vendredi 29 mai 2009

Cette semaine, on défonce notre tâche: la fin

Je suis fatigué. J'ai tenu le coup durant ces cinq jours un peu fous mais là, tout tombe. Je garde cependant plusieurs souvenirs de cette semaine.

  • La jeune fille poquée que je n'ai pas vue sourire durant dix-sept semaines mais que je vois et surtout entends éclater de rire après son premier passage sur scène durant la soirée gala.
  • Avoir eu la chance d'être dirigé par PMT lui-même pour combler l'absence d'un musicien durant la finale du dernier spectacle. (j'ai été obligé d'écrire les notes au-dessus des touches du clavier)
  • Avoir rencontré Drew et Miss Klektik mais n'avoir pas eu le temps de leur dire plus de trois mots. Comme un mini Yulblog ou une p'tite vite... Mais je sens que les occasions se représenteront. Sinon, je les provoquerai.
  • Avoir appris qu'il ne faut pas marcher dans les plate-bandes des autres durant cette semaine-là. Notre rôle comme enseignant est celui d'accompagnateur.
  • Avoir été si bien entouré de mes collègues enseignants et enseignantes. Surtout les matins frisquets, autour d'un café fumant et de cellulaires qui sonnent.
  • Les pitreries de mes deux élèves qui jouaient deux esclaves et s'amusaient comme des petits fous à en rajouter à chaque soir.
  • Une jeune fille du projet qui est plus timide qu'une chenille et qui rougit dès qu'on lui parle mais qui se transforme en papillon une fois sur scène. "Fais quelque chose, Johnny!"
  • L'encadrement et ma relation avec le coordonnateur du projet qui nous pousse toujours à aller vers les jeunes et surtout, être là pour eux, entièrement là.

Maintenant, qu'est-ce qu'il reste? Rire avec les jeunes et parler de ce qu'on a vécu lundi matin en entrant, terminer l'album, les examens du Ministère qui débuteront mardi, l'organisation de la sortie de fin d'année et de la soirée des finissants et... l'arrivée de l'Héritier qui ne cesse de cogner aux parois pour s'assurer que sa maison est bien solide. Elle est solide, mon Jack, tu n'as pas idée.

Notre projet, ce n'est pas un projet. C'est 70 petits projets et petites réussites qui mériteraient toutes d'être applaudies une à une. Mais comme d'habitude, comme toujours, on manque de temps...

mercredi 27 mai 2009

Cette semaine, on défonce notre tâche: partie 4

Vous aimez le gâteau au chocolat? Moi, pas vraiment. Je suis plus de type caramel et il paraîtrait qu'on ne peut pas être les deux alors, mon choix est fait. Mais là n'est pas la question. Je cherche une façon de vous décrire comment je me sens ce soir et je crois que j'ai trouvé. Alors, pour le temps d'un billet, vous êtes des maniaques de gâteaux au chocolat. Deal?

Si vous êtes capables de vous imaginer le projet extraordinaire que nous vivons comme un gâteau au chocolat d'exception, cuisiné avec les meilleurs ingrédients, on va arriver à quelque chose. On plonge?

Vous les avez tous essayés. Les riches et les protéinés, les mousses et les fondants, avec du chocolat noir ou du chocolat blanc et vous vous êtes découvert des papilles gustatives spécialement efficaces. Vous en avez cuisiné quelques-uns vous-mêmes qui vous ont attiré quelques bons commentaires de vos convives. Et un jour vient l'occasion rêvée.

Vous êtes invités à assister à la confection DU gâteau. On vous promet qu'il sera le meilleur que vous n'aurez jamais mangé et plusieurs chefs y travaillent devant vous. Durant cinq jours, ils goûtent et regoûtent, rajoutent les ingrédients manquants mais ne vous laissent pas en faire autant car c'est leur spécialité. C'est normal, non?

La première journée, c'est super. Vous êtes passionnés par ce que vous apercevez à mesure que les coups de cueillères en bois résonnent sur les plats de métal. La deuxième journée, vous auriez le goût d'y mettre du vôtre, ne serait-ce que pour vous dégourdir un peu et oubier votre frustration de ne pouvoir cuisiner avec eux. Le troisième jour, vous ne cessez de bouger sur votre chaise un peu à l'écart et espérez que quelqu'un se tournera vers vous pour vous demander votre avis car votre tête bourdonne sans arrêt. Le quatrième jour, vous vous questionnez à savoir si vous seriez prêts à assister à ce spectace une autre fois ou si vous aimeriez plus cuisiner un peu de votre côté, même avez des moyens plus modestes.

La pognez-vous?

mardi 26 mai 2009

Cette semaine, on défonce notre tâche: partie 3

Quelques brèves observations et situations des deux jours de générales avant les shows qui commencent demain:

  • Hydro-Québec est un de nos commanditaires pour réaliser ce petit chef-d'oeuvre. Ce sont des gens au courant qui peuvent parfois entendre des questions qui les mettent en état de choc. Devinez quelle était la question d'une élève curieuse lorsqu'elle s'est fait présenter la représentante de notre compagnie préférée: -Avez-vous déjà attrapé un choc électrique? Le pire, c'est que j'aurais voulu inventer cet anecdote que je n'aurais pu faire mieux.
  • Un tas de gens gravitent autour de nous durant cette semaine et surtout autour des enfants. Notre responsable du son est un grand cycliste. Il m'a montré comment vieillir un vélo de 1200$ avec l'aide de ruban adhésif pour qu'il ait l'air d'un vélo de 50$ et qu'il ne soit plus objet de convoitise. Dans le fond, c'est un peu comme acheter une télévision 52 pouces en HD et refuser d'avoir le HD. Ou alors, je n'ai rien compris. Je viens de me relire, je n'ai rien compris.
  • Je lis vos blogues à la sauvette le matin entre 6h00 et 6h30 mais je n'ai pas le temps d'y laisser des commentaires. Vous ne payez rien pour attendre le retour de mes propos toujours sérieux et montrant ma grande intelligence. Vous savez, j'ai une grande intelligence mais c'est juste que j'ai mis un peu trop de ruban adhésif dessus. Là, est-ce que j'ai compris?
  • PMT est d'un calme plat cette semaine. Il est beau à voir dans sa pyramide mais en quelque part, ses crises de nerf me manquent. Je devrais peut-être les provoquer...
  • Avez-vous déjà vu un collier de perles imité par quelques balles en styromousse achetées au magasin à un dollar et posées sur un collier fait avec une corde? Moi, oui. Je peux maintenant mourir en paix.
  • La chorale de notre projet est habituellement constitué majoritairement de filles. Cette année, il y a deux bétails qu'on ne peinerait à imaginer sur une ligne offensive, prêts à franchir la dernière verge avant la zone des buts. Voilà pour les stéréotypes!
  • Connaissez-vous le programme Prompt? Si non, vous vivrez sûrement quelques années de plus. Je "gosse" après cela depuis deux jours pour faire apparaître les paroles des chansons sur la scène. Le pire, c'est que ces paroles risquent de ne même pas apparaître, manque de temps. C'est la deuxième année que je m'investis dans cet objectif. Pensez-vous que Bozo va se faire avoir encore l'an prochain? Sûrement...
  • J'ai esquissé quelques pas de la chorégraphie finale des coulisses, ce qui a bien fait rigoler quelques enfants. Je suis aussi le gars qu'on devrait retrouver sur la ligne offensive, au troisième essai et une verge à gagner. En plus gracieux. Les enfants ont bien ri sur la scène mais j'ai vu le regard des membres féminins de l'équipe. C'est fou comment les regards libidineux m'intimident.
  • Hier soir, j'ai dit à Blondinette: "Stand-by, relation sexuelle". Je crois qu'elle ne connaît pas le jargon du monde du spectacle.
  • Je soupçonne fortement les gars des éclairages de faire exprès pour appeller les différentes sortes de lumières de scène par des chiffres et des lettres accompagnés par des mots anglais dont je ne connais crissement pas la définition. Et le soir, lorsque nous, morons, avons quitté, ils doivent se dire: "OK, bouge la grosse lumière rouge en arrière-scène". Chacun ses fantaisies, non?
  • Je les soupçonne aussi de porter le g-string sous leurs barbes et leurs tatous mais ça, c'est une toute autre histoire. Chacun ses fantaisies, non?
  • Le responsable de la salle pouvait-il se prénommer autrement que Roger, sérieusement?

Bon, si vous vous êtes rendus aussi loin dans votre lecture et que vous êtes vous-mêmes propriétaires d'un blogue, vous méritez bien un petit nananne. Si jamais vous n'avez rien à faire jeudi soir entre 19h30 et 21h00 et que vous avez envie d'encourager un groupe d'enfants extraordinaires, chacun à leur façon, écrivez-moi à l'addresse ci-contre et j'essaierai de faire quelque chose, genre, billets gratuits à votre nom qui vous attendent à la porte. Les billets sont tous gratuits mais j'avais envie de flasher un peu. Mais pour ça, faudra m'écrire votre vrai nom afin que je puisse les écrire sur l'enveloppe. On pourra se serrer la main du même coup et peut-être même celle de PMT, si je réussis à le sortir de la pyramide.

Demain, les spectateurs arrivent. Ils sont vraiment chanceux...

lundi 25 mai 2009

Cette semaine, on défonce notre tâche: partie 2

Oui, on défonce notre tâche mais c'est un choix, pour enlever toute ambiguïté sur le titre de cette série de billets. Les élèves arrivent ce matin et hier, nous avons travaillé treize heures pour préparer la salle afin que tout soit presque prêt à leur arrivée.

C'est ce qu'il y a de beau dans ce projet. Tout est mis en oeuvre afin de faire de ce spectacle la meilleure expérience possible pour les élèves. Les gens travaillent tous très fort mais la beauté du résultat a très peu à voir avec la qualité du spectacle. Elle se calcule en applaudissemens et en fierté.

Les miens arriveront cet après-midi. Je peux déjà voir le sourire des élèves lorsqu'ils verront la pyramide et les masques indiens qui crachent la lumière par leurs yeux. C'est un peu trash, comme si on avait voulu le décor à leur image. Un peu trash mais d'une beauté...

On dit souvent que le Québec manque de projet rassembleur. J'en aurais peut-être un à leur proposer.

dimanche 24 mai 2009

Cette semaine, on défonce notre tâche: partie 1

L'élément central du décor de notre édition est une pyramide. Pas juste une petite pyramide avec trois ou quatre blocs montés les uns par-dessus les autres, oh que non. Une énorme pyramide qui doit bien faire une vingtaine de pieds de hauteur à la tête de laquelle trône... une tête.

En ce matin pluvieux, c'est le déménagement. Nous embarquons les éléments de décor et nous dirigeons vers la salle de spectacle où les flots viendront nous retrouver demain matin. Et il pleut. Et il y a la pyramide à déménager.

J'ai mis mon pagne, ai pratiqué ma danse avec les mains droites, me suis rasé le "chest" et y ai inscrit des hyéroglyphes. Je suis prêt à connaître les joies de l'esclavagisme. J'espère seulement que ce n'est pas PMT qui va tenir le fouet. Ce n'est jamais une bonne idée de le laisser à un artiste.

vendredi 22 mai 2009

Le silence est dehors

Elle a les cheveux teints blonds platines, une boucle dans le nez et une autre dans le nombril. Comme elle est ado, elle se met souvent les adultes à dos. Elle aime mieux s'affirmer que s'la fermer et je l'aime ainsi.

Sa formatrice en chant dans le projet de notre école lui a fait quelques remontrances ce matin. Elle a reçu un deux minutes pour cruisage excessif envers un petit garçon troué au sourcil. Les hormones qui travaillent encore plus fort dans les moments de stress.

Elle était sur la scène avec les autres chanteurs mais avait les bras croisés et ne chantait plus. Si on était pour empêcher son coeur de chanter la pomme, elle se tairait tout simplement semblait-elle nous dire. Je l'ai ammené dehors.

Nous avons traversé la rue et nous sommes appuyés contre la barrière qui empêche de plonger dans le Canal Lachine. Un paysage urbain nous entourait, meublant le silence de vombrissements de moteurs. Mais le silence finit toujours par trouver son chemin de toute façon.

Dix minutes, le visage caché par ses mèches platines, de fines larmes de frustration coulant sur ses joues. Je la regardais du coin de l'oeil après lui avoir confié qu'on ne rentrerait pas dans la bâtisse avant qu'elle se soit calmée mais qu'elle avait le droit de prendre le temps qu'il lui fallait. Une intervention passive mais où se jouait un bras de fer. Allait-elle flancher ou me faire poireauter plus d'une heure à feindre un intérêt démesuré pour mon cellulaire, moi qui ne suis pas de cette génération.

Puis, elle a tassé la mèche de son visage et fixé son regard sur les vieux bâtiments désaffectés de la rue St-Patrick.

-Tu es prête à entrer?
-Oui.

Je lui ai gentiment tapoté le dos en lui rappelant que parfois, même si ça fait chier à entendre, on est souvent sévères avec les gens qu'on aime.

Mais parfois, pas assez souvent, on sait aussi respecter le silence de leurs petites rénovations intérieures.

dimanche 10 mai 2009

Je me "livre" à vous

Un jour, entre l'épicerie et le dîner, je me suis dit:

-Y a t'il quelque chose qui te ferait plaisir, mon Ensaignant?

J'ai longuement réfléchi et quelques mois plus tard, j'ai trouvé. Quoi de mieux que de répondre à une "tague"? Et ainsi permettre à mes lecteurs de me connaître un peu plus avec la littérature comme prétexte?

Alors me voilà, nu devant vous...


1. Plutôt corne ou marque-page ?
Honnêtement, ça vous ferait vraiment un pli sur la différence de savoir cela de moi?

2. Un livre en cadeau ?
Ouais, c'est sûr qu'avoir à choisir entre un livre et une télévision 52 pouces, je prends le livre

3. Lis-tu dans ton bain ?
Chaque soir, juste après m'être lavé dans mon lit

4. As-tu déjà pensé à écrire un livre?
Euh...

5. Que penses-tu des séries de plusieurs tomes ?
C'est plus pratique que tous les tomes réunis et d'avoir à soutenir un livre de 3500 pages sur nos genoux

6. As-tu un livre culte ?
J'ai déjà eu une collection de Playboy et de Penthouse. Oh, livre CULte? Désolé...

7. Aimes-tu relire ?
Oui, surtout les passages lus la veille mais oubliés après une soirée bien arrosée

8. Rencontrer ou ne pas rencontrer les auteurs de livres qu’on a aimés ?
J'ai téléphoné à l'agent de John Irving pour l'inviter à dîner à la Binnerie mais il n'a pas rappelé, donc, je ne sais pas

9. Aimes-tu parler de tes lectures ?
D'après vous?

10. Comment choisis-tu tes livres ?
Je ne les choisis pas, elles apparaissent, tout simplement, surtout durant les grossesses de Blondinette. Je suis tellement sympathique.

11. Une lecture inavouable ?
Mémoires d'un Alzheimer

12. Des endroits préférés pour lire ?
Sur le corps nu de Mitsou, j'imagine que ce serait un endroit chouette

13. Un livre idéal pour toi serait ?
Mille tagues ou l'art de perdre son temps

14. Lire par-dessus l’épaule ?
J'ai essayé mais un torticoli plus tard, je préfère vraiment tenir le livre devant moi

15. Télé, jeux vidéos ou livre ?
C'est comme choisir entre inspirer ou expirer

16. Lire et manger ?
Lorsque je feuillette un livre de recettes, c'est dans l'ordre des choses

17. Lecture en musique, en silence, peu importe ?
Silence? C'est quoi ça?

18. Lire un livre électronique ?
Kessé ça? (réponse du Néanderthalien qui sommeil en moi)

19. Le livre vous tombe des mains : aller jusqu’au bout ou pas ?
Est-ce que ça a un rapport avec les Playboy et les Penthouse?

20. Qu’arrive-t-il à la page 100 ?
Ostie que je ne la comprends pas cette question-là...

21. Un livre que tu donnerais à ton pire ennemi ?
Claude Michaud: un homme et sa moustache

jeudi 7 mai 2009

mercredi 6 mai 2009

Quelqu'un veut ma paye...




Je regardais ma grande Corneille s'exciter durant une période un peu folle en classe où, je l'avoue, j'ai un peu, beaucoup déconné. Il sautait partout, tordait son corps trop long sur sa chaise trop courte. Un peu plus et il y avait débordement de la vessie. Et ça m'a frappé, comme ça.

C'est lui, le "fou d'une poche".

Pis ça doit prendre une ostie de grosse poche pour contenir un grand fou comme lui.

FIN

dimanche 3 mai 2009

F.I.N.

Mais non, ce n'est pas encore une crise existentielle, ne vous en faites pas. Mes détracteurs, cessez de vous réjouir. Je ne ferme pas les portes en 2009.

C'est juste trois petites lettres que j'ai apposées à la fin d'un document de 224 pages peu de temps avant le souper.

Le premier jet est fait. Et j'ai déjà concocté deux chefs-d'oeuvres avec mon premier jet mais bon, je n'embarquerai pas dans les détails car il y a des choses que vous ne voulez vraiment pas savoir.

Sérieusement, après huit mois, je ne sais trop combien de centaines d'heures, 242 000 caractères, de nombreux doutes, de trop nombreuses tentatives de fuite de ce projet, toutes refusées par Blondinette, des dizaines de questions de mes filles qui se demandaient bien ce que papa faisait là, des plaintes, une crise d'angoisse, quelques motons dans la gorge, la première étape est maintenant franchie.

Bonne semaine à tous et à toutes. La mienne sera des plus "légertes"...

samedi 2 mai 2009

Les affaires dont je rêvais jadis mais que je n'ai pas eues alors...

  • Un lit à deux étages.
  • Un vrai BMX.
  • Un espèce de sac où on peut s'écraser pour lire.
  • Un bidule en vitre avec de la neige qui tombe sur un paysage.
  • Une maison dans un arbre (mais dans un pommier, les possibilités étaient limitées).
  • Une paire de lunettes à rayon-x pour voir à travers le linge comme ils annonçaient dans mes comic-books.
  • La fille qui avait l'air surprise, une main sur la bouche, dans l'annonce des lunettes à rayon-x.
  • Le jeu Mouse Trap.
  • Un prénom cool comme Joe ou Jack.
  • Un cours de musique.
  • Des poils.
  • Du talent au hockey.
  • Le Faucon Millénium en jouet.

Et vous? Quelles sont vos grandes frustrations?