lundi 24 septembre 2012

Retour à la nature

Deux meilleures amies.  Aussi allumées et intelligentes l'une que l'autre.  Et un sourire gros comme ça ce matin.

-Mr. Saignant, nous sommes allées au chalet en fin de semaine et nous n'avions qu'une seule feuille pour faire nos devoirs...
-... alors, pour ne pas nous chicaner, voici ce que nous avons fait!

Et sur ces mots, ils déposent deux morceaux d'écorces de bouleau sur mon bureau avec, gravé dessus, les réponses d'un devoir de maths et courent à leur place en riant.

Je les aime.  Et en même temps, je suis bien content qu'elles ne soient pas allées à la pêche.

jeudi 20 septembre 2012

Trouble de langage, surdité ou esprit mal tourné

Quand?  La rencontre d'information des parents

Où? Dans la classe de votre humble serviteur

Qui? L'Ensaignant et une maman à la dentition suspecte

Les faits:

Je regarde mon ordre du jour, en ordre et à jour depuis l'heure du souper qui a précédé l'évènement.  Je sue, je parle vite et ma gorge est sèche comme ma grand-mère (!?!).  J'en suis à la présentation, le kisséssa, le chukibataredemarde:

-... et finalement, j'aime écrire, le football, les siestes et toutes les formes d'art..


Rire devant moi, accompagné d'une haleine de cigarette et d'une toux timide, crasseuse et pas sexy du tout.  Je souris de mon sourire jaune d'ancien fumeur.  On est faits pour s'entendre.

-Tu as dit "toutes les femmes m'adorent"?

Je réfléchis.  Je souris poliment.  Je souris souvent.  Et là, ça me frappe.

-"Toutes les formes d'art", pas "Toutes les femmes m'adorent".

Nous rions, complices.

Blondinette, je te jure, ne me laisse jamais seul à la Pointe.  Il y a quelque chose entre moi et ce quartier.

Et vous, des histoires de malaises lors des rencontres de parents, vous en avez?


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mercredi 19 septembre 2012

141 mots

Aujourd'hui, pendant un instant, je n'étais plus prof.  Pendant la réunion, je regardais les bouches s'ouvrir souvent et se fermer parfois tout autour de moi mais je ne les entendais pas.  Les mots étaient transparents, inodores.  Ou alors c'est mes sens qui étaient dérangés.  Ou mon sens de l'horloge qui tournait à l'envers.

Puis, j'ai pensé à ici.  À ce qui a été.  Et surtout, à ce qui n'est plus.  Aux blogs qui se meurent parce que 141 mots, personne n'a le temps de lire ça.  141 mots, c'est la pellicule de film qu'on fait développer au centre de photographie plutôt qu'envoyer ses fichiers chez JC.  C'est nos mains qui caressent les CD de chez HMV plutôt que nos oreilles qui attendent d'être impressionnés par 30 secondes de musique au ITunes Store.

J'ai pensé à mes anciennes relations virtuelles et me suis demandé ce qu'ils devenaient.  J'avais le goût de leur demander s'ils bloggaient encore.  Ils m'auraient demandé si je blaguais.  V'là l'bug.

Les rires résonnent encore ici.  Et puis, il y a cette image de p'tit cul devenu homme accrochée au mur du salon.  À moins que ce soit celle d'un nobody qui fut quelqu'un pour un temps puis qui prit peur.  Parce que c'était trop.

Ce soir, pendant un instant, je n'étais plus chum ou papa.  J'étais redevenu l'Ensaignant.  Encore.