J'aime les fajitas, j'adore les fajitas, je vénère les fajitas, les deux genoux dans la crème sûre et un peu de salsa me dégoulinant sur la tête. Bon, j'exagère un peu. Mais disons que les fajitas sont pour moi ce que le rôti du roi est pour plusieurs. Bon, pas vraiment parce qu'on parle ici de deux viandes différentes, l'une qui fait "meuh" et l'autre qui fait "cot, cot" mais bon, c'est à peu près pareil. Enlevez-lui les plumes, rajoutez-lui un anneau dans le nez et l'affaire est ketchup, non? Excusez, trop de congés dernièrement...
Donc, je crois que vous avez compris que j'aime beaucoup les fajitas. J'aime couper les oignons, les piments (ou les poivrons pour les becs pincés!), nettoyer les champignons, en particulier les petites graines de terre qui se retrouvent entre le corps et la tête, coincés dans les plis... En passant, un vieux champignon nous ressemble drôlement, avez-vous déjà remarqué? Les taches sur la peau, la molesse des tissus... Je suis certain que je viens de changer votre vie, juste là! Mais revenons à nos moutons.
Donc, j'adore les fajitas. Même faire cuire les légumes dans l'huile chaude qui nous éclabousse le bedon est plaisant. C'est comme un truc sado-maso j'imagine. chaque goutelette me fait frémir et souffrir en même temps. Je regarde les champignons qui baignent tranquillement sans se douter qu'ils seront bientôt réduits à une taille microscopique, un peu comme moi avant de plonger dans la mer froide.
Oui, j'aime beaucoup les fajitas, y compris le moment où le poulet vient rejoindre les légumes. Ils se mélangent sans aucun racisme, sans faire de différence entre les classes sociales. En effet, de mémoire, jamais un piment (ou poivron pour les amoureux des mots doux!) n'a chiâlé à se retrouver avec une lamelle d'oignon gluante attachée autour du cou. Je vous mens. C'est peut-être arrivé mais dans ma cuisine, le "fan" au-dessus du poêle est vraiment très fort. Anyway.
Donc, les fajitas font mon bonheur et quand la poudre chili vient rejoindre la fête dans le poêlon, se collant à tous et à toutes, les enrobant d'une mince couche rosée, je suis souvent ému. Les odeurs qui remontent, les piments suffoquants me criant d'arrêter le feu, je suis peut-être sadique mais ce moment est pour moi l'équivalent des préliminaires avant la relation sexuelle. Ils savent que je les aurai mais je les fais languir encore un peu. "Allez, nous sommes prêts, viens vers nous" qu'ils me crient de leurs voix excitées. Nan, pas tout de suite...
Je voue une religion aux fajitas, y compris au moment de mettre un peu d'eau sur les pains avant de les mettre au four quelques minutes. Et là, l'équilibre est mince. La concentration doit être parfaite. Je me tiens souvent à genoux, devant la fenêtre pleine de crasse impossible à laver du four, et je guette, je guette. Parfois, mes enfants viennent me voir, essayant de me parler ou voulant jouer avec moi mais je les repousse. C'est mon moment, celui que j'attends depuis un mois. Blondinette comprend et les amène ailleurs. Quand j'attends ainsi, dans ma quête de la perfection, je n'ai plus d'enfants, plus de conjointe. Que les fajitas et moi.
Quand enfin, ils se retrouvent dans mon assiette, et que j'ai toujours mis trop de mélange dedans, et qu'ils dégoulinent, tentant de se sauver de leur destin car ils n'ont pas vu la fourchette à côté de mon assiette, je me dis, juste à ce moment précis, que les fajitas ne sont vraiment pas une bouffe de première "date".
Bon appétit!
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
7 commentaires:
Dégoûtant mais tellement appétissant!
arhum... j'ai appelé la csdm et leur ai demandé de ne plus "imposer" de congés comme ça à leurs enseignants... je leur ai dit que c'était pour le bien de la santé mentale des profs, des élèves, que dis-je, de l'humanité!! ;)
xx
Tellement marquant, pour certains, l'expérience de la maternelle...
Zed
"Même faire cuire les légumes dans l'huile chaude qui nous éclabousse le bedon est plaisant. C'est comme un truc sado-maso..."
Ça y est! Tout le monde sait que tu cuisines à poil maintenant.
C'était NOTRE secret.
Femme libre: Vous êtes pleine de paradoxes... :)
Prof en Exil: As-tu encore de l'influence à la CSDM à partir de là-bas? Si oui, j'aurai un service à te demander... j'y reviens bientôt.
xx + x
Zed: Ouais, j'y reviens aussi à celle-là...
PMT: Tu devrais savoir que je ne cuisine pas à poil mais bien à poilS.
mets en que j'ai encore de l'influence! pis encore plus qu'avant puisque planne sur eux la menace de se ridiculiser face à ces suisses parfaits! ;) Donc beaucoup plus de poids! tu me demanderas n'importe quoi, ça sera fait! ;)
En Saignant,
Les fajitas, ils sont au poil?
(ou à une autre saveur?)
(J'irai voir c'est quoi, suis végétarienne.)
:)
Enregistrer un commentaire