jeudi 7 février 2008

Des nouvelles de Baboune

On revient d'une courte sortie dans une école voisine. Une présentation de l'Atelier Lyrique, espèce de club-école pour l'Opéra de Montréal. Comme les Bulldogs de Hamilton pour le Canadien de Montréal. Des stagiaires pour les pédagogues...

Trois chanteurs d'une générosité rare qui se sont amusés comme des petits fous avec les élèves, leur faisant des clins d'oeil et les faisant participer dans les extraits qu'ils avaient choisis. Un exemple? Lors de la chanson Habanera de Carmen, la chanteuse pulpeuse fait venir à l'avant tous les garçons et se promène parmi eux, jouant à une séduction inoffensive mais assez intense. En pleine période d'éveil sexuel, elle vient, croyez-moi, de se tailler une place de choix dans leur imaginaire...

Donc, je fais un retour avec ma classe pour savoir si mon enthousiasme était partagée. Vingt élèves sur vingt m'ont dit avoir adoré la sortie et avec raison. Vient maintenant le tour de Baboune.

En Saignant: Toi Baboune, tu as aimé?

Baboune: Bof...

En Saignant: Tu as aimé, oui ou non?

Baboune: J'ai trouvé ça bizarre.

En Saignant: Bizarre? C'est un peu large comme commentaire, ça.

Baboune: ...

En Saignant: Écoute, un jour, tu embrasseras la future femme de ta vie pour la première fois et ça te fera un effet bizarre. Tu comprends?

Baboune: Huh?

En Saignant: Et un jour, tu apercevras peut-être une femme traînant son chien et son enfant dans une promenade et le chien aura des petits vêtements qui auront couté plus chers que les vêtements que porte son fils et ça te paraîtra aussi bizarre. Bizarre, ce n'est pas assez précis. Tu comprends?

Baboune: Huh?

En Saignant: Alors, comment as-tu trouvé ça?

Baboune: Bizarre...

Soupir. Je vais mettre sa confusion sur le dos de son éveil sexuel.

8 commentaires:

Prof Malgré Tout a dit…

Cher collègue, tu es dû pour une petite leçon de snobisme... en d'autres mots, t’es pas sortable, man.

On ne dit pas "la chanson Habanera de Carmen". Habanera, c'est le genre musical dont Bizet c'est inspiré. Tu aurais du dire "L'air de Carmen", et là, tu ajoutes «vous savez... le connu» ou encore, avec condescendance: "L'amour est un oiseau rebelle".

Tu aurais pu aussi dire l’habanera de Bizet. Ça fait distingué et si les gens ne savent pas de quoi tu parles, tu relèves un sourcil, puis tu tournes les talons...

On se trouve un moment pour reviser tout ça.

Ne me remercie pas, le snobisme est une seconde nature chez moi.

Hortensia a dit…

Je pense que Baboune n'ose pas s'avouer et vous avouer franchement qu'il a aimé ça, donc il se cache derrière son "bizarre", qui est un mot justement vague, comme tu le lui faisais remarquer. Ainsi, il ne risque pas de perdre la face en avouant avoir aimé une activité programmée par son prof. :-)

L'ensaignant a dit…

PMT: chaque lecteur a son utilité, tu viens de trouver la tienne... :)

Hortensia: tu as sûrement raison. Ce n'est pas très cool d'aimer qqchose que son En Saignant a proposé.

Anonyme a dit…

Les petits chiens qui ont fini de grandir peuvent se permettre des vêtements plus cher que les enfants qui en usent à la tonne.

Ce n'est pas polically correct, je sais bien, mais mes quatre chats (bientôt cinq) portent tous de la fourrure véritable. D'un chic fou. Très snob. Le suaire de chez Dior.

Tu ne serais pas un peu... bizarre, en saignant?

Zed :D

Gooba a dit…

De la manière dont tu le décris, tu es certain qu'il peut s'éveiller à quelque chose? :o)

L'ensaignant a dit…

Zed: T'as pas idée! :)

Gooba: J'ai encore espoir qu'il peut s'éveiller à quelque chose. La vraie question demeure: à quoi???

Gooba a dit…

Ton baboune me fait penser au mien. Tout est plate, il ne veut jamais rien faire, n'est jamais enthousiaste, ne souris pas, ne participe pas. Il a tellement l'air de s'emmerder que ça me tape sur les nerfs. Grouille-toi, bonhomme!! Fais quelque chose!!! Je ne comprends pas ce genre d'attitude. Me semble que c'est jeune pour être blasé...

L'ensaignant a dit…

Peut-être que les gens blasés portent celà dans leurs gènes.