jeudi 30 décembre 2010

Entre deux...

Je suis sorti sur le balcon ce matin, comme à tous les matins, pas un son. Il y avait bien un écureuil qui me regardait, le bedon bien rempli. C'est un avantage de mon quartier anglo. Les poubelles sont profitables pour sa race, s'il réussit à tasser les boîtes de carton et les emballages de plastique qui s'y trouvent.

Quatre jours à me reposer maintenant, à me taper des siestes à chaque après-midi et à me coucher tôt le soir finalement arrivé. Jamais connu ça en quinze ans de carrière. Fatigué, souvent. Mais exténué, jamais. On dirait une côte à remonter en skate, les deux bras battant l'asphalte de chaque côté.

Ici, c'était trop calme depuis un bout. Plus le temps et quand le temps y était, pas le goût de me répandre en quelques mots lamentatifs aérés de quelques virgules inquiètes pour mon avenir. Ma caverne était confortable. J'y avais même installé des affiches de Samantha Fox en wet t-shirt...

Mais maintenant, je suis prêt. Pas vraiment plus de temps mais plus le goût. On verra bien où ça va nous mener.

Quelques nouvelles éparses (épaisses):
  • Deux éditeurs ont reçu mon manuscrit à la mi-novembre. Une bouteille lancée à la mer, en espérant qu'ils la garderont plutôt que de la remettre aux flots.
  • J'ai regardé "Mange, Prie, Aime" hier soir avec Blondinette. Inspirant. Surtout le gros barbu italien. Je ne sais pas pourquoi mais surtout le gros barbu italien.
  • Entendu à la sortie du Casino: "Oui, je suis dans mon auto. J'arrête chez Ginette et j'arrive!". Le problème, c'est que la grosse madame, elle est rentrée à l'intérieur et a recommencé à jouer. Peut-être qu'elle se pensait réellement dans son auto. Elle devait trouver le traffic bruyant un tout p'tit peu.
  • Je crois que le I.G.A. a sorti ses emballeurs du Temps des Fêtes. Une seule vitesse. Disons que si j'étais une femme, que si j'étais motivée, je ne les prendrais pas pour courir le Rallye des Gazelles.
  • Il n'y a rien à faire, je déteste l'hiver. Au début, je pensais que c'était parce que je n'étais pas bien habillé et je me suis acheté une tuque, un cache-cou, des bottes et tout le tralala mais rien n'a changé. Ensuite, je me suis dit que c'était parce que je ne me jetais pas suffisamment dans la neige avec les enfants et je l'ai fait et je n'ai pas aimé. Je dois me rendre à l'évidence, je suis un ours frustré de ne pouvoir hiberner.
  • À ne pas faire: boire un peu, beaucoup d'alcool, prendre trois cafés à dix heures du soir et ne pas dormir avant 3h30 du matin avec trois enfants excités qui se lèvent tôt le matin de Noël. Ça fait de bizarres de photos, j'vous dis.
  • Pas profité du Boxing Day une fois de plus. Si jamais je me retrouve dans un magasin avec des dizaines d'autres consommateurs motivés, vous comprendrez dans le Journal de Montréal la raison de cet appelation, Boxing Day. Avec ma photo et une série de numéros en prime.

Bon réveillon, là!

mardi 19 octobre 2010

Les p'tits gars

J'aimerais vous dire que les médias exagèrent la situation de nos ti-culs dans les écoles primaires mais ce n'est pas le cas. J'aimerais vous dire que le fait d'être un homme et du même coup, un modèle malgré moi fait des miracles mais non. À moins de célébrer les petits miracles. Et on est loin du Saint-Frère André (!?!).

Mes p'tits poqués de cette année ne sont pas tellement différents de mes p'tits maganés de l'an passé et c'est là le drame. Il y a environ cinq ans et là, j'insiste sur le "environ" car je n'ai pas le moindre souvenir de l'arrivée de cette nouvelle évolution du mâle, j'ai perçu LA différence. Avant, dans une autre vie, les poqués arrivaient en petits paquets. Trois ou quatre et la tâche s'alourdissait. La tactique était alors très simple. Trouver le leader de ce petit groupe, le motiver en concentrant toutes ses énergies sur lui et souhaiter que les autres suivent le pas. Et ça fonctionnait souvent. Parfois.

Depuis quelques années, la "batch" a grossi. Comme une grappe de raisin shootée, ils sont devenus plus nombreux. Ils forment maintenant la normalité et c'est là que ça devient inquiétant.

Les causes? Name it. L'image véhiculée par leurs idoles, les jeux vidéos, les pères absents, le réchauffement climatique, le 11 septembre 2001, la fin de Virginie... Pick your poison.

Les solutions? Je les cherche encore, même si je m'éloigne de plus en plus de leur génération et du même coup, même si je pénètre toujours plus profondément dans le jugement et les excuses toutes faites.

Le Québec, champion du monde du suicide chez ses jeunes garçons? S'attaquer à ce problème, voilà ce que Pauline-la-pas-fine devrait faire si elle est élue.

Car parfois, je crois que ce n'est pas d'un homme qu'ils ont besoin dans leur classe. Mais plutôt d'une grand-mère juste assez rock'n'roll pour les comprendre et les aimer comme ils sont, entre un bol de soupe et un bec en pincettes.

Janette, une carrière en enseignement, ça te dit?

vendredi 17 septembre 2010

Anaïs

Je te le jure que tu l'aurais aimé, celui-là. Imagine, 13 ans, toujours au primaire, sous-scolarisé dans son pays natal, quelque part en Afrique. Lequel? Toi, tu l'aurais su...

J'imagine sa famille. Des parents se foutant de lui, peut-être trop occupés à leur quotidien. Lui, s'occupant de ses soeurs et de ses frères plus jeunes. Combien de frères? Combien de soeurs? Toi, tu l'aurais su...

Les devoirs, les leçons, que je déguise sous le terme "étude" pour ne pas trop l'effrayer, il s'en fout complètement. Je lui ai demandé pourquoi. Il m'a répondu par un hochement d'épaules, honnête comme pas un. Que voulait-il dire? Toi, tu l'aurais su...

Tu l'aurais tout de suite aimé, caméra ou pas. Tu l'aurais pris sous ton aile, sous les ailes de ton tatou. Et tu aurais réussi à percer ce mur, le contournant comme tu l'as si bien réussi à de nombreuses occasions, parce que tu as compris que ton rôle était de flatter, de construire et non pas de détruire...

Tu sais quoi, un peu à cause de toi et de ces images qui t'appartiennent, tu m'as donné quelque chose en quittant notre petit projet peuplé de grands.

L'amour de ces enfants qui ne me ressemblent pas. La compréhension de cette réalité qui n'est pas mienne. Les aimer un peu plus pour changer un petit quelque chose...

Et ça, je le fais pour toi, un peu.

Merci. Et félicitations pour ton Gémeaux, même si tu considères sûrement que c'est LEUR prix à eux.

xx

samedi 11 septembre 2010

Quand on est raciste face à sa propre race

Aujourd'hui, face au Musée des Beaux-Arts, attendant Blondinette et les filles parties s'offrir un cadeau à la boutique, observant du coin de l'oeil l'Héritier qui dormait profondément sur la banquette arrière, ça m'a sauté aux yeux. Je suis raciste. Très raciste. Face aux québécois. Je m'explique.

Une femme d'un âge certain déambulant du mieux qu'elle le peut sur le trottoir nord, d'est en ouest (non, mais on s'en crisse-tu?). Elle fait un semblant de jogging, encore là, du mieux qu'elle peut, gardant à l'horizontal son bras gauche, tentant d'assommer les passants qui la croisent. Non, attendez, ça ressemble à un entraînement. Non, c'est un tic...

Si cette femme avait été japonaise, je l'aurais tout de suite trouvé zen avec ses méthodes d'exercices exotiques. J'aurais possiblement abandonné l'Héritier, Blondinette, Koala et Loutre et je serais parti à courir à sa suite, traversant le Canada comme si je suivais Forrest Gump.

Mais voilà, comme elle était blanche comme moi, je l'ai seulement trouvé weird.

C'est ça, le racisme. Mais ne vous en faites pas. J'aime toujours Céline Dion et Guy Laliberté...

mercredi 8 septembre 2010

Notes éparses (épaisses) de la rentrée

Ça fait maintenant 9 jours qu'ils sont devant moi, le poignet déjà fatigué de tant de travail. Le poignet des garçons se renforcera durant l'adolescence mais pour l'instant, ils les secouent après avoir pris leurs notes pour l'étude de la semaine, tentant de me faire sentir coupable.

-Pas besoin de vous forcer pour me faire sentir coupable, les boys. Ça viendra bien tout seul...

***
Je regardais encore une fois une prof du presco avec ses cinq plats devant elle à l'heure du midi. Le riz à part du poulet, à part des légumes, le petit yogourt et les raisins. Je regardais mon plat de bouillis qui attendait son destin et je me suis dit que ça devait être une question d'organisation. Pas le choix avec les petits. Sinon, ils nous mangent tout rond.
***
Parlant de petits qui nous mangent tout rond, il y avait la fête d'accueil vendredi passé. Mon activité était une course à relais (je sais, très original...) et le premier groupe à s'arrêter à ma station a été les maternelles quatre ans. Ils m'ont regardé d'un drôle d'air quand je leur ai expliqué les règles. Trop de mots, je crois bien. Alors, pour simplifier le tout, je leur ai dit de courir vers leur professeur en imitant un singe. Elle me les a renvoyé en troupeau de kangourous. Après trois ou quatre aller-retours, pour rendre l'activité intéressante (pour moi, ça allait très bien pour eux!), je me suis accroupi. Ils n'en demandaient pas tant. Ils ont fait une empilade qui aurait rendus fiers les nains de la défunte Lutte Internationale. J'y ai perdu mes clés, mon briquet et mon paquet de cigarettes qui se sont retrouvés sur le gazon. Alors que je me relevais, j'ai enlevé mes lunettes pour effacer une trace suspecte de résidu humain qui y traînait et un p'tit crisse a foncé sur moi, accrochant mes lunettes et un verre est tombé par terre.
C'est pour ça que je me tiens loin d'eux, ces immatures!
***
La toilette de l'étage est rendue une toilette prof, puisque la gente féminine a largement dépassé notre tribu, à PMT et moi. Pas de problèmes. Excepté que je ne vois jamais un seul membre de ce club sélect l'utiliser. Je crois que j'ai enfin compris. L'important, ce n'est pas de se servir d'une toilette propre. C'est d'AVOIR une toilette propre, un point c'est tout. C'est Blondinette qui sera fière de moi...
***
Jessica et Erika, vous trouvez ça semblable, vous? Moi, oui. Pauvre elles...
***
Discussion avec MON cas étoile de ce début d'année à la récréation.
-Tu m'as trouvé dur avec toi tantôt?
-Non!
-Je ne te lâcherai pas, tu sais. Tu vas peut-être me détester mais je ne lâcherai pas jusqu'en juin. Parce que je pense que tu vaux beaucoup plus que les niaiseries que tu fais. Parce que...
-Euh, de quoi tu parles?!?
-...
Intense, vous dites?
***
Je dois vous faire une confidence, j'ai bien failli tout abandonner récemment. Plus le temps, plus le goût, etc, etc, etc. Mais je crois bien que vous serez pris avec mes humeurs pendant une autre année scolaire. J'ai ce vilain défaut qui ne veut pas me lâcher et qui m'empêche de prendre la fuite comme un froussard: j'aime écrire.

dimanche 22 août 2010

Insomnie


Si la Lune n'est pas pleine ce soir, ma tête l'est. Elle a couru partout depuis quelques jours sauf là où il fallait. La moitié de mon être est déjà au travail et ce qui en reste tente de surfer sur ce qu'il reste de vague estivale.


Tous ces efforts pour dormir m'épuisent mais ne me fatiguent pas. Mon esprit divague, effleure parfois le repos, laisse mon imagination errer dans de drôles d'endroits mais refuse de se laisser aller. Elle s'accroche au tangible, au réel alors que les rêves l'attendent les bras ouverts.


Ça doit être la rentrée...

samedi 21 août 2010

dimanche 25 juillet 2010

Rien

J'ai enfin un peu de temps libre pour écrire, chose très rare depuis que ma famille s'est agrandie il y a plus d'un an. Blondinette est partie avec ses parents, Loutre et Koala cueillir des bleuets pendant que l'Héritier dort paisiblement dans la chambre d'à côté. Une heure devant moi et un clavier dans une chambre sombre, assis sur une chaise de bureau bon marché qui est, soyons honnête, indigne de mon fessier. Et qu'est-ce qui me vient en tête, en ce beau dimanche après-midi? Rien.

Rien à part que j'ai eu peur cette année. Peur de ne pas survivre face aux 25 élèves qui, baillant aux corneilles le lundi matin comme le vendredi après-midi, m'ont fait sentir tout petit, ce qui n'est pas mince exploit. Peur que la passion de l'enseignement, qui s'est effritée depuis quelques années déjà, m'ait quitté pour de bon. Peur que de me réfugier dans des projets artistiques devienne pour moi une façon de faire bonne conscience devant leurs échecs répétitifs. Surtout, peur de ce que ce genre de projet ammène comme commentaires déplaisants de nos colègues, même ceux qui sont proches de nous, mais qui nous connaissent si mal pourtant.

Puis, la peur de ne plus jamais écrire. Je sais que ça paraîtra irrationnel et un peu fou pour la plupart des gens mais, comme j'en ai parlé ici il n'y a pas si longtemps, cesser d'écrire est souvent une punition que je m'impose à moi-même. Il y a quelques années, j'ai découvert cette passion dont je me passe difficilement maintenant. Un peu comme votre jogging, votre cinéma, votre cuisine ou votre réseau social...

Et je suis obligé de m'arrêter. L'Héritier vient de se réveiller (pour vrai) et ne reconnait plus la pièce ou il se trouve.

Suite bientôt, peut-être...

Bonne fin de juillet!

mardi 25 mai 2010

La Rousse

Je ne parle pas ici d'un dictionnaire mais bien de la concierge de notre école. Vous savez, ces êtres sans noms? C'est d'ailleurs étrange que ceux qui ne possèdent pas de sacro-saints bacs dans nos écoles, ces bouts de papiers qui font de nous des êtres intelligents, perdent leurs idendités et ne possèdent plus que leur rang comme identifiant.

Il y a eu un débordement de lait dans les escaliers?

-Appelle la concierge!

Un enfant a vomi?

-Va chercher la concierge!

Facile et sécurisant pour nous, membres de l'élite du système d'éducation. Comme pour se rappeler qu'elle n'a pas le droit aux mêmes égards que nous.

Vous ne devinerez ce qu'elle a osé faire cette année, notre concierge. Venir au party de Noël. Mélanger ses odeurs de produits nettoyants à notre doux parfum. Elle était assise bien à l'écart, gardant ses "si" qui se mélangent aux "rais" un peu trop facilement pour elle-même, se disant sûrement dans sa tête, de son accent dont elle seule a le secret, qu'elle était déjà chanceuse de respirer le même air que nous, être supérieurs. J'ai osé m'approcher, doucement.

-Et puis, à part ça, vous passez une belle soirée?

Le plus beau des sourires est apparu sur son visage. Je me suis appuyé à la table tout près d'elle et nous avons discuté durant une bonne demi-heure de l'histoire du canal Lachine, de St-Henri. Ce n'était pas un livre d'histoire qui me parlait, rempli de citations ennuyantes et sans intérêts, sauf pour celui qui les dit. C'était quelqu'un qui avait vécu ces changements ces dernières années. Qui avait vu son "pôpa" et avait deviné, à travers ses silences mais surtout ses rires et ses yeux humides, que tout finissait par se terminer puis recommencer. Surtout recommencer.

Je l'aime bien, notre concierge. Elle n'est pas celle qui frotte le plus fort, fait dénoté par presque tous les enseignants de l'école, ces sans taches dont je fais heureusement partie. L'odeur d'urine flotte souvent dans les toilettes des petits durant quelques jours mais bon, vous savez quoi? Ça n'a pas d'importance. Pas du tout.

Je l'ai découvert à mon arrivée dans cette école lorsque je l'ai vu s'occuper d'un bébé durant un spectacle amateur au gymnase. Toute la tendresse qui transpirait de son corps bourru faisait plaisir à voir. Le sourire qu'elle affichait sentait la soupe aux légumes et les biscuits maisons de ma grand-mère. Et j'ai eu la chance de la redécouvrir à nouveau autour de quelques coupes de vin et elle a su réchauffer mon coeur de décembre.

Ce sera toujours ma faille: j'aime les êtres bons, les grands coeurs, peu importe leur position dans le classement de notre société. Ceux qui ne font pas les playoffs mais qui respire la gentillesse finiront toujours par m'avoir. Et ça, n'en déplaise à plusieurs, on n'apprend pas ça sur les bancs d'universités.

Cheers, La Rousse!

dimanche 23 mai 2010

Juste pour vous dire que...

...j'suis toujours en vie. Épuisé de mon année scolaire, exténué par mon groupe qui aurait eu ma peau si je n'avais pas cette tête de cochon, découragé par des êtres humains de piètre qualité qui m'entourent (mais dont je dois remettre le règlement de compte à plus tard pour ne pas trahir un ami... vous voyez le genre?), incapable de me remettre physiquement de la semaine de spectacle...

Toujours en vie, silencieux pour ne pas vous faire subir mes humeurs, attendant que le soleil revienne, car il revient toujours.

Mais surtout toujours là, lisant vos écrits anonymement, gardant le peu d'énergie qui me reste pour les miens.

Bon, vous pouvez ranger vos mouchoirs. Combien je vous dois?

lundi 19 avril 2010

Post qui ne fait rire que moi...

-J’ai tellement envie de te sauter, tu n’as pas idée…



Où je m’en vais avec ça?



…, se dit le veau en regardant la clôture…



Avouez que vous avez eu peur de pénétrer une fois de plus dans l’univers tordu de mes fantasmes. J’accepte vos excuses.



…Mais je ne peux pas, même si j’essaie très fort. Quelque chose m’en empêche…



Bon, la psycho-pop maintenant. Sûrement une autre leçon de vie par M. Thérapie lui-même.



…Si seulement mes pattes arrière n’étaient pas coincées dans celles du fermier!







Bonne semaine!

lundi 12 avril 2010

Pour bien partir la semaine...

Il y a le budget, les dépenses douteuses des ministères, le CH qui se qualifie de peine et de misère, une classe difficile à motiver, des négos sous le signe de décompte avant un décrêt.

Puis, il y a ça. Un peu quétaine mais drôlement efficace.




Bonne semaine!

vendredi 9 avril 2010

Pensée de la fin de semaine

Être le nombril du monde, ce n'est pas bien, j'en conviens. Mais tant qu'à être l'aisselle de la planète...

jeudi 8 avril 2010

À voir!

C'est jusqu'à la fin mai. C'est dans l'édifice de Loto-Québec. C'est gratuit, si vous vous procurez une "Poule" auprès de l'agent de sécurité. C't'une joke.


Pour un (trop?) court voyage dans un esprit créatif comme il s'en fait peu.

mercredi 7 avril 2010

Question d'élève...

-Le tracteur, est-ce que c'est une invention?

Je la regarde, ses yeux sont inquisiteurs, dans l'attente d'une vérité.

-Est-ce que ça pousse dans un arbre?

Elle réfléchit.

-Non!

-Est-ce que on peut cultiver des tracteurs?

Elle réfléchit à nouveau.

-Non!

-Est-ce qu'un tracteur, ça a une maman?

Cette fois-ci, elle ne réfléchit pas, fière d'elle.

-Bien non!

-Alors, c'est une invention.

Elle repart à sa place, fière.

Si jamais vous vous demandiez où sont passés mes billets inspirés et amusants, vous avez la réponse.

En première année, cette question aurait été tellement "cute"!

Soupir.

lundi 29 mars 2010

mercredi 10 mars 2010

Sauter et atterrir au bon endroit

Nous sommes en 1992. Je suis assis sur le rebord de la fenêtre de ma minuscule chambre située au seizième étage des résidences de l'U. de M. Je regarde en bas et ma tête tourne...

Vous souvenez-vous de votre jeunesse? Large comme question? O.K., rétrécissons la période un petit peu... Vous souvenez-vous de votre adolescence? Disons, le secondaire?

L'apparition de l'amour dans votre petit coeur pour quelqu'un n'appartenant pas à votre famille, l'impression que votre vie débute avec son arrivée et se termine avec son départ, les frissons, les fou-rires avec les amis dans les vestiaires après les cours de gym, la première cigarette, le premier verre, ressorti quelques heures après avoir été ingurgité, les pactes de sang, à la vie, à la mort, les réussites, parfois, les échecs, souvent, les parties de football, de hockey, de volleyball, les trahisons...

Vous me voyez venir, n'est-ce pas? Vous imaginez sûrement que s'en suivra un récit de mon adolescence et de mes nombreuses conquêtes amoureuses. Ou encore un texte humoristique sur le lien entre l'apparition de l'acné juvénile et la passion pour les films d'horreurs. Nan...

En regardant mon bulletin il n'y a pas si longtemps, je me suis aperçu qu'en secondaire II, ma moyenne générale avait chuté de 30 points entre la première et la troisième étape pour ne plus jamais remonter plus haut que la ligne d'horizon. Ça m'a intrigué. J'ai questionné ma mère mais n'ai pas obtenu de réponses.

Je me suis aussitôt aperçu que mes souvenirs étaient, comment dire, rares et espacés. Certes, le premier décolleté d'Annie R. en secondaire un me marque encore, ainsi que les railleries d'un groupe de secondaire V qui avaient vu chez la tuque de ce petit cul à frickles l'opportunité de provoquer une bonne rigolade me reviennent à l'esprit sans trop d'efforts mais c'est à peu près tout. Un grand trou noir pas d'étoiles.

J'ai longtemps cherché la cause de cela, m'imaginant un drame gigantesque qui aurait créé un écran dans ma mémoire, bloquant le bon comme le mauvais. Ce n'était pas le cas. Enfin, je ne crois pas.

Je crois que la responsable de cette amnésie est la même qui a rendu compliquée une bonne partie de ma vie. Cette maudite sensibilité.

Si on place notre main sur quelque chose de brûlant, notre corps commandera à notre main de s'enlever de là au plus cr... Si j'enveloppe de ma main votre bouche et votre nez et que vous ne pouvez plus respirer, votre corps se battra avec une énergie que vous ne lui connaissiez pas pour survivre. Autant de réflexes que de menaces.

Qu'arrive-t-il si ça fait mal en-dedans, tout le temps? Si les actions, comme les souvenirs, provoquent une souffrance si grande que vous avez l'impression que vos organes veulent exploser? Que fera votre corps alors?

Black-out.

Heureusement, il y a la sérénité, enfin, un semblant de sérénité qui arrive un jour. On vit une grosse peine, on n'en meurt pas et on comprend que jamais on n'en mourra. Puis, on s'endurçit sans permettre à notre coeur de s'arrêter. On aime moins mais on survit. On se passionne moins mais on est encore là.

...d'un geste brusque, je saute... dans ma chambre. Peur de moi. Et alors que j'écoute ma Loutre me raconter sa journée à l'école où elle m'avoue, entre deux histoires naïves de petits gars, que son amie lui a fait de la peine et que ça lui a fait mal à son petit coeur, son précieux coeur, je suis content d'avoir fait le bon choix.

mardi 9 mars 2010

Une journée dans la vie d'Ensaignant: 12h45

De retour du diner, qui fut en réalité une causerie car nous avions un C.P.E.P.E. élargi. Qu'est-ce qu'un C.P.E.P.E.? Une organisme de consultation des enseignants qui a comme mission de donner une illusion de pouvoir décisionnel au zoo. Un C.P.E.P.E. élargi, c'est la même chose sauf qu'on agrandit le zoo. Et qui dit zoo élargi dit discussions qui partent à gauche et à droite, élargissant le sujet de discussion jusqu'à en faire un ramasse-tout. Parfois comme une petite compétition à savoir qui en connaît le plus. Une plage où déverser des tsunamis de savoir qui nous rend si "meilleur". Amusant, mais non productif.

Parlant de productivité, seriez-vous surpris d'apprendre que mes premiers élèves qui ont terminé leur évaluation sont ceux qui se situent dans le dernier échelon quant aux résultats en mathématiques? Mes plus performants, les cons, révisent.

Plus que vingt-cinq minutes avant le début du cours d'éducation physique. On essaie quelque chose de nouveau cette semaine: mélanger les élèves en trouble de comportement et les élèves dits "du régulier". Et ça, plus que tout dans notre école point de service, ça me plaît.

C'est comme si tous les enfants, l'instant d'un 60 minutes, étaient égaux. C'tu pas beau, ça?

Une journée dans la vie d'Ensaignant: 10h54

Je les regarde, s'étirant, le regard fuyant pour plusieurs. Ils sont assis physiquement devant leur test mais sont rêveurs. J'aimerais penser qu'ils s'imaginent dans un champs, jouant au baseball avec leur cousin ou sous le balcon du chalet, bécôtant une charmante.

Et là, je fuis mes souvenirs et reviens à la réalité. Ils rêvent sûrement à leur console vidéo...

À plus tard...

Une journée dans la vie d'Ensaignant: 9h20

Ce matin au menu, évaluation de mathématiques. Sur tout ce qu'on a vu depuis le début de l'année scolaire. Notes à remettre vendredi, échéance que je réussirai sûrement à reporter à lundi, moyennant un café à notre secrétaire chérie.

Je viens de terminer une courte révision à l'oral du contenu de l'examen. La plupart des élèves m'écoute mais il existe encore quelques gaulois qui voient dans leur passivité un geste courageux et bravant face au terrible système scolaire. Je suis intervenu auprès d'une qui avait l'esprit ailleurs mais je laisse tomber pour les autres.

Je pense sérieusement me déguiser en Pokémon l'an prochain. Un gros ostie de Pokémon vert qui possède comme pouvoir de pénétrer l'inconscient de ses élèves et d'y semer les connaissances!

À plus tard...

Une journée dans la vie d'Ensaignant: 8h19

Ils viennent de se taire, cinq minutes après être entrés dans mon local. Ils attendent que je commence ma journée et sont intrigués de me voir taper les touches de mon ordi sans les regarder. Si je les regarde, ils s'attendront à des mots et je n'en ai pas encore envie.

Ils sont deux à m'en vouloir en ce moment. Ma congolaise, une grande noire qui était absente hier à cause de fatigue, sûrement pour se remettre de sa semaine de relâche, mais qui est arrivée la tête toute tressée. À défaut de stress... Tout allait bien avec elle jusqu'à mon retour de mon congé de paternité. Maintenant, ses yeux sont noirs lorsqu'elle me regarde et son sourire est resté en vacances.

Puis, il y a Pinochio, un rouquin qui prend un vilain plaisir à répliquer d'un soupir à toutes mes interventions. Je l'ai averti hier que ces fausses impressions de ne pas être dérangé par quoi que ce soit me donnaient envie de sévir plus fort mais il est trop fier pour me donner la satisfaction d'avoir compris.

On se reparle tantôt, je dois commencer...

lundi 22 février 2010

Frustrations olympiques

Il m'arrive souvent de rager un peu intérieurement, tsé, de façon "politically correct", pour ne pas offenser personne, quand...

  • J'entends notre Alexandre dire pour la cinquantième fois de la journée, à la trois centième entrevue, qu'il "ne réalise pas ce qui lui arrive".
  • J'entends à la radio le débat Brodeur ou Luongo remplacer pour deux semaines le non moins captivant débat Price ou Halak. Et après, on se demandera pourquoi on n'a pas encore de pays.
  • Je suis mis au courant des commentaires stupides de Mailhot et Goldberg au sujet des costumes des patineurs. Et si on parlait de coupes de cheveux, mon Claude? Ou de langue qui gâche la diction, mon Alain?
  • J'entends les ti-mononcles de la radio se dire déçus par le peu de médailles remportées par le Canada jusqu'à maintenant. Vous irez dire ça aux athlètes qui font tous les sacrifices depuis souvent plus de dix ans entre deux visites chez Paul Patates.
  • J'entends les mêmes ti-mononcles dire que les hockeyeurs sont très courtois envers les autres athlètes, comme si c'était une nouvelle et non pas la normalité.
  • J'entends dire que le lugeur est mort à cause d'un erreur de pilotage. Méchant prix à payer pour un erreur.
  • J'entends dire que le skicross et le snowboardcross sont des sports dans lesquels nos adolescents mâles performent admirablement bien. O.K., celle-là, elle est de moi...
  • J'entends les "spécialisses" dire que Joannie devra restée focusée sur sa routine demain soir. Ça se passe de commentaires.
  • Surtout, quand je m'apperçois que bien involontairement, mon coeur se met à OFF quand c'est un canadien et non un québécois qui remporte une médaille.

Et vous, vos frustrations olympiques, comment se portent-elles?

dimanche 14 février 2010

C'est l'histoire d'un gars...

...qui doit retourner au travail après un congé parental de huit semaines rempli de calins et d'amour. Ne cherchez pas la joke, y'en a pas. Crissement pas.

mercredi 10 février 2010

Top 5 pourquoi je n'aurais pas voulu naître une carotte

  1. Pour ne pas me retrouver seul avec mes compatriotes dans l'assiette de trempette à nous demander pourquoi nous n'avons pas été mangés encore une fois.
  2. Pour ne pas me faire niaiser par un panais à cause de ma couleur.
  3. Parce que se faire tirer par la queue, couper en petits morceaux, cuire et finalement, dévorer n'est pas une séquence menant à une mort certaine que j'affectionne particulièrement.
  4. Parce que j'aurais sûrement préféré être un céleri, comme je ne suis jamais content de mon sort.
  5. Parce que les vers de terre sont visqueux, pas très sexy et manquent franchement de conversation.

dimanche 7 février 2010

Mr.Happy et le boeuf bourguignon

Cet après-midi, c'était le concert de violon de ma Loutre. Le Redpath Hall, une salle de spectacle magnifique, ressemblant à une ancienne chapelle aux murs tapissés de quelques dizaines photos des recteurs de McGill. Mauvaise prise de vue mais ça ressemblait à ça:

Et là, le grand manitou de la méthode Suzuki en violon, qui ressemble étrangement à un gros nounours et qui possède cette façon de s'exprimer en n'abaissant jamais sa voix à la fin des phrases, appelle les débutants accompagnés de leurs parents.


Ils poussent leurs petites jambes, gravissant les marches de l'escalier une à une, fièrement armés de leurs minuscules violons. Tous vêtus en noir et blanc pour l'occasion, chics et mignons comme ce n'est pas permis. Leurs parents tous élégants itou... tous? Nan!



BECAUSE... HERE'S IS... MR. HAPPY!!!






Dans cette mer de mères fières, il fait l'effet d'un jellyfish. La chevelure noire, de grands pectoraux donnant du relief au bonhomme sourire, la quarantaine avancée, il se tient derrière son fils. J'essaie de me concentrer sur les jeunes car je sais pour avoir vu ma Loutre y trébucher plus d'une fois toute la difficulté que représentent les premiers pas au violon. Mais je ne peux m'empêcher de regarder ce grand gaillard et hésite entre envier son courage de porter un tel t-shirt dans un environnement aussi conservateur ou reconnaître la stupidité de son geste qui enlève l'attention d'où elle devrait se retrouver, sur les enfants.



O.K., j'fake... ostie de moron!



Et quand je pense à tous ces parents qui sont assez stupides pour penser que leurs enfants sont les meilleurs juste parce qu'ils montent sur une scène pour y jouer quelques notes...



Il faudrait peut-être leur dire que c'était ma Loutre qui jouait le mieux!



***



Dans une autre vie, la soirée du Superbowl était pour moi synonyme de bière et pizza ou encore, lorsque nous nous sentions mûrs pour du changement, bière, chips et pizza. C'était à l'époque où les publicités étaient encore celles des réseaux américains.



Puis, les enfants ont commencé à pousser dans notre maison. Au début, la bière était toujours au rendez-vous, accompagnée de pizza livrée ou pizza faite maison par une Blondinette qui avait pitié de son chum je crois bien. Puis, la bière s'est en allée par nécessité mais la pizza est restée, parfois accompagnée d'un verre de rouge ou d'un 7up, selon mon niveau d'embourgeoisement du moment.



Cette année, surprise dans mon assiette:

C'était un geste généreux de ma belle-mère, descendue de Joliette pour l'occasion et désirant nous enlever le poids du souper. Mais... mais...

Alors que je vous parle et que les Colts mènent 17-16 au troisième quart, il me manque l'arrière goût de pepperoni dans la bouche et mon bedon se sent un peu trop bien, comme s'il n'avait pas trop ingurgité de junk.

Il y a vraiment toutes sortes de deuils à faire dans la vie...

***

Cette pause a fait du bien mais vous me manquiez, mes p'tits maudits!