Il n'y a pas si longtemps, lorsque Blondinette allait bien, j'allais bien, c'était aussi simple que ça. Lorsqu'elle était sourire ou chatouille, mon coeur dansait avec elle et nos âmes se faisaient de gros calins. Une Blondinette qui rit, c'est un feu d'artifice en permanence dans ma demeure. Elle devient le feu qui réchauffe ma maison.
Il n'y a pas si longtemps, lorsque Blondinette allait moins bien, j'allais moins bien, c'était aussi simple que ça. Lorsqu'elle était baboune ou fuyante, mon coeur s'éteignait avec le sien et mon âme errait au loin. Une Blondinette qui pleure, c'est un incendie dans ma demeure. Elle devient la glace qui refroidit ma maison.
Plus qu'un thermomètre, elle était le foyer et le réfrigérateur de mon corps tout entier. De ses étâts d'âme dépendaient mon élévation ou ma chute. N'est-ce pas beau tout celà?
Non, ce n'était pas beau. Imaginez la pression sur ses épaules, la pauvre. Il est déjà si difficile de s'occuper de nous, d'accepter de grandir et de vieillir avec toutes les responsabilités que cela amène, Amen. Si en plus, il faut s'occuper de l'Autre comme si sa vie dépendait d'une de nos larmes ou d'un rire bien placé...De là nait un de mes plus grands regrets.
Il n'y a pas si longtemps, dans l'année qui suivit la naissance de notre plus jeune, Koala, Blondinette traversa peut-être ce qui a été la pire période de sa vie. Le moral n'y était tout simplement plus. Pourtant, elle a fait du mieux qu'elle a pu pour sauvegarder le moral de son En Saignant préféré. Elle a caché, elle a tut, elle a pleuré en silence sous la douche ou encore lorsque je partais travailler. Seule Koala a été témoin, et encore là, des quelques déluges que son âme se permettait de verser de temps en temps.
Tout pour sauver mon petit coeur et notre maison. Quitte à inventer un soleil, même lorsqu'il fait nuit ou même un printemps lorsqu'il fait trop froid. J'admire sa force mais dans le fond, il n'y a rien à admirer. Elle n'avait pas le choix. Même dans sa position, elle devait nous sauver. Décevant, hein?
Aujourd'hui, il lui arrive de pleurer de temps en temps devant moi. Et il m'arrive de réagir comme un grand. Pas encore un chêne sous lequel s'abriter lorsque le vent se lève comme je l'aurais toujours voulu. Mais un tout petit érable dans lequel coule un liquide de plus en plus sucré par la joie de vivre.
Demain, si la nuit semble éternelle ou que le printemps tarde à arriver, j'aurai, espérons-le, assez grandi pour devenir celui qui la soutiendra. Et alors s'effaceront de moi quelques gestes non-faits, des dizaines d'occasion de rapprochement ratées, des centaines de larmes cachées et des milliers de raisons de ne pas me faire confiance.
La prochaine fois, je serai là pour la rattraper...
10 commentaires:
Quelle magnifique texte ce matin, si tu savais... Je découvre ton écriture (j'ai lu ton blogue à l'envers en fin de semaine, m'en reste encore un peu). Mais ce texte...
Vos écrits sont magnifiques, vous savez exprimer l'émotion, ce qui est rare. Et la vidéo choisie accompagne merveilleusement ce beau billet. C'est un plaisir de vous lire.
du rire aux larmes... exploit difficile à réaliser, mais tu y arrives... merci pour ta sincérité, c'était très touchant ton texte...
tu féliciteras blondinette pour sa force et tu te féliciteras pour ton réveil! Je ne doute pas que petit érable deviendra grand! Laisse la sève montée, elle t'ébouillantera (ou qq chose qui ressemble à ce mot!) le cerveau et te réchauffera le coeur. Après ta chaleur pourra irradier et réchauffer tout ce beau monde autour de toi!
Ne lâches pas le printemps est proche!
xx
Le chemin à parcourir pour devenir un arbre fort et solide est difficile... Ça demande autant de force que de laisser-aller. Faut savoir faire confiance et se faire confiance. Il faut laisser entrer la peur et la transformer en autre chose. Ça demande du temps, aussi...
Blondinette semble tellement compréhensive, tu as de la chance. En même temps, elle aussi est chanceuse d'avoir dans sa vie un homme qui a assez de couilles pour avouer qu'il n'est pas parfait et qui travaille sur lui-même. Vous êtes bien assortis, finalement! :-) Et vous allez trouver votre air d'aller, tous les deux, en même temps, quand le moment sera venu...
P.-S. : Ta sensiblité me touche... T'es sûr que t'es pas une femme, toi? ;-)
Quelle magnifique personne tu es, en saignant. Je suis honorée, heureuse, touchée de te connaitre.
Toi, pas un homme, pas une femme. Une personne. Sexuée, ce qui peut-être aussi amusant et intéressant que triste, à l'occasion.
Tu connais de plus en plus mon aversion féroce envers le sexisme et les différenciations idéologiques sur la base de l'appartenance seuxelle, n'est-ce pas...
On se construit aussi, en bloguant, en prenant la parole. On vient y chercher de la communication, de l'amitié, qui donne des forces envers nos très proches, et nous-mêmes.
Vous serez deux chênes, l'un pour l'autre et parfois deux roseaux, mais vous serez là, l'un pour l'autre.
Cette chorégraphie devrait avoir son pendant masculin. C'est très, très beau. Je regrette seulement qu'on illustre si peu, quasiment jamais l'homme qui tombe et la femme qui le ramasse. Car ce monde de sentiments, d'émotions, il appartient à tous/tes.
Merci de tout mon coeur pour qui tu es, tu deviens.
Zed
En saignant,
j'aimerais avoir la vibrante sensibilit� de Zed afin de pouvoir exprimer ce que j'ai ressenti � la lecture de votre texte, mais ce n'est pas le cas.
Je m'exprimerai donc en termes prosa�ques et terre � terre. Dans un couple, je veux dire un VRAI couple, o� chacun s'aime, il est (ou devrait, ce qui n'est pas toujours le cas) normal de ressentir la souffrance de l'autre comme �tant la sienne.
J'ai �t� extr�mement touch�e par ce texte, pour diff�rentes raisons, qui m'appartiennent, mais vous faites du bien. Continuez !
Mon ordinateur, ou mon ignorance m'a joué un tour, j'espère que vous vous pourrez lire mon message précédent...
Circé: Wow, ça me touche vraiment de penser que tu te tapes mes anciens messages. Ce texte t'a sonné une cloche ou deux? Tu m'en trouve réjoui. Ça m'aide à me penser normal.
Femme Libre: La vidéo... Je l'avais remarqué depuis un certain temps déjà et elle m'est allée droit au coeur. J'avais de la difficulté à comprendre pourquoi ça me touchait autant, moi qui ne connait rien à la danse. En regardant de plus près, j'ai tout compris... Merci pour les jolis commentaires. Vous me gâtez vraiment.
Prof en Exil: D'abord, les échanges d'e-mail, maintenant, ce blog. Je pourrai dire que je t'en aurai fait vivre, des émotions cette année, non? Du rire aux larmes, des larmes au rire. N'est-ce pas là un fast-forward de la vie?
Gooba: Pour la sensibilité, je ne sais pas. Vous la sentez en la lisant beaucoup plus que je ne la sens en écrivant. Tant mieux, celà veut dire qu'elle n'est pas fausse finalement, puisqu'elle sue à travers mes mots (et mes maux!).
D'abord, les couilles et ensuite, les doutes sur mon sexe. Faudra décider à qui tu t'adresses Gooba, parce que la lecture peut être différente selon si on lit un homme ou une femme :)
Zed: Un jour, je t'expliquerai tout le bien que tes mots me font. Je suis certain que Blondinette te connaît maintenant, même si elle ne t'a jamais vue. Elle aime tes mots presque autant que moi.
Puis-je te retourner les remerciements? Merci de m'aider à grandir, à toujours pousser ma compréhension plus loin. Et merci pour ton immense affection que je te rends bien, si tu le permets.
Lise: Ce qui vous appartient avant tout, c'est la sensibilité que je sens à travers chacun de vos mots. Je ne vous connais pas et vous, vous connaissez si peu de moi, mais on réussit quand même à se rejoindre quelque part, entre deux pixels. Si c'était si simple dans la vie, ne trouvez-vous pas?
Au plaisir.
En Saignant,
Si je te... permets?
Tu sais bien que tu es plus que bienvenu. Je ne trouve pas mes mots.
Zed
Bah, j'ai juste tenté de faire une blague macho. Faut croire que le style ne me convient pas. Ni l'adjectif. :o)
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