lundi 7 avril 2008

Moi et moi

-Mais pourtant, la personne que vous êtes dans la vraie vie et la personne que vous êtes dans ce que vous écrivez, il s'agit bien de la même personne, non?


Ça, c'est ma psy. Elle m'a posé cette question, derrière ses lunettes de secrétaire des années 80, ses petits yeux inquisiteurs posés sur les miens, comme à son habitude. Une question à cent dollars posée pendant une séance d'une heure à quatre-vingt! C'est clair, j'aurais fait vingt piastres si j'y avais répondu!


-Quand j'ai lu ton blog, j'avais l'impression de lire les paroles d'une autre personne. Je me suis dit: "Bien voyons, c'est pas En Saignant, ça!". C'est vraiment touchant ce que tu écris.


Ça, c'est ma belle-soeur. Une personne vraie, remplie de tendresse dont je suis incapable. Une perle, qui me regardera surement d'une autre façon la prochaine fois qu'on se verra. Et moi, qui suit tellement pâle dans le monde réel, j'aurai peur de la décevoir. Ce n'est pas que je sois ennuyant, il me manque seulement quelques pixels.


-Hey, y'étais bon ton billet hier!


Ça, c'est PMT. Des paroles que je chéris, malgré toutes nos guerres de mots tellement virtuelles. Il écrit depuis tellement longtemps que d'entendre de tels commentaires sortir de sa bouche, c'est un peu comme recevoir un "seal of approval". Mais si je tente de lui dire, je me mets les pieds dans la bouche.



-C'est drôle, tu écris de tellement de façons différentes. Chaque fois que l'on va sur ton blogue, on ne sait jamais ce qu'on va y trouver!

Ça, c'est Blondinette. Le coeur grand comme l'océan, toujours la main tendue vers moi. Si elle aime un billet, il est merveilleux. Et jusqu'à maintenant, elle a eu la gentillesse de ne pas nommer ce qu'elle n'aimait pas...

Tous ces gens qui me connaissent dans mes deux univers, qui ont parfois de la difficulté à faire le lien entre les deux "moi". Et tous ces rencontres futures qui tenteront, à leur tour, de faire des liens entre ce qu'ils lisent et ce qu'ils entendent doivent avant tout savoir une chose toute simple et qui leur permettra de rendre leurs attentes réalistes et ainsi, de ne pas me faire fuire devant la pression d'être toujours "le plus meilleur":

J'écris mieux que je parle

Et si jamais je vous trouve dans la foule où il m'arrive de vous chercher, au hasard d'une rue ou dans un centre d'achat, souvenez-vous en et je dépasserai vos attentes.

13 commentaires:

Anonyme a dit…

(XOX)3 à tous tes toi.

Tu prends la pein... non ce qui deviendra la joie, de prendre en main ton évolution, cet état de fluidité qui finira bien par t'habiter. Ça ne mérite que des bravos. Ça dépasse toutes les attentes des gens qui se soucient vraiment de toi, celui où convergent tous les toi. Les autres, en as-tu vraiment besoin?

Et puis, je te reconnais dans ton blogue. Toujours cette sensibilité à fleur de mots, peu importe tes états d'âme. C'est ton autoroute principale. Z

Anonyme a dit…

Bonjour En Saignant,

Tu sais (je me permets le tutoiement de proximité sachant qu'on est loin dans la réalité), il arrive souvent que ceux qui écrivent ne parlent pas comme... lol
Jean-Jacques Rousseau étant le prototype de l'écrivain sublime qui n'arrêtait pas de se mettre les pieds dans la bouche quand il parlait en public.
Peut-être que les blogues servent à garder un certain équilibre entre ce qu'on voudrait dire et qu'on finit par écrire.
Bonne fin de soirée.

Une Peste! a dit…

Euh .. est-ce que ce n'est pas comme ça pour beaucoup d'entre nous?

L'écriture et le partage qu'un blog suppose nous permet d'être plus intense. Différent(e).

Non pas?

Prends les compliments et ne te fais pas de mouron avec ça. Sinon, tu risques rapidement de trouver l'exercice déplaisant. Voir trop exigeant en attentes que tu supposeras. On va alors te perdre.

Perso, je ne complimente pas mon vis-à-vis pour qu'il se sente obligé d'en remettre toujours en encore. Je complimente pour souligner et surtout pour remercier.
Ça s'arrête là.

Faque.
Bravo pour vot' beau programme!

Anonyme a dit…

C'est difficile, aussi, "DLVV", de murmurer à l'interlocuteur un "...alors tralalala, prostaglandine, heu, non, backspace, backspace, backspace, insérer plutôt prostatique, ouais, alors..."
Comme il est difficile de se promener tout autour avec une panfiche sur laquelle on peut lire "CITATION", c'est qu'une citation !
*
Tous ces mots presque de trop pour dire, au fond, que ma passion d'écrire vient directement de ma difficulté à exprimer verbalement les mots élus, quand je m'adresse aux autres. Et pis bah, je suis plutôt difficile à battre en pied-dans-la-bouche. Tenez, j'en ai fait mon métier. Si, si. L'onglet "DLVV" présente, chez moi, ce que je fais pour gagner ma croûte. Dur à croire quand on me rencontre de façon informelle, en dehors de mes cadres de références écrites.
En dehors du blogue et du travail, on me dirait un ovni qui n'a jamais réellement atterri.
*
Trop de mots, finalement, pour te dire (yep, c'est la journée des tu) qu'on finit tous par réaliser un moment donné que les mots, les trames, les thèmes et la voix ne font qu'un. Décousus et ensemble. Et que c'est mignon. Sans pression.

Anonyme a dit…

bah moi j'avais trouvé sur banc de parc que m'ouvrir à toi m'avais permis d'entrevoir un peu ce côté de grand sensible...mais je ne voudrais pas me vanter! ;)
à ce que je peux voir ce n'est qu'un apperçu!
anyway merci pour tout et bravo pour tes merveilleux textes!

xx

Gooba a dit…

Pareil pour moi. Je ne laisse pas transparaître le centième de ce que j'écris dans ma vie de tous les jours. Pourtant, ce que j'écris, c'est vraiment moi. Le plus profond, le plus vrai. C'est le travail de toute une vie, pour certains, de laisser monter ça à la surface. Tu vas y arriver, mon chouchou! :o)

La Souimi a dit…

C'est étrange que tu écrives cela, En Saignant. Je parlais justement de cela l'autre jour avec une blogueuse que je rencontrerai bientôt. Je lui disais que je parle beaucoup moins que je n'écris.
Mais je crois que souvent, je n'éprouve pas le besoin de parler. Comme si la présence suffisait. Par contre, il faut voir aussi que parfois, c'est la crainte qui fait garder le silence. Mais en tout cas, les écrits sont, selon moi, aussi importants que la personne dans son enveloppe corporelle. Aussi importants. Parce que les écrits comme les tiens, d'une telle profondeur, sortent directement tout droit du coeur.

Bonne journée!

Le professeur masqué a dit…

En Saignant, j'ai plaisir à te lire même si je ne commente pas beaucoup. Il est difficile de commenter des billets de type littéraire, par exemple. Chacun de tes écrits est personnel, rempli de sensibilité ou d'humour.

Certains jours, je te jalouse affreusement et je rage plus encore de savoir que tu partages ton intimité professionnele avec PMT, le sein des seins...

Longue vie à ta volonté de t'exprimer!

Prof Malgré Tout a dit…

La psy... est-ce que parfois elle défait ses cheveux et détache un ou deux boutons avant de croiser les jambes de l'autre côté?

Petit cachottier!

L'ensaignant a dit…

Zed: Depuis le tout début, tu auras toujours eu les mots... Je connais mon autoroute mais le problème, c'est que mes deux moi sont de chaque côté et il y a trop d'autos pour traverser.

La fluidité, je me demande honnêtement si elle fera partie de moi un jour. Je progresse doucement, me rendant de plus en plus compte de ce qui m'a manqué.

xox

Plotin: Tes paroles me font réfléchir. Pas de réactions encore mais un début de réflexion. L'équilibre, ouais.

Peste: C'est sweet cela! Écoute, la pire pression que j'ai sur mes épaules, c'est moi qui me la met de toute façon. Et puis pour la disparition, j'ai déjà douté de ma foi une fois, c'est assez.

Tu aurais dû ajouter "On passe à un autre appel" à la toute fin, ça aurait été cute! :)

Intellex: C'est difficile à éduquer, une recrue, hein! :)

Prof en Exil: Je crois que le banc s'ennuie de nous... xx

Gooba: Tu aimes les oranges? :o)

Souimi: Toujours là... Je crois que l'armoire de Pops, ce n'était qu'une métaphore. Était-ce toi???

PM: Notre jalousie est réciproque, cher ami des premières heures, on s'en est déjà parlé... Imagine le super-héros que l'on créérait si on prennait les meilleurs morceaux de nous deux.

Mais on ne le fera jamais car PMT "tète" toute mon énergie vitale!

PMT: C'est drôle car en même temps que je lisais ton commentaire, j'ai vu mon premier moustique de la saison à travers la porte patio. Sûrement une coïncidence...

Nan, pas de boutons et de jambes décroisées. Mais par contre, je me permets parfois de ne pas porter de bobettes sous ma jupe!

Merci pour tout!

La Souimi a dit…

Non, non, En Saignant. Aucune métaphore, aucune analogie. Que du concret, réel, vré comme chu là, comme dirait ma tante Yolande.
L'armoire de Grand'Pop est une VRAIE armoire de Grand'Pop. Mais à Pâques, c'était la camionnette de Grand'Pop qui a remplacé l'armoire puisque nous étions à la cabane à sucre. La camionnette était bondée, mais bondée de toute la basse-cour,,,,en chocolat. Il a failli accrocher sa chaloupe derrière le camion et la remplir d'une autre basse-cour chocolatée. J'lui dirai de faire un petit détour par chez vous le dimanche de Pâques prochain. Tu le mérites! Quand il y en a pour 16, il y en a pour 20!

Anonyme a dit…

En Saignant,

Pas que pour moi ça? « Trouver chaussure à sa bouche... »

J'ajoute à sa plume, à son clavier. Sitôt que je tiens à quelqu'un. Bons mots? Bon ton? Trop chaud? Trop froid? Bon temps? Trop tôt? Trop tard? Pas assez de rien ou de tout?

Et la réponse du silence, qui retentit, sans compter ses décibels. Qui achève, comme disait si justement Prof masqué.

On passe-tu par dessus? D'en haut, elles sont toutes petites les voitures, parait.

Gooba a dit…

J'ai toujours rêvé de goûter à une vraie orange fraîche. Tu irais m'en chercher une en Californie... chouchou? ;o)