vendredi 17 septembre 2010

Anaïs

Je te le jure que tu l'aurais aimé, celui-là. Imagine, 13 ans, toujours au primaire, sous-scolarisé dans son pays natal, quelque part en Afrique. Lequel? Toi, tu l'aurais su...

J'imagine sa famille. Des parents se foutant de lui, peut-être trop occupés à leur quotidien. Lui, s'occupant de ses soeurs et de ses frères plus jeunes. Combien de frères? Combien de soeurs? Toi, tu l'aurais su...

Les devoirs, les leçons, que je déguise sous le terme "étude" pour ne pas trop l'effrayer, il s'en fout complètement. Je lui ai demandé pourquoi. Il m'a répondu par un hochement d'épaules, honnête comme pas un. Que voulait-il dire? Toi, tu l'aurais su...

Tu l'aurais tout de suite aimé, caméra ou pas. Tu l'aurais pris sous ton aile, sous les ailes de ton tatou. Et tu aurais réussi à percer ce mur, le contournant comme tu l'as si bien réussi à de nombreuses occasions, parce que tu as compris que ton rôle était de flatter, de construire et non pas de détruire...

Tu sais quoi, un peu à cause de toi et de ces images qui t'appartiennent, tu m'as donné quelque chose en quittant notre petit projet peuplé de grands.

L'amour de ces enfants qui ne me ressemblent pas. La compréhension de cette réalité qui n'est pas mienne. Les aimer un peu plus pour changer un petit quelque chose...

Et ça, je le fais pour toi, un peu.

Merci. Et félicitations pour ton Gémeaux, même si tu considères sûrement que c'est LEUR prix à eux.

xx

samedi 11 septembre 2010

Quand on est raciste face à sa propre race

Aujourd'hui, face au Musée des Beaux-Arts, attendant Blondinette et les filles parties s'offrir un cadeau à la boutique, observant du coin de l'oeil l'Héritier qui dormait profondément sur la banquette arrière, ça m'a sauté aux yeux. Je suis raciste. Très raciste. Face aux québécois. Je m'explique.

Une femme d'un âge certain déambulant du mieux qu'elle le peut sur le trottoir nord, d'est en ouest (non, mais on s'en crisse-tu?). Elle fait un semblant de jogging, encore là, du mieux qu'elle peut, gardant à l'horizontal son bras gauche, tentant d'assommer les passants qui la croisent. Non, attendez, ça ressemble à un entraînement. Non, c'est un tic...

Si cette femme avait été japonaise, je l'aurais tout de suite trouvé zen avec ses méthodes d'exercices exotiques. J'aurais possiblement abandonné l'Héritier, Blondinette, Koala et Loutre et je serais parti à courir à sa suite, traversant le Canada comme si je suivais Forrest Gump.

Mais voilà, comme elle était blanche comme moi, je l'ai seulement trouvé weird.

C'est ça, le racisme. Mais ne vous en faites pas. J'aime toujours Céline Dion et Guy Laliberté...

mercredi 8 septembre 2010

Notes éparses (épaisses) de la rentrée

Ça fait maintenant 9 jours qu'ils sont devant moi, le poignet déjà fatigué de tant de travail. Le poignet des garçons se renforcera durant l'adolescence mais pour l'instant, ils les secouent après avoir pris leurs notes pour l'étude de la semaine, tentant de me faire sentir coupable.

-Pas besoin de vous forcer pour me faire sentir coupable, les boys. Ça viendra bien tout seul...

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Je regardais encore une fois une prof du presco avec ses cinq plats devant elle à l'heure du midi. Le riz à part du poulet, à part des légumes, le petit yogourt et les raisins. Je regardais mon plat de bouillis qui attendait son destin et je me suis dit que ça devait être une question d'organisation. Pas le choix avec les petits. Sinon, ils nous mangent tout rond.
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Parlant de petits qui nous mangent tout rond, il y avait la fête d'accueil vendredi passé. Mon activité était une course à relais (je sais, très original...) et le premier groupe à s'arrêter à ma station a été les maternelles quatre ans. Ils m'ont regardé d'un drôle d'air quand je leur ai expliqué les règles. Trop de mots, je crois bien. Alors, pour simplifier le tout, je leur ai dit de courir vers leur professeur en imitant un singe. Elle me les a renvoyé en troupeau de kangourous. Après trois ou quatre aller-retours, pour rendre l'activité intéressante (pour moi, ça allait très bien pour eux!), je me suis accroupi. Ils n'en demandaient pas tant. Ils ont fait une empilade qui aurait rendus fiers les nains de la défunte Lutte Internationale. J'y ai perdu mes clés, mon briquet et mon paquet de cigarettes qui se sont retrouvés sur le gazon. Alors que je me relevais, j'ai enlevé mes lunettes pour effacer une trace suspecte de résidu humain qui y traînait et un p'tit crisse a foncé sur moi, accrochant mes lunettes et un verre est tombé par terre.
C'est pour ça que je me tiens loin d'eux, ces immatures!
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La toilette de l'étage est rendue une toilette prof, puisque la gente féminine a largement dépassé notre tribu, à PMT et moi. Pas de problèmes. Excepté que je ne vois jamais un seul membre de ce club sélect l'utiliser. Je crois que j'ai enfin compris. L'important, ce n'est pas de se servir d'une toilette propre. C'est d'AVOIR une toilette propre, un point c'est tout. C'est Blondinette qui sera fière de moi...
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Jessica et Erika, vous trouvez ça semblable, vous? Moi, oui. Pauvre elles...
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Discussion avec MON cas étoile de ce début d'année à la récréation.
-Tu m'as trouvé dur avec toi tantôt?
-Non!
-Je ne te lâcherai pas, tu sais. Tu vas peut-être me détester mais je ne lâcherai pas jusqu'en juin. Parce que je pense que tu vaux beaucoup plus que les niaiseries que tu fais. Parce que...
-Euh, de quoi tu parles?!?
-...
Intense, vous dites?
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Je dois vous faire une confidence, j'ai bien failli tout abandonner récemment. Plus le temps, plus le goût, etc, etc, etc. Mais je crois bien que vous serez pris avec mes humeurs pendant une autre année scolaire. J'ai ce vilain défaut qui ne veut pas me lâcher et qui m'empêche de prendre la fuite comme un froussard: j'aime écrire.