jeudi 12 février 2009

Billet pluvieux

Je les regarde travailler ce matin. Tous et toutes appliqués à leur tâche, tentant de me prouver une fois de plus qu'ils valent quelque chose. Ou tenter de se le prouver à eux-mêmes, encore une fois. Allez savoir.

Certains me sourient entre deux coups de crayons. Est-ce un bon signe? Pas toujours. N'a-t-on pas déjà retrouvé de beaux sourires sur les photos de Vision Mondiale? Une fleur ne pousse-t-elle pas dans le désert, parfois?

Je ne vous ai pas beaucoup parlé d'eux cette année. Je ne sais pas pourquoi. Peut-être parce qu'ils sont fragiles, ceux-là. Surtout les gars. Toujours les gars.

Un jour, il faudra cesser de se demander comme société ce qu'on fait de mal avec nos garçons. On cherche à leur mettre du plomb dans la tête et ils finissent par s'en mettre eux-mêmes. Assez pathétique comme jeu de mots. Aussi pathétique que la situation.

Moins de blabla, plus d'actions. Moins de tables de concertation, plus de gestes concrets.

On s'inquiète de la grippe aviaire, on achète des vaccins qu'il faudra mettre à la poubelle dans quelques mois mais nos gars qui n'ont plus de modèles dignes de ce nom, on en fait quoi? On les rentre simplement dans les statistiques? On en fait des cas de nouvelles quelques fois par année, durant un jour ou deux, pour avoir bonne conscience?

C'est difficile être au front parfois. Moi aussi, j'aimerais mieux penser à tout cela bien à l'abri de quatre murs, face à mon ordinateur, entre deux réunions ministérielles.

Mais moi, j'ai le résultat de nos choix de société en plein dans la face. Et quelques fois par année, durant un jour ou deux, ça frappe en calvaire.

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Il y a des questions qu'on ne pose pas... savais-tu, En saignant, que l'échec scolaire des garçons, par rapport à celui des filles, peut être documenté depuis le début du siècle ? (et probablement avant, mais mes recherches s'arrêtent à cette date).

Anonyme a dit…

En Saignant, je te dirige en vitesse (manque de temps) ici.

Bonne lecture!

Zed ¦)

Drew a dit…

J'vis pas mal la même situation au professionnel tsé. Mais les gars ont la tête ailleurs à cause de la hausse d'hormones.

D'autres raisons aussi mais bon, j'y reviendrai un moment donné ;-)

Martine a dit…

Pour alimenter votre réflexion, très pertinente...

En 2007, Jean-Claude St-Amant a publié un pamphlet intitulé Les garçons et l'école. Sans partager l'ensemble de son écrit, je crois que son essai mérite d'être lu. À l'époque, j'avais écrit deux textes sur Infobourg pour en faire le résumé.

- Et si les garçons n’allaient pas si mal?: http://www.infobourg.com/sections/editorial/editorial.php?id=12189
- La réussite pour tous: http://www.infobourg.com/sections/editorial/editorial.php?id=12194

Martine Rioux, Infobourg.com

L'ensaignant a dit…

Morgane: Non, je ne savais pas. Et c'est encore plus tragique tant qu'à moi...

Zed: Merci! Super intéressant! On s'en reparle.

Drew: Reviens-y, mon homme, reviens-y. Mais j'avoue que pour le professionnel, je n'aurais jamais imaginé.

Martine: Bienvenue ici. Je lis cela bientôt, promis. Ça m'a l'air super intéressant...

Anonyme a dit…

tres interessant, merci