mardi 20 octobre 2009

Fantasme ou dix choses que je ne dirai jamais dans ma classe...

  1. "Quand je pense que je suis ici pour vous ammener un peu de culture et que le seul objectif de ma journée semble être de vous cultiver..."
  2. "Si tu me fais encore tes sourcils en accent circonflexe lorsque je te dis de te taire et de travailler, je te jure que tu vas avoir les yeux comme des trémas lorsque je t'aurai donné ta copie pour manque d'efforts."
  3. "C'est quoi le volume de mon abdomen? À peu près la même aire que ta face aura lorsque je te donnerai ton code rouge pour manque de respect!"
  4. "Ah, vos gueules! Fermez vos osties de gueules!"
  5. "Mes dernières paroles avant mon congédiement irréversible de la C.S.D.M. seront mangez tous et toutes, autant que vous êtes, présents physiquement comme absents psychologiquement dans cette classe, un char, un tabarnak de gros char, un Hummer de marde!"
  6. "Ce n'est pas juste? Penses-tu que j'ai trouvé ça juste quand j'ai vu ton nom sur ma liste de classe?"
  7. "Tu sais, ma belle, suivre l'exemple de sa mère peut exclure l'habillement et le maquillage."
  8. "Ton attention est inversement proportionnel à la longueur du nez de PMT et de la grosseur des couilles de Drew."
  9. "Eh, toi! Si jamais tu tombes dans la Lune, pourrais crisser le feu à la cabane que Passive s'est installée là-bas?"
  10. "Si jamais je me mets tout nu et que je vous explique la translation avec mon pénis, allez-vous comprendre?"

Ah... ça fait du bien...

mardi 13 octobre 2009

Écrire

Aligner les mots, combattre la solitude du coeur esseulé...

J'ai commencé ma thérapie en décembre 2007, en même temps que ce blogue. J'ai terminé ma thérapie il y a environ un mois et depuis ce jour, deux maigres billets sont venus décorer ce site. Je m'en suis rendu compte hier soir, en me demandant pourquoi j'étais si déprimé et pourquoi je n'étais pas capable d'écrire rien qui vaille.

...et y ajouter des virgules, le temps d'autant de soupirs...

Plus le goût de peindre des sentiments que vous imaginez miens alors qu'ils ne sont qu'une faible reproduction de ce que je vois chez vous. Écrire ses émotions plutôt que les vivre puis s'arrêter, brusquement, espérant qu'un miracle saura me rescaper.

...voir les Autres pleurer et deviner le soulagement qui accompagne ces rivières salées...

Je suis froid, je me sens froid. Ou alors tout chaud, brûlant d'une source que je ne peux pas identifier. Je ne me connais pas, ne l'ai jamais fait. Parce que ce que je pourrais découvrir sous mon épaisse carapace pourrait s'avérer laid ou pire, beau.

...m'approprier ces instants en découpant les tremblements, les hocquets et les rendre miens...

Ceux qui m'entourent ne voient rien. En fier caméléon, j'ai appris à leur donner ce qu'ils attendent. À "du pain et des jeux", j'ajouterais "du rire et du divertissement". Pas pour rien que les humoristes québécois soient aussi riches. Pendant qu'on rit, on ne cherche plus. On arrête de respirer, on oublie, on remet à plus tard. Et surtout, on ne creuse pas.

...et craindre le pire: que tout ce que j'ai construit durement disparaisse, comme si ça avait déjà existé ailleurs que dans mon idéal...

Mid-Life Crisis? Crise de la quarantaine précoce? Appitoiement? Placez-y votre tag préféré, j'ai le dos large. Seulement une chose est claire, aussi prétentieuse que limpide:

...écrire, toujours écrire, car c'est à travers les mots, malgré moi, que mon moi se trouve...

vendredi 2 octobre 2009

...

Il y a quelques mois, quelques années dans ma vie en accéléré, je voulais voir un vagin et j'ai vu un pénis.
Il y a quelques mois, quelques années dans ma vie en accéléré, je voulais une troisième fille et j'ai eu un fils.

L'Héritier est débarqué dans notre vie l'air de dire: "Ne vous en faites pas, je prendrai une toute petite place..." et a agi comme tel. Souriant, discret, avec un pleur qui attire l'empathie tellement il semble nous raconter ses peines plutôt que les crier, même le plus amer des parents aurait craqué. Comme s'il voulait nous convaincre que même s'il n'était pas ce que l'on espérait, il saurait s'insérer dans notre petit zoo.

Et moi, qui aime bien me mettre une tonne de pression sur les épaules, j'ai ressenti une fois de plus la crainte de l'inconnu, la peur d'être un modèle inadéquat pour lui. Comment montrer à un garçon à devenir un homme lorsque nos seules références sont bourrés de clichés cinématographiques?

Il y a quelques semaines, quelques mois dans ma vie en accéléré, il m'a souri.
Il y a quelques semaines, quelques mois dans ma vie en accéléré, il m'a séduit.

Dans son sourire et ses yeux ouverts bien grands se lisent un bonheur sans fin. Un bonheur qui n'a rien à foutre des soucis, des grosses journées, des frustrations et des motons dans la gorge. Quand il est heureux, l'Héritier illumine ma journée par un grand sourire matinal avant que je quitte pour l'école. Et il m'ammène mille questions du même coup qui se battent pour reprendre toute l'espace dans mon cerveau souvent brumeux: quand ai-je perdu cette facilité à rire et à m'émerveiller devant ce qui m'entoure? Quand ai-je laissé les problèmes du quotidien l'emporter sur la beauté qu'il renferme?

Il y a quelques nuits, quelques jours dans ma vie en accéléré, il a pleuré et n'a pas dormi.
Il y a quelques nuits, quelques jours dans ma vie en accéléré, je l'ai accompagné.

L'Héritier, qui dort toujours paisiblement, nous a rappellé que même s'il était un bébé super, il était quand même un bébé cette semaine. Deux nuits, un grand total de 7 heures de sommeil, les journées à traverser comme des triathlons, sans se demander quand on arrive mais rester concentré sur chaque pas, chaque coup de roues et une grande fatigue s'est emparé de nous. Et il est parti à la clinique avec sa maman. Et on l'a envoyé à l'hôpital pour des tests plus approfondis. Et il a été manipulé: ouvre la bouche, regarde les oreilles, passe des radiographies pulmonaires couché sur le côté, le cou immobilisé, pique sur la tête car c'est le seul endroit où ils peuvent voir un canal, pas de veine!

Il était bien accompagné, armé de Blondinette devant l'attaque viral. Moi, j'étais avec mes filles, inquiet mais conscient que pour la Loutre et mon Koala, le quotidien devait continuer. J'ai fait de mon mieux pour remplacer mon amour. J'ai fait du bon travail mais elle n'est tout simplement pas remplaçable. C'est aussi simple que ça. Elle a un don pour l'amour et l'harmonie dans la maisonnée que je n'ai pas.

Lorsqu'ils sont revenus pendant que moi et ma marmaille écoutions le hockey, j'ai souri à ma blonde. J'avais tout fait pour lui offrir le repos bien mérité. Et mon Héritier qui dormait dans son habit blanc qui lui donnait la forme d'un flocon, les yeux étanches pour éviter les débordements qui avaient eu lieu toute la journée. Il était beau. Calme et beau. La journée avait été difficile et il se reposait, attendant le lendemain, reprenant ses forces pour combattre à nouveau son virus.

Parfois, je me trouve ridicule à travers mes inquiétudes de parent. Et ceux qui luttent contre la maladie toute leur vie? Comment font-ils? Peut-être qu'ils ne font que se rendre jusqu'au soir, une étape à la fois, et qu'ils se couchent pour affronter le lendemain du mieux qu'ils le peuvent.

Et ils se foutent pas mal de savoir ce qu'est un homme. Ils se contentent d'être vivants.

Tiens, ça me va à moi aussi...