurs, peu importe leur position dans le classement de notre société. Ceux qui ne font pas les playoffs mais qui respire la gentillesse finiront toujours par m'avoir. Et ça, n'en déplaise à plusieurs, on n'apprend pas ça sur les bancs d'universités.

Cheers, La Rousse!

dimanche 23 mai 2010

Juste pour vous dire que...

...j'suis toujours en vie. Épuisé de mon année scolaire, exténué par mon groupe qui aurait eu ma peau si je n'avais pas cette tête de cochon, découragé par des êtres humains de piètre qualité qui m'entourent (mais dont je dois remettre le règlement de compte à plus tard pour ne pas trahir un ami... vous voyez le genre?), incapable de me remettre physiquement de la semaine de spectacle...

Toujours en vie, silencieux pour ne pas vous faire subir mes humeurs, attendant que le soleil revienne, car il revient toujours.

Mais surtout toujours là, lisant vos écrits anonymement, gardant le peu d'énergie qui me reste pour les miens.

Bon, vous pouvez ranger vos mouchoirs. Combien je vous dois?