mardi 14 juin 2011

Méritas bien mérités?

Observations du grand chum du service de garde pendant la remise de méritas pour assiduité/ponctualité à 15 élèves de l'école:

-Ils vont presque tous au service de garde, pas dur de ne pas être en retard!

L'avais pas vu, celle-là...

dimanche 5 juin 2011

Ils arrivent demain

Aujourd'hui, petit montage de salle plus rapide qu'à l'accoutumée. Atmosphère un peu morose mais qui devrait se détendre avec l'arrivée de la meute demain. Ils auront les yeux grands ouverts devant le décor qu'ils n'ont jamais vu en entier, surtout pas éclairé comme il le sera avec la fumée et tout.

Si vous voulez voir quelque chose d'unique et de très rare dans les milieux défavorisés, c'est votre chance. Il reste des places pour mercredi soir. Simplement m'écrire un e-mail et vous serez conquis, c'est moi qui vous le dit. On aura peut-être même la chance de se serrer la pince.

Ce petit quelque chose d'unique, ça s'appelle la FIERTÉ. Et ils en ont grandement besoin, surtout cette année.

mercredi 1 juin 2011

Le passant

Lui, il se dirige surement d'un point A à un point B. Pour moi, il passe. Chaque matin. À la même heure.

Dans les yeux des autres, il titube. Un pied dans la réalité et l'autre dans les vaps. Il est différent, c'est évident. Et ça réconforte de penser qu'il est fou. Comme ça, aucun danger de contagion.

Dans mes yeux à moi, il a simplement des verres fumés d'une autre couleur qui teinte son quotidien.

Quand je lui ouvre la porte du garage pour lui donner des bouteilles vides, il me jase sans arrêt, les mots se bousculant pour ne pas laisser de vide. Parce que le vide, c'est le silence. Et le silence, c'est réfléchir. Et peut-être même se souvenir.

-Hey, mon frère habite à St-Hyacinthe. Là-bas, ils donnent 10000$ au premier enfant, 25000$ au deuxième et 50000$ au troisième. Ça s'peux-tu?
-Hey, tsé, l'avocat qui habite à la maison où y'a l'wanabago, y vend d'la drogue!

Et je ris. Et il me regarde et il rit aussi. Il croit en sa réalité et je crois en la mienne mais nous nous rejoignons quelque part entre les deux. À mi-chemin entre le lucide et la rêverie.

Ensuite, il me quitte en faisant toujours bien attention de se retourner au bout de cinq pas et de me lancer une dernière boutade:

-Je me sauve, la police va arriver!
-Ouais, dépêche-toi...

C'est toujours à ce moment-là que ma fille se retourne vers moi, le regard inquiet.

-Papa, c'était qui le monsieur à qui tu parlais?
-Un ami, ma Loutre.
-Il est bizarre, ton ami! Il n'est pas comme nous.

Et je la regarde et elle, elle est bien loin de se douter que je la vois avec des ailes d'ange sur le dos. À chacun ses lunettes...