En s’approchant du Marché Atwater, ils aperçurent la grande horloge qui ressemblait à celle du film des années 80, « Back to the Future ». Pas de trotteuse, elle annonçait 14h20.
-Bordel, qui a faim à cette heure-là!, dit PMT. T’es pas un enfant! T’as pas besoin d’une collation!
En Saignant ne pouvait tout lui expliquer, pas tout de suite. Ils garèrent la Saignantmobile dans le stationnement de la S.A.Q. située en face, bien en vue, les portières ouvertes, ES espérant toujours se la faire voler.
Ils traversèrent la rue entre deux voitures se cherchant un stationnement et quatre passants qui revenaient du marché, les bras chargés de victuailles. Ils pénétrèrent par une porte de côté, marchant sur le plancher où des traces de jus de viande leur indiquaient le chemin. Un peu plus et ils se seraient cru entrant dans un abattoir. Une quinzaine de marche étroites plus haut, ils étaient à l’intérieur.
-Alors, qu’est-ce qu’il veut manger, le bébé? Du lait-lait? Du l’eau-l’eau?
Mais ES ne l’entendait pas. Il cherchait du regard quelqu’un. Quelqu’un qui saurait les guider dans leur quête, qui saurait leur donner les armes requises pour accomplir leur destinée. Quelqu’un qui s’était donné comme pseudonyme la dernière lettre, comme le dernier espoir en la race humaine.
Son regard traversa sans aucune attention les tomates frémissantes, les concombres fiers et les courges à l’air boudeuse. Il ne risqua même pas un regard vers les seins toujours coquins des vendeuses aux étalages. De toute façon, vêtu comme il était, il aurait eu plus de chance dans un pré, près des légumes avant qu’ils ne soient cueillis. Alors que dans son champ de vision apparaissaient les bries, camemberts et autres goudas, elle était là qui les attendait. Elle portait un sac en bandoulière sur lequel était écrit « 100 % bio » et les regardait d’un regard dépassant l’impatience.
-Allez, viens. Je crois que j’ai trouvé ce que je cherchais, dit-il à PMT.
-Bordel, il était temps! Les formes ici m’empêchent de me concentrer!, répondit PMT, l’écume à la bouche.
Zed les regarda venir vers elle et tourna les talons d’un pas rapide, les invitant du regard à la suivre. Ils se dirigèrent vers une arrière-boutique où émanaient des odeurs de poissons et crustacés. Pour deux hommes loin de se sentir comme des poissons dans l’eau, l’image était un peu ironique.
-Allez, déshabillez-vous sur le champ!, leur ordonna t’elle, en s’assoyant sur une caisse vide qui avait sûrement contenu les aliments responsables de telles odeurs auparavant.
-Quoi? Me dévêtir? Bordel! Jamais dans cet endroit! Bordel!, s’écria PMT.
-Fais comme elle te dit et ne te pose pas de questions, ordonna ES.
Avec peine et misère, ils enlevèrent leurs costumes qui s’étaient collés à leur peau à cause de la chaleur et de leur sueur. C’est la fesse tremblante et les organes timides qu’ils se retrouvèrent rapidement nus comme des vers.
Zed sortit de nouveaux vêtements de son sac. Il s’agissait de collants noirs avec des chandails ajustés aux motifs un peu spéciaux. La moitié était bleue ornée d’un cercle avec une croix en-dessous, le signe féminin et l’autre rose, avec le cercle et la flèche pointant vers le haut, le signe féminin.
-Vous serez des héros nouveau-genre. Ma création pour l’unification des sexes et vous parcourrez le monde en annonçant mon message!, annonça d’une voix autoritaire Zed.
-Des apôtres, bordel! On se fiche complètement de ton message!, vociféra PMT.
-C’est drôle, on est dans une poissonnerie et tu te fiches de son message!, rigola ES.
-Hein? De quoi parles-tu, bordel?
-Ben… poisson… fish…, expliqua d’une voix honteuse ES, dont l’humour semblait quelque chose de très personnel à lui.
PMT soupira et tourna son regard vers leur maître, qui les regardait d’un air découragé, semblant se demander ce qu’elle avait fait pour mériter des héros aussi pathétiques.
-Bon, écoutez, lâchez-vous ou mariez-vous mais écoutez-moi. Vous avez une mission de la plus haute importance à accomplir. Vous devez sauver le Prof Masqué. Plusieurs femmes dans sa vie l’ont déçu ces dernières années et je compte bien sur vous pour l’aider à retrouver le moral. Il est le seul d’entre vous qui possède une opinion intéressante sur son blogue. L’avenir de l’homme passe par lui, l’avenir de la femme aussi…
Les deux confrères se regardèrent d’un air honteux. Leurs yeux s’abaissèrent suffisamment pour apercevoir d’autres coulisses séchées qui laissaient imaginer qu’une pieuvre avait due être traînée de force vers l’abattoir.
-Mais pour ce faire, vous devrez vous rendre chez lui et rentrer en contact avec lui, ce qui ne sera pas chose facile. Son isolement a atteint des sommets inégalés. Partez tout de suite et n’oubliez pas, l’avenir de ma nouvelle race repose sur vous!
Les deux héros quittèrent en courant l’arrière-boutique de la poissonnerie, motivés comme jamais. Ils parcoururent plusieurs kilomètres sans se parler ni même se parler, se sentant encore plus ridicule que plus tôt dans leurs habits de couleur pastel. Ils arrivèrent enfin devant la maison Masquée.
La pelouse en avant de la maison, autrefois coupée à la perfection, tenait plus du foin que du gazon. Les pissenlits avaient envahi la pelouse, la rendant jaune comme le soleil, devant cette maison où l’ombre avait élu domicile. La voiture masquée semblait se tenir immobile à l’aide des toiles d’araignées qui la retenaient à l’asphalte parsemée de touffes de gazon. Aucun son, autre que des gémissements occasionnels n’étaient entendus.
PAR OÙ NOS HÉROS TENTERONT-ILS D’ENTRER DANS LA DEMEURE MASQUÉE?
A) PAR LA PORTE, BORDEL, ILS N’ONT QU’À SONNER!
B) PAR LA PORTE EN BOIS DÉLABRÉE MENANT AU SOUS-SOL
C) PAR UNE FENÊTRE DU DEUXIÈME ÉTAGE QUI A, PAR HASARD, UNE ÉCHELLE EN-DESSOUS
D) ILS SE TIENNENT DEHORS ET ATTENDENT QUE PROF MASQUÉ SORTE DE LA MAISON
-Bordel, qui a faim à cette heure-là!, dit PMT. T’es pas un enfant! T’as pas besoin d’une collation!
En Saignant ne pouvait tout lui expliquer, pas tout de suite. Ils garèrent la Saignantmobile dans le stationnement de la S.A.Q. située en face, bien en vue, les portières ouvertes, ES espérant toujours se la faire voler.
Ils traversèrent la rue entre deux voitures se cherchant un stationnement et quatre passants qui revenaient du marché, les bras chargés de victuailles. Ils pénétrèrent par une porte de côté, marchant sur le plancher où des traces de jus de viande leur indiquaient le chemin. Un peu plus et ils se seraient cru entrant dans un abattoir. Une quinzaine de marche étroites plus haut, ils étaient à l’intérieur.
-Alors, qu’est-ce qu’il veut manger, le bébé? Du lait-lait? Du l’eau-l’eau?
Mais ES ne l’entendait pas. Il cherchait du regard quelqu’un. Quelqu’un qui saurait les guider dans leur quête, qui saurait leur donner les armes requises pour accomplir leur destinée. Quelqu’un qui s’était donné comme pseudonyme la dernière lettre, comme le dernier espoir en la race humaine.
Son regard traversa sans aucune attention les tomates frémissantes, les concombres fiers et les courges à l’air boudeuse. Il ne risqua même pas un regard vers les seins toujours coquins des vendeuses aux étalages. De toute façon, vêtu comme il était, il aurait eu plus de chance dans un pré, près des légumes avant qu’ils ne soient cueillis. Alors que dans son champ de vision apparaissaient les bries, camemberts et autres goudas, elle était là qui les attendait. Elle portait un sac en bandoulière sur lequel était écrit « 100 % bio » et les regardait d’un regard dépassant l’impatience.
-Allez, viens. Je crois que j’ai trouvé ce que je cherchais, dit-il à PMT.
-Bordel, il était temps! Les formes ici m’empêchent de me concentrer!, répondit PMT, l’écume à la bouche.
Zed les regarda venir vers elle et tourna les talons d’un pas rapide, les invitant du regard à la suivre. Ils se dirigèrent vers une arrière-boutique où émanaient des odeurs de poissons et crustacés. Pour deux hommes loin de se sentir comme des poissons dans l’eau, l’image était un peu ironique.
-Allez, déshabillez-vous sur le champ!, leur ordonna t’elle, en s’assoyant sur une caisse vide qui avait sûrement contenu les aliments responsables de telles odeurs auparavant.
-Quoi? Me dévêtir? Bordel! Jamais dans cet endroit! Bordel!, s’écria PMT.
-Fais comme elle te dit et ne te pose pas de questions, ordonna ES.
Avec peine et misère, ils enlevèrent leurs costumes qui s’étaient collés à leur peau à cause de la chaleur et de leur sueur. C’est la fesse tremblante et les organes timides qu’ils se retrouvèrent rapidement nus comme des vers.
Zed sortit de nouveaux vêtements de son sac. Il s’agissait de collants noirs avec des chandails ajustés aux motifs un peu spéciaux. La moitié était bleue ornée d’un cercle avec une croix en-dessous, le signe féminin et l’autre rose, avec le cercle et la flèche pointant vers le haut, le signe féminin.
-Vous serez des héros nouveau-genre. Ma création pour l’unification des sexes et vous parcourrez le monde en annonçant mon message!, annonça d’une voix autoritaire Zed.
-Des apôtres, bordel! On se fiche complètement de ton message!, vociféra PMT.
-C’est drôle, on est dans une poissonnerie et tu te fiches de son message!, rigola ES.
-Hein? De quoi parles-tu, bordel?
-Ben… poisson… fish…, expliqua d’une voix honteuse ES, dont l’humour semblait quelque chose de très personnel à lui.
PMT soupira et tourna son regard vers leur maître, qui les regardait d’un air découragé, semblant se demander ce qu’elle avait fait pour mériter des héros aussi pathétiques.
-Bon, écoutez, lâchez-vous ou mariez-vous mais écoutez-moi. Vous avez une mission de la plus haute importance à accomplir. Vous devez sauver le Prof Masqué. Plusieurs femmes dans sa vie l’ont déçu ces dernières années et je compte bien sur vous pour l’aider à retrouver le moral. Il est le seul d’entre vous qui possède une opinion intéressante sur son blogue. L’avenir de l’homme passe par lui, l’avenir de la femme aussi…
Les deux confrères se regardèrent d’un air honteux. Leurs yeux s’abaissèrent suffisamment pour apercevoir d’autres coulisses séchées qui laissaient imaginer qu’une pieuvre avait due être traînée de force vers l’abattoir.
-Mais pour ce faire, vous devrez vous rendre chez lui et rentrer en contact avec lui, ce qui ne sera pas chose facile. Son isolement a atteint des sommets inégalés. Partez tout de suite et n’oubliez pas, l’avenir de ma nouvelle race repose sur vous!
Les deux héros quittèrent en courant l’arrière-boutique de la poissonnerie, motivés comme jamais. Ils parcoururent plusieurs kilomètres sans se parler ni même se parler, se sentant encore plus ridicule que plus tôt dans leurs habits de couleur pastel. Ils arrivèrent enfin devant la maison Masquée.
La pelouse en avant de la maison, autrefois coupée à la perfection, tenait plus du foin que du gazon. Les pissenlits avaient envahi la pelouse, la rendant jaune comme le soleil, devant cette maison où l’ombre avait élu domicile. La voiture masquée semblait se tenir immobile à l’aide des toiles d’araignées qui la retenaient à l’asphalte parsemée de touffes de gazon. Aucun son, autre que des gémissements occasionnels n’étaient entendus.
PAR OÙ NOS HÉROS TENTERONT-ILS D’ENTRER DANS LA DEMEURE MASQUÉE?
A) PAR LA PORTE, BORDEL, ILS N’ONT QU’À SONNER!
B) PAR LA PORTE EN BOIS DÉLABRÉE MENANT AU SOUS-SOL
C) PAR UNE FENÊTRE DU DEUXIÈME ÉTAGE QUI A, PAR HASARD, UNE ÉCHELLE EN-DESSOUS
D) ILS SE TIENNENT DEHORS ET ATTENDENT QUE PROF MASQUÉ SORTE DE LA MAISON
11 commentaires:
C.
Par la fenêtre du deuxième.
Quoique. Est-ce que l'échelle n'est pas superflue? Ça vole un super-héros d'habitude, non?
;-P
Je vote aussi pour la fenêtre du deuxième étage! la fenêtre judicieusement placée me laisse croire à un acte prémédité et donc des rebondissements sont à prévoir!
Go Zed go! On te suis dans tes délires super-héroïques! ;)
B)la porte en bois délabrée
Les autres options sont trop faciles et nous, damnés enseignants, dénonçons toujours la facilité quand nous la croisons!(aussi parce que je m'y connais en bois délabré...)
Plus que tu penses, mais pas comme tu croiX. Je ne suis pas gentille et ne tends pas l'autre joue avec les pas fins... Et l'odeur du poisson... pouah!
Ça fait longtemps que j'estime le Prof masqué pour ses réflexions portant sur différents modèles idéologiques véhiculés dans notre société. Je vais finir par croire que tu lis vraiment mon blogue!!! Hihihi!
Ta psychanalyste préférée : porte délabrée : le ça. (Pulsions inconscientes et instincts primaires, refoulé, sous la domination du principe de plaisir, force anarchisante.)
La fenêtre du deuxième avec une échelle : l'idéal du moi? le moi idéal? le surmoi? L'échelle en tout cas, dessine la possibilité de l'atteindre, ce qui est impossible (et anxiogène), mais l'échelle que tu places là, « par hasard », fait de toi un sauveur qui souhaite résoudre l'énigme de...l'humain.
Pour délecter ton sens de l'humour, j'emprunte un extrait de tautogramme à Jean Lescure (Oulipo) : « Au zénith un zeste de zéphyr faisait zézayer le zodiaque.
Dans la zone zoologique, bon zigue, zigzagait l'ouvrier zingueur, zieutant les zèbres mais zigouillant plutôt les zibelines.
Zut, suis-je à Zwijndrecht, à Znaïm ou à Zwevegem, à Zwicken ou sur le Zuyderzee, à Zermatt ou à Zurich.
Zélateur de Zoroastre, j'ai le poil sombre des chevaux zains. (...) »
Le sac, Zara (miam) ou Zellers (plus près de ma réalité budgétaire, hélas...)?
Ça fait que mon choix serait A ou D, mais D, c'est pas fort pour des super héros sauveurs du monde, hein! A, bordel. Je ne suis pas certaine que ce soit le choix qui demande le moins d'efforts, mais c'est le plus simple et j'aime ça.
Zamitié, et merci à Blogue l'Éponge pour son support ;-)))
Zed :D
ES choisit évidemment l'échelle mais comme il flaire l'arnaque ou le piège (tout de même curieux et trop facile que cette échelle providentielle soit là) il choisit d'y faire monter PMT en lui disant qu'il reste en bas pour assurer sa sécurité en tenant l'échelle. Si jamais la catastrophe arrivait,il aurait recours à Z évidemment pour résoudre l'énigme.
Je choisis A. Ce sont parfois les chemins les plus simples qui donnent lieu à de surprenantes aventures....
:-)
J'ai un petit penchant pour la porte en bois délabrée (B). Et interdit de faire un lien avec mon âge! :-P
Là, les votes ne me disent rien. Il y a absence de consensus. Si rien ne s'arrange dans les prochains 24h, je laisse Blondinette choisir... sans tricher.
Allez, au consensus, citoyens!
Heu... Y a pas un choix où je me tape un single malt 18 ans? C'est quoi ce scénario de merde?
PM fait dans la simplicité. Le A (la porte) correspondrait plus à sa réalité! Faites simple!
Bobbiwatson,
1- Koko, alias Kao Ko Kung fait tomber un livre... « How to Help a Friend » juste devant la porte. Dix secondes plus tard, le bruit de la sonnette retentit.
2. C'est Amanda, qui crie à la fenêtre « Ouvre Quill, c'est moi, A! Je viens porter ton tableau et ma foi, ce n'est guère léger!.
3. En allant répondre, Quill marche sur quelque chose qui fait crouche! C'est le carré de Scrabble « perdu » l'autre jour, et qui était sous le tapis. La lettre A.
Quill s'écrit : Ah ha! A!
4. Yum Yum baille aux corneilles, imperturbable, ses yeux se croisent légèrement pour suivre la trace aérienne d'un insecte imaginaire. Elle n'a jamais su résister aux petits objets, qu'elle adore dissimuler sous les meubles et les tapis.
Quatre A plus le mien, de l'autre jour, ça fait bien cinq?
:DDD Zed
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