lundi 31 mars 2008

J'ai peur, n'aie pas peur

J'ai peur de vieillir et de mourir, de décevoir les autres, de me décevoir, d'aimer mal CELLE que j'aime le plus au monde, d'aimer mal CELLES que j'aime le plus au monde et surtout de les perdre.
Mon Koala est un petit bout de fille qui sait ce qu'elle veut et surtout, ce qu'elle ne veut pas. Les apprentissages qu'elle a faits durant ses presque trois longues années de vie lui permettent de choisir là où elle se sent bien et là où elle ne se sent pas bien. Elle est bien dans les bras de son papounet, la tête bien appuyée contre son épaule et le pouce dans la bouche. Ces épaules qui semblent lui dire:

-Nous sommes là pour te protéger contre les loups et les sorcières. N'aie pas peur!

Elle est bien aussi contre le coeur de sa maman qui semble lui dire:

-Je suis là pour t'aimer, pour te rappeller que c'est ma voix que tu as entendue en premier. Je ne t'abandonnerai jamais. N'aie pas peur!

Les peurs enfantines l'envahissent doucement mais nous sommes là pour lui rappeller que la plupart des objets de sa peur n'existent pas.

J'ai peur de lui ressembler, d'être trop différent de lui, d'attraper un cancer du poumon, de ne pas être lu, d'être trop lu, des rats et des souris.
Ma Loutre joue souvent seule durant de longues minutes, voire de longues heures. Elle aime placer des couvertures sur ses "bébés", lire des histoires en français ou en franglais, sinon, s'en inventer. Pourtant, arrive un moment où cette solitude lui pèse, comme quand elle doit ranger ses jouets seule comme une "grande fille". Elle a alors peur de ne pas réussir seule. Ou peut-être de réussir seule et ainsi, de grandir trop vite.

Heureusement que nous sommes là pour lui dire de ne plus avoir peur, que nous serons toujours là pour elle. Arrivent alors des calins chargés d'un abandon dont seule elle a le secret. L'objet de sa peur n'est que chimère...

J'ai peur des fantômes, ceux qui vivent et ceux qui sont morts, des personnes qui parlent trop et de celles qui ne parlent pas assez, des gens qui parlent trop fort et surtout, de ceux qui murmurent.

N'est-ce pas que notre rôle de parents est important? Protéger nos enfants contre leurs têtes qui leur jouent de vilains tours parfois, qui se font créatrices de fausses peurs. Les prendre dans nos bras et leur dire que tout ira bien. Et les embrasser. Et les chouchouter. Et leur donner des caresses grosses comme la Terre, comme l'Univers tout entier, comme notre Univers tout entier.


J'ai peur des trous noirs qui absorbent tout, même un système abritant une seule planète, un soleil étincellant et deux petites lunes qui gravitent autour.

4 commentaires:

Mme Marie-Andrée a dit…

Alors, si je comprends bien, on a déjà peur avant qu'ils ne soient là et ça ne s'arrête jamais par la suite? Ouf! Comment fait-on pour faire passer nos angoisses de toujours en plus de celles qui les concernent? Est-ce qu'à la naissance de nos enfants on reçoit une dose insoupçonnée de courage pour passer au travers ou si ça passe parce que, comme tout le reste, ça finit par passer?

Anonyme a dit…

Même si tu voulais, tu n'arriverais jamais à lui ressembler et jamais plus à essayer.

Une peur de moins.

Il reste à réconcilier en toi tous les âges que tu as, même ceux qui font encore mal.

Tu as peur que l'on parle trop fort, pas assez, du murmure? Peur que ça t'étouffe, t'exclue ou parle en mal de toi, peut-être?

D'accord, je vais chanter.

Dans ton système solaire, il y a ton petit zoo. C'est magnifique. Tu as bien vu la photo?

Et comme tu es ici, dans l'espace virtuel, il y a autour de ton petit univers, l'autre, plus grand.

Le poids des responsabilités... Tu es une personne, avant tout. Les responsabilités, ça se partage, sans rôles, sans obligation d'être toujours fort/e, sans rien de si lourd qu'un coeur comme le tien ne puisse transporter, avec de l'aide au besoin, comme c'est notre cas à tous et toutes.

Le meilleur humain que l'on arrive à être à ce moment précis, laisse aux autres la possibilité de ne pas se sentir écrasé par un modèle trop pesant, lui-même malheureux et paralysé. Crois-tu?

Quand tu as peur des trous noirs, c'est aussi parce que tu es au travail en dedans. C'est fou, mais quand tout roule confortablement, on dissimule sous le tapis tout ce qui nous ferait souffrir, tous nos problèmes profonds.

Mais ils finissent par resurgir... Et quand on a très mal, on est plus malléable : on écoute mieux, on dit mieux. C'est le moment de travailler. Oui, ça fait mal en ostensoir.

Quelle chance tu as d'avoir autour de toi tant de gens qui ne t'abandonneront pas. Et tu sais bien que j'en suis.

Ma foi, chaque fois que je viens ici, je me demande comment tu vas gérer l'embarras du choix que tu as.

Amitié xx (c'est l'un de ces mots qui perd de la force quand on le met au pluriel)

La Souimi a dit…

Wow!!!
En Saignant, photocopie en double ce billet en lettres d'or et cache les copies que tu ressortiras lorsque tes belles petites filles seront grandes. Tu leur offriras en cadeau, lorsqu'elles auront 18 ans ou quelque chose du genre.
Il y a tellement, tellement d'amour dans ton message. Elles sentent certainement tout cet amour. Mais avoir su en décrire l'intensité avec ces mots sera le plus beau des cadeaux lorsqu'elles auront la maturité pour en comprendre la portée.
Quel bon papa tu dois être! Quelle bonne maman ta chérie doit être! Quels parents extraordinaires vous devez être! Tu as trouvé le meilleur des secrets pour apaiser leurs peurs. Entourée de vos bras aimants, elles seront rassurées.

Tu as peur... Il ne faut pas... La vie ne te veut pas de mal. Il faut avoir confiance et faire confiance. Et n'oublie jamais que tes petites développent leur propre potentiel et elles t'étonneront de jour en jour. Et un jour, tu devras affronter la peur de la nuit, lorsqu'une d'elles aura 16 ou 17 ans, qu'elle sera partie avec des copains et qu'il sera 4h00 du matin et qu'elle ne sera pas rentrée. Tu ne dormiras pas les premières fois, tu devras affronter ce monstre de la nuit. Et graduellement, tu verras qu'elle revient à chaque fois, calmement et que tout s'est bien passé.
Et tu devras affronter la peur du vide laissé par son absence lorsqu'elle décidera de voyager et de partir toute seule, sans toi.
Et c'est la confiance qui t'enlèvera la peur. C'est toujours la Confiance qui enlève la peur.

Merci pour ce beau billet.

Anonyme a dit…

La peur est un mécanisme de défense assez efficace. Il ne faut juste pas se laisser emporter par elle. Il ne faut pas non plus chercher à la combattre de front à tous les coups, mais des fois juste l'apprivoiser lentement. Après on se rend compte que comme pour les enfants, nos peurs sont dans nos têtes et n'ont pas place dans le monde réel.
Tu n'es pas comme lui, juste de le penser devrait être assez pour te convaincre du contraire...
continue de douter, mais une fois de temps en temps, prends conscience de qui tu es réellement, pas dans ta tête ou dans ta peur de ce que tu projettes. Tu verras que tu es un sacré bon gars, avec quelques petits points faibles, mais pas de grandes faiblesses...nuance...

Ne te laisse pas engloutir par le trou noir (à part si c'est elle qui le demande... bon désolée blague de mauvais goût dans un billet d'aussi bon goût!) mais sérieusement ne te laisse pas engloutir, maintient toi dans le faisceau lumineux, même si parfois tu as l'impression que ce n'est qu'un point qui clignote et dont tu vas perdre la lumière... elle sera toujours là et un jour elle sera pleine et puissante.

Tiens bon jusque là, pcq ce jour il arrivera, compte sur moi! ;)

xx