mercredi 30 juillet 2008

Sur le plus beau trône du monde, on est encore assis que sur son cul

Trouvée sur le pare-brise de l'Ensaignantmobile stationnée dans mon entrée de garage ce matin, une petite carte qui se lit comme suit:



Service d'auto Île des Soeurs


Recherchons voitures ou camions usagés ou pour la feraille, valant 500$ ou moins. Remorquage gratuit.


Un, c'est un peu dur pour l'estime de soi.

Deux, je ne savais pas que les riches de la Noune's Island avaient besoin d'autos pour leurs valets et leurs nounous.

Trois, si j'avais encore une grand-mère, je me ferais encore bercer par elle. Je n'aurais peut-être alors plus de grand-mère mais il ne faut jamais sous-estimer le confort de nos vieilles affaires.

Quatre, juste à penser que leur clôture de fer empêchant les autres de marcher sur leurs terrasses de marbre puisse être construite à partir des restes de MA feraille...

Cinq, s'ils ont besoin de vieux tissu pour se faire des vêtements, alors là, je peux sûrement les aider. Mais comme aujourd'hui, c'est un blogue familial, je laisser aller les détails.


Qu'ils aillent seulement lire les septième, huitième et neuvième paragraphes de cette chanson-là...



lundi 28 juillet 2008

Les femmes de Boston

L’auteur de ce billet est de retour d’un voyage en amoureux de quelques jours à Boston.

New York l’éclatante, Boston la discrète. New York la gigantesque, Boston la toute menue. New York la superficielle, Boston l’historique.

On ne peut s’empêcher d’établir des comparaisons lorsqu’on visite ces deux villes. Et pourtant, il ne faut pas. Et pourtant, je le fais encore. Une autre preuve que je n’ai rien compris aux mots d’amours que m’a chuchotés cette ville durant trois jours. Exit les gratte-ciels, le Time Square et tout le tralala.

Pendant que je marchais et marchais et marchais tout le long de la Freedom Trail, dans le Beacon Hill, dans le Back Bay, je ne pouvais m’empêcher de comparer et de regretter. Comme si le tape-à-l’œil était la seule chose qui importait. Pourtant…

Pourtant, lorsque je prenais une rare pause sur Newberry St., dans le quartier de Back Bay, attendant Blondinette qui était entrée dans une boutique chic de cette rue huppée, j’ai soudainement été entourée de deux, puis de quatre, puis de plusieurs autres femmes plus belles les unes que les autres. Les cheveux attachés, blondes, brunes, rousses, j’ai tout vu. Comme un défilé de Victoria’s Secrets sous mes yeux, mais version habillée. Toutes aussi belles qu’elles étaient, il leur manquait toutes un petit quelque chose. Et puis j’ai vu. Elles n’avaient pas d’ombre!

Elles marchaient sur la rue, le pas parfait, le nez en l’air, pas un soupçon de doute ne se dégageait de leur être. Elles portaient les verres fumés même si c’était nuageux. Ne dit-on pas que les yeux sont le miroir de l’âme? Alors, elles ne prenaient pas de chance. Des femmes pareilles aux salons « de visite » de nos grands-parents, ceux où on n’avait pas le droit de nous asseoir, vous vous souvenez? Beau à regarder mais vide, sans aucune poussière ou bout de divan déchiré, pour nous rappeler la vie autour de soi.

Le lendemain, dans le T (nom du métro de Boston), il y avait une femme enceinte avec son jeune de cinq ans par la main. Un tatou de croix sur son bras droit, un autre représentant je ne sais trop quoi dans le dos. Elle n’avait pas une belle peau, des yeux cernés et ailleurs, peut-être dans une autre vie. Ses cheveux étaient couverts par un foulard blanc taché. Juste au moment où j’entendais sa respiration haletante auprès de moi et là, j’ai commencé à comprendre.

Puis, il y a eu cette serveuse au Dunkin Donuts du South End où était située notre hôtel. Un décolleté pas invitant pour deux sous, le regard sombre, le soupir lorsque je lui ai commandé trois sandwichs. Et même s’il n’y avait plus de soleil dans le ciel, je jurerais que j’ai vu son ombre et ça m’a touché de plein fouet. L’humanité, ses drames et ses soucis à nu là, devant moi.

New York la magnifique, Boston l’ouvrière. New York la criarde, Boston la timide.

J’aime New York, mais les femmes de Boston, surtout celles qui survivent plus qu’elles font semblant de vivre, celles qui ont de les mains usées d'eau de vaisselle ou le front plissé par les soucis, seront toujours plus intéressantes. Parce qu'elles sont vivantes, tout simplement.

mercredi 23 juillet 2008

La triste histoire de Marcotte la mascotte

Jean regarda autour de lui. Personne à l'horizon. Au loin, on pouvait entendre des cris aigus provenant de manèges à l'air louche. Une odeur de popcorn cheap avec une montagne de beurre pour en camoufler le goût tournait dans l'air. Caché derrière une clôture de métal amovible rouillée, il était certain que personne ne pouvait le voir. Il s'accroupit, faisant du mieux qu'il le pouvait pour se fondre parmi les hautes brindilles qui l'entouraient. Enfin, il dévissa sa tête doucement, pour être bien certain de ne pas se blesser.

Une fois sa tête de chat enlevée, il put enfin respirer. La sueur coulait sur son front, laissant dans sa bouche un goût salé.

-Ostie qu'y fait chaud! dit-il, d'une voix sèche, plus résignée que colérique.

Il rentra son bras droit dans son costume dont le poil dégageait une odeur d'urine de félin. Il fouilla, tâtant ses pectoraux, ses cuisses et enfin ses fesses. Il y trouva son paquet de cigarettes et le ressortit à côté de sa tête, l'attrapant avec ses dents. Il remit ensuite son bras à sa place et commença à ouvrir son paquet de ses doigts malhabiles.

Tout d'abord, il l'écrabouilla, tentant de sortir la languette du carton. Ensuite, il entra son index de félin dans le paquet et réussit à libérer les cigarettes, qui tombèrent toutes au sol, se cachant dans l'herbe longue.

-Calvaire! maugréa t'il en soupirant.

Il se pencha et se mit à quatre pattes, tentant de voir du mieux qu'il le pouvait à travers le cou de son costume qui avait remonté sous l'effet de la gravité. Le soleil plombait sur sa tête, rendant sa nuque brûlante.

Une à une, il les ramassa, en écrasant la moitié de ses doigts énormes. Il entendit des pas rapides derrière lui, accompagnés d'un long reniflement. Il n'eut même pas le temps de voir ce qui se trouvait derrière lui qu'il sentit le contact d'un museau sur son arrière-train.

-Tabarnak, crisse ton camp! hurla t'il, à l'intention du golden retriever qui déguerpit aussitôt.

Dans son énervement soudain, il échappa toutes les cigarettes qu'il tenait maladroitement dans sa patte gauche.

-Ostie! C'est l'boutte d'la marde! dit-il faiblement.

Il se laissa lourdement tomber sur les fesses, écarta les deux jambes et prit une cigarette qu'il réussit à se mettre dans la bouche. Il réalisa que son briquet n'était pas dans sa main droite.

-Sacrament! dit-il, les dents serrées.

Il se releva lentement, après être retombé sur les fesses trois fois. De nouveau, il entra son bras droit dans son costume. Ils se tâta à nouveau les pectoraux, puis les cuisses et enfin les fesses. Là, sa main trouva ce qu'il cherchait. Ses doigts humides laissèrent cependant tomber le briquet jusque dans sa jambe gauche jusqu'à son talon.

-Câlisse! fut le seul mot qu'il lâcha.

Il remit son bras dans son costume et essaya d'attraper la fermeture éclair située dans son dos afin de se libérer de sa fourrure mais n'y parvint pas. Manque de souplesse? Peut-être. Fatigue? Sûrement.

-Ostie de sacrament! lâcha t'il, en devinant ce qu'il lui restait à faire.

Il se mit debout, s'appuya le dos contre la roulotte derrière lui, leva les bras aux ciels et se laissa glisser dans son costume, contrevenant du même coup à la règle numéro cinq de la charte des mascottes.

Dans cet univers poilu, il pencha sa tête en rentrant son cou entre ses épaules, tentant de se faire le plus petit possible. Il réussit tant bien que mal à passer l'angle droit et ainsi, rapprocher ses bras de ses pieds. Du bout du majeur, il touchait l'objet tant convoité. Un tout petit effort encore et ce serait gagné. Il se pencha un peu plus.

Ce n'est que le soir venu qu'une vieille madame qui promenait son chien le retrouva, couché sur le côté, enfoui dans son costume de chat. Il fut transporté à l'hôpital où il fut traité pour déshydratation.

Il raconta son histoire à Armand le Toucan et Igor le Castor, qui ne comprenait pas un mot de français. Tous les deux hochèrent la tête à chaque rebondissement. Ils furent les seuls à ne pas rire des mésaventures de notre héros. C'est en hochant la tête de stupéfaction qu'ils remirent leurs couvre-chefs afin d'aller distraire les grands brûlés du troisième étage.

L'U.Q.M., l'Union Québécoise des Mascottes, se contenta d'un communiqué prévenant son personnel des multiples dangers du tabagisme.

Ainsi se termina la triste histoire de Marcotte la mascotte.

mardi 22 juillet 2008

Une question de goût

Imaginez-vous attablés dans votre restaurant préféré. Vous êtes entouré d’amis, parmi lesquels se trouvent ceux que vous appréciez le plus. La soirée se déroule très bien jusqu’à maintenant. Le volume de la musique est parfait, l’éclairage, tamisé comme vous l’aimez et les sujets de discussion ne manquent pas. Puis, arrive le menu.
Vous étudiez les différentes possibilités avec soin, tentant de vous concocter un souper à la hauteur de vos attentes. Vous ne voulez pas de poulet, alors, vous le rayez mentalement. Le bœuf, le canard et le lapin semblent trois choix intéressants et vous les mettez de côté. Les pâtes? Bah, Blondinette en fait de meilleures de toute façon alors, vous ne pourrez qu’être déçu.
Vous avez faim et pourtant, vous êtes incapables de fixer votre choix. Pas parce que tout semble succulent mais parce que vous ne savez pas ce dont vous avez envie. Frustrant, non? Alors, vous finissez par demander aux gens autour de la table ce qu’ils prendront et vous imitez, espérant du même coup que vos papilles gustatives apprécieront.
Moi, ma réalité quotidienne, elle ressemble à ça. Incapable de faire des choix. Capable de dire ce dont je n’ai pas le goût mais impossible de ressentir une attirance envers une activité, un plat ou tout simplement la façon de passer le temps en un après-midi pluvieux.
Pourquoi? Parce que je ne connais tout simplement pas mes besoins. Je les ai tellement longtemps réprimés que maintenant, ils me boudent, refusant d’envahir mon esprit ou même mon cœur, alors que je me retrouve enfin dans un environnement familial qui permettrait leur pleine éclosion. Mal faite, la vie?
De là vient sûrement la raison pour laquelle j’apprécie tant mon travail. La cloche sonne, je n’ai aucune question à me poser, je monte en classe. L’horaire des surveillances dit que c’est à mon tour, j’y vais sans hésiter. Une période de spécialiste? Pas de problèmes, le travail ne manque pas.
Lorsque je reviens à la maison, vers les 16h00, je m’amuse avec les filles, prépare le repas avec Blondinette, fait la vaisselle, donne les bains, couche les filles et il me reste environ trois heures à tuer. Souvent, la télévision fait le travail.
En vacances, je me retrouve toujours devant une page blanche que je ne sais pas comment remplir. Seuls les mots que je ne désire pas y mettre me viennent à l’esprit.
Heureusement que l’écriture prend maintenant une place importante dans ma vie. Ça comble les trous et ça m’empêche de prendre trop conscience.
Et rien de tout ça n’est de la mauvaise volonté. Je suis pourtant curieux comme pas un, vous ne pouvez pas vous imaginer. Et pourtant, j’ai beau me forcer, me questionner, me provoquer, rien.
Suis-je le seul à me sentir ainsi?

jeudi 17 juillet 2008

100 questions, aucune réponse (vol.3)

Pour le centième billet, il semblait que le choix s'imposait tout seul. Alors, voilà...




1- Comment ai-je fait pour me rendre jusqu'au centième?

2- Et si, être près de l'autre, c'était ça?

3- Se pourrait-il que ce soit le billet dont je suis le plus fier?

4- Ou serait-ce celui-là?

5- Mon hésitation trahirait-elle les deux côtés de ma personnalité Mini-Wheats?

6- Pourrai-je me payer une nouvelle Saignantmobile lorsque j'aurais terminé ma thérapie et que j'économiserai les 320$ qu'elle me coûte par mois?

7- Si tu t'appelles Mélancolie, est-il encore quétaine d'aimer Joe Dassin?

8- Pourquoi ai-je l'impression qu'il est à son meilleur dans ce genre d'anecdotes dont seul lui semble avoir le secret?

9- Pourquoi la nature l'a t'elle équipé d'un si long nez, dont seule sa mère semble avoir le secret?

10- Pourquoi est-ce que je continue à m'acharner sur lui, cette pauvre bête?

11- En lisant le premier paragraphe de ce billet, pourquoi est-ce que je me sens un peu moins seul tout à coup?

12- Trois nuits de camping de passées, douze à venir. Serais-je masochiste?

13- Serait-ce possible que l'on soit beaucoup plus libres dans l'écriture d'un blogue que dans l'écriture d'un roman?

14- C'est moi ou elle est annoncée de plus en plus tôt à chaque année?

15- Pourquoi est-ce que je ne sens pas correct d'avoir ri aux éclats à la lecture de ce billet?

16- Est-ce seulement moi ou parfois, il suffit de très peu de mots pour nous faire rire aux éclats?

17- Qui, de PMT, PM, Zed ou Gooba a été le premier a laissé un commentaire lors de mes tout débuts ici?

18- Pourquoi parfois, est-ce simplement si beau qu'on ne peut laisser de commentaire, de peur de gâcher la toile peinte avec tant de talent?

19- Pourquoi prend-on l'avis de certaines personnes tellement au sérieux qu'on court acheter ce livre dès qu'on en a une chance?

20- Pourquoi est-ce que je ressens toujours le besoin d'apporter un livre de suspense ou d'horreur en camping?

21- Pourquoi n'ai-je pas encore réussi à éliminer toute la pression que je ressens avant de publier un billet?

22- Pensez-vous que j'étais fier d'être un mâle après la lecture de ce billet et des quelques autres d'avant?

23- Pourquoi suis-je incapable de me baigner dans une piscine publique, même de l'approcher ou de regarder ceux qui s'y baignent et ce, même si Blondinette, Koala et Loutre sont parties justement là au moment même où j'écris ces lignes?

24- Sûrement qu'un argument de taille comme ceux-ci me ferait changer d'idée, vous ne pensez pas?

25- Si ma petite Koala me dit, face au frigo, "Silence, petit morveux!", est-ce une bonne raison pour demander à PMT de vérifier les mots que l'on place dans le spectacle de l'an prochain?

26- Pourquoi suis-je certain qu'il rit s'il lit ça et se demande si c'est vrai?

27- Pourquoi est-ce impossible de choisir un texte parmi tout ceux qu'elle écrit tant ils se tiennent ensemble?

28- Pourquoi n'avons-nous pas fait traiter la maison contre les araignées, les perce-oreilles, les chats et les raton-laveurs cette année?

29- Pourquoi l'éducation des enfants semble t'elle si difficile à pratiquer pour certains parents?

30- Pourquoi ai-je l'impression que plusieurs personnes se posent la même question lorsque mes deux poupounes sont cachées sous les vêtements du tourniquet dans les magasins?

31- Pourquoi ai-je l'impression que son crachat a fait du bien à toutes les femmes qui sont tombées dessus?

32- Est-ce normal s'il m'a fait du bien à moi aussi?

33- "Prof en Exil" changera t'elle de nom lorsqu'elle reviendra de Suisse dans quelques semaines?

34- Si non, peut-on conclure qu'elle a changé d'allégeance?

35- Et si Anonyme était réellement un blogueur qui a choisi ce nom mais qui se demande pourquoi les gens ne répondent pas souvent à ses nombreux messages?

36- Pourquoi ai-je ainsi brûlé un "punch" d'un billet prochain?

37- Pourquoi Blondinette se fait-elle toujours "cruiser" quand je ne suis pas là?

38- Était-ce un moment d'égarement d'acheter ça pour mes filles?

39- Pourquoi ai-je l'impression de connaître plus ce site que le fond de ma poche?

40- Pourquoi ai-je l'impression que ma dernière question pourrait être mal interprétée?

41- Pourquoi y a t'il des images en ce moment dans votre tête qui refusent de vous quitter?

42- M'en voulez-vous?

43- Pourquoi PMT est-il maintenant dans Wikipédia?

44- Hey, comme se fait-il que je le sois aussi?

45- Je suis un fan fini, mais kessé ça?

46- Et puis, Blondinette, cette histoire était-elle aussi plate que tu le craignais quand je t'avais annoncé le titre?

47- Quelqu'un d'autre que moi s'est déjà arrêté sur le choix de "joystick" pour la manette de jeu vidéo?

48- Est-ce encore o.k. de se faire tatouer?

49- Ou est-ce que je garde ma peau vierge, par protestation?

50- Le doute a t'il déjà été si succulent pour les yeux?

51- Est-ce que "Crocoenseignant" serait beau comme nom?

52- "Un homme libre", ce serait mieux?

53- Mais ce serait raconter un mensonge, non?

54- Chacun a sa formule pour les p'tites vites mais il semble en avoir trouvé une drôlement efficace, non?

55- N'est-ce pas là le genre de billet qui nous fait compter chanceux d'avoir ce que l'on a et de la lire, elle, pour nous aider à le réaliser?

56- Est-ce que j'ai le droit d'en vouloir à Blondinette de leur avoir un jour montré cela?

57- Si Facebook disparaissait demain, les gens seraient-ils obligés de se téléphoner pour donner de leur nouvelle?

58- Les anciennes connaissances qui étaient toutes très fières de renouer avec moi, pourquoi n'ont-ils pas essayé de me téléphoner?

59- Encore une fois, c'est un classique, comment arrive t'il à faire du beau avec du laid?

60- Suis-je dur avec moi-même si j'affirme que moi aussi, j'ai réussi, deux fois à part ça?

61- Pourquoi trouve t'elle toujours les bons mots, même pour des sujets aussi simples?

62- Est-ce qu'il a le don d'écrire de belles choses, lui?

63- Enviez-vous autant que moi sa personnalité qui s'assume?

64- N'est-ce pas mieux qu'avoir une personnalité qui assomme?

65- Pourquoi ai-je plus d'empathie à son égard qu'envers bien des gens qui m'entourent?

66- Existe t'il un logiciel ou un autre moyen de créer des archives de notre blog?

67- Existe t'il quelque chose de plus épeurant qu'un bruit dans le bois, dans la noirceur, lors d'un évacuation nocturne?

68- Pourquoi est-ce que je "discard" toujours les campings qui ont un Noël du Campeur?

69- Pourquoi, quand j'étais jeune, était-ce quétaine de partir pour Ogunquit?

70- Pourquoi suis-je rendu quétaine?

71- Après avoir lu cela, vous sentez-vous plus normaux?

72- Puisque ça fait deux fois que je perds toutes les questions entre les numéros 73 et 78, est-ce que je peux me permettre d'écrire, haut et fort, OSTIE DE CÂLISSE?

73- Me pardonnez-vous?

74- N'est-elle pas la femme de toutes les causes?

75- Aurait-elle autant de succès sur elle s'était appelée "Ygrecque"?

76- Ou "Dé"?

77- Est-ce que je fais du remplissage sur le dos d'une amie?

78- Est-ce ce que l'on pourrait appeller un billet inévitable?

79- A t'elle seulement une idée combien la description de mon site m'a touché?

80- Pourquoi ai-je l'impression que plus j'avance dans ces questions, plus je deviens niais?

81- Et si elles me permettaient simplement de retrouver mon moi primal?

82- Lui ai-je dit merci?

83- Nos trois héros sauveront-ils le Prof Masqué?

84- Vous pensiez que j'avais abandonné, hein?

85- M'en veut-il d'avoir changé Fille Probophobique?

86- Avez-vous une idée à quel point il doit s'en foutre avec SA nouvelle occupation?

87- Arriverai-je à me rendre jusqu'au bout sans me plaindre une seule fois?

88- Aura t'elle encore une fois le courage et surtout, le temps de répondre à toutes les questions?

89- N'est-ce pas encore plus courageux que d'écrire toutes ces questions?

90- Comment rester insensible à un billet écrit avec les trippes de son auteure sur la table?

91- Est-ce dans ces moments là que le mot "auteur" devient "hauteur"?

92- Pourquoi suis-je certain que lorsque je regarderai tout ce qu'il y a à rentrer dans la Blondinettemobile demain matin pour trois jours de camping, je serai un peu découragé?

93- Pourquoi est-ce que je me sentirai homme comme c'est pas possible quand je réussirai?

94- Pourquoi est-ce que je n'arrête pas de parler de camping si j'haïs tellement ça?

95- Vous ai-je raconté à quel point le temps que vous prenez pour lire ce blogue est un cadeau pour moi?

96- Vous ai-je déjà dit que je vous aimais?

97- Est-ce trop tôt dans notre relation?

98- Comment ça, "on peut toujours rester amis"?

99- Connaissez-vous l'histoire du gars qui avait cinq pénis et à qui le condom allait comme un gant?

100- Si je vous dis cent fois merci pour ces sept mois passés ensemble, les prendrez-vous?


dimanche 13 juillet 2008

Clin d'oeil du week-end (vol.7)

Voilà, c'est fait. Je me suis à l'écriture de mon premier roman, grâce, entre autres, aux expériences littéraires que je vous ai faites subir ici-même.

Pour l'instant, je n'ai que quatre pages d'écrites, mais je compte bien arriver à mes fins. Est-ce que ça intéressera une maison d'édition? Allez savoir... Mais je suis loin d'être rendu là, anyway.

Et je vous livre en exclusivité les premiers mots, juste pour vous, parce que je vous aime bien.

Le néant était...

Est-ce que je vous aime, moi?

p.s. le prochain billet sera le centième. Je crois que le sujet s'impose de lui-même...

mercredi 9 juillet 2008

L'armoire

Le premier soupir, la première impression d’entière satisfaction, c’est sûrement contre le cœur de notre mère qu’ils sont arrivés. On ne s’en souvient pas. Trop jeune, avec le cœur qui voyait à peine. Mais déjà, il savait.

Puis sont arrivées les années de découvertes. Découverte de l’autre et surtout, des autres. Plus souvent qu’autrement, des membres de notre famille qui nous demandaient l’impossible : renoncer à la satisfaction immédiate et surtout, rejoindre les autres dans la file d’attente. Prendre notre rang derrière certains cœurs gourmands et devant d’autres plus discrets. Et se mesurer. Et toujours se mesurer jusqu’à se définir. Et toujours cette impression que l'on vaut plus que l'attention qui nous est accordée.

Puis vinrent les premiers amours libres, celles qu’on choisissait ou qui venaient à nous tout simplement, apparaissant au hasard et nous éclairant l’intérieur ou quittant sans oublier de d’éteindre la lumière pour un temps. Et en dedans de nous, toujours cette recherche de satisfaction. Et, ça va de soi, toujours cette frustration qui criait en murmurant : « Je suis exceptionnel, unique et je mérite d’être traité ainsi ».

Rendu adulte, le cœur croit savoir ce qu’il vaut. Certains chanceux ont un cœur en or, d’autres un cœur d’argent. Enfin, d’autres, comme moi, se sont forgé un cœur de cuir, extensible mais qui peut rétrécir si trop arrosé de larmes. Un cœur comme une antre où habitent des créatures plus mystérieuses les unes que les autres, qui se tapissent derrière les non-dits, les non-exprimés et surtout, les non-ressentis. Une grotte dont l’entrée est partiellement bloquée, un tuyau de cuivre où les résidus ne permettent qu’à un fragile filet d’eau de circuler.

Puis un jour, comme ça, souvent à la fin d’une journée banale, comme les autres, on comprend ce qui nous manque. On tombe sur un texte délicieux d’où émanent des éclats de rire et des câlins. On le lit, en enviant le contenu et non pas le contenant comme il nous arrive souvent de le faire face aux talents de son auteure. Non, cette fois-ci, c’est sa description d’un bonheur pur qui fait mal. Et à nouveau, c’est cette frustration qui remonte en nous, nous murmurant en criant : « Je suis exceptionnel, unique et je mérite d’être traité ainsi ».

Commence alors la construction d’une armoire où l’on peut déposer les trucs servant à nous réparer doucement. Un long travail de rénovation de notre organe vital, afin qu’elle cesse de nous sembler comme un organe fatal. On pose sur ses tablettes des sourires, des « je t’aime », tous les soupirs de l’être aimé, même ceux des nuits folles. Et doucement, tout doucement, au fil des mois, des années, notre cœur comprend qu’il a une deuxième chance et qu’il est le locataire de quelqu’un d’exceptionnel et d’unique.

Et puis, on y prend goût à ces travaux. Tellement que lorsque deux petites fillettes viennent nous rejoindre dans ce monde parfois bizarre, on commence tout de suite la construction de leur armoire en s’assurant d’y mettre des portes pour la pudeur mais que jamais elles ne soient fermées à clé.

Et vous, votre armoire est-elle avancée?

mardi 8 juillet 2008

Une histoire dont Prof Malgré Tout, Prof Masqué et En Saignant sont les héros (3e partie)

En s’approchant du Marché Atwater, ils aperçurent la grande horloge qui ressemblait à celle du film des années 80, « Back to the Future ». Pas de trotteuse, elle annonçait 14h20.

-Bordel, qui a faim à cette heure-là!, dit PMT. T’es pas un enfant! T’as pas besoin d’une collation!

En Saignant ne pouvait tout lui expliquer, pas tout de suite. Ils garèrent la Saignantmobile dans le stationnement de la S.A.Q. située en face, bien en vue, les portières ouvertes, ES espérant toujours se la faire voler.

Ils traversèrent la rue entre deux voitures se cherchant un stationnement et quatre passants qui revenaient du marché, les bras chargés de victuailles. Ils pénétrèrent par une porte de côté, marchant sur le plancher où des traces de jus de viande leur indiquaient le chemin. Un peu plus et ils se seraient cru entrant dans un abattoir. Une quinzaine de marche étroites plus haut, ils étaient à l’intérieur.

-Alors, qu’est-ce qu’il veut manger, le bébé? Du lait-lait? Du l’eau-l’eau?

Mais ES ne l’entendait pas. Il cherchait du regard quelqu’un. Quelqu’un qui saurait les guider dans leur quête, qui saurait leur donner les armes requises pour accomplir leur destinée. Quelqu’un qui s’était donné comme pseudonyme la dernière lettre, comme le dernier espoir en la race humaine.

Son regard traversa sans aucune attention les tomates frémissantes, les concombres fiers et les courges à l’air boudeuse. Il ne risqua même pas un regard vers les seins toujours coquins des vendeuses aux étalages. De toute façon, vêtu comme il était, il aurait eu plus de chance dans un pré, près des légumes avant qu’ils ne soient cueillis. Alors que dans son champ de vision apparaissaient les bries, camemberts et autres goudas, elle était là qui les attendait. Elle portait un sac en bandoulière sur lequel était écrit « 100 % bio » et les regardait d’un regard dépassant l’impatience.

-Allez, viens. Je crois que j’ai trouvé ce que je cherchais, dit-il à PMT.

-Bordel, il était temps! Les formes ici m’empêchent de me concentrer!, répondit PMT, l’écume à la bouche.

Zed les regarda venir vers elle et tourna les talons d’un pas rapide, les invitant du regard à la suivre. Ils se dirigèrent vers une arrière-boutique où émanaient des odeurs de poissons et crustacés. Pour deux hommes loin de se sentir comme des poissons dans l’eau, l’image était un peu ironique.

-Allez, déshabillez-vous sur le champ!, leur ordonna t’elle, en s’assoyant sur une caisse vide qui avait sûrement contenu les aliments responsables de telles odeurs auparavant.

-Quoi? Me dévêtir? Bordel! Jamais dans cet endroit! Bordel!, s’écria PMT.

-Fais comme elle te dit et ne te pose pas de questions, ordonna ES.

Avec peine et misère, ils enlevèrent leurs costumes qui s’étaient collés à leur peau à cause de la chaleur et de leur sueur. C’est la fesse tremblante et les organes timides qu’ils se retrouvèrent rapidement nus comme des vers.

Zed sortit de nouveaux vêtements de son sac. Il s’agissait de collants noirs avec des chandails ajustés aux motifs un peu spéciaux. La moitié était bleue ornée d’un cercle avec une croix en-dessous, le signe féminin et l’autre rose, avec le cercle et la flèche pointant vers le haut, le signe féminin.

-Vous serez des héros nouveau-genre. Ma création pour l’unification des sexes et vous parcourrez le monde en annonçant mon message!, annonça d’une voix autoritaire Zed.

-Des apôtres, bordel! On se fiche complètement de ton message!, vociféra PMT.

-C’est drôle, on est dans une poissonnerie et tu te fiches de son message!, rigola ES.

-Hein? De quoi parles-tu, bordel?

-Ben… poisson… fish…, expliqua d’une voix honteuse ES, dont l’humour semblait quelque chose de très personnel à lui.

PMT soupira et tourna son regard vers leur maître, qui les regardait d’un air découragé, semblant se demander ce qu’elle avait fait pour mériter des héros aussi pathétiques.

-Bon, écoutez, lâchez-vous ou mariez-vous mais écoutez-moi. Vous avez une mission de la plus haute importance à accomplir. Vous devez sauver le Prof Masqué. Plusieurs femmes dans sa vie l’ont déçu ces dernières années et je compte bien sur vous pour l’aider à retrouver le moral. Il est le seul d’entre vous qui possède une opinion intéressante sur son blogue. L’avenir de l’homme passe par lui, l’avenir de la femme aussi…

Les deux confrères se regardèrent d’un air honteux. Leurs yeux s’abaissèrent suffisamment pour apercevoir d’autres coulisses séchées qui laissaient imaginer qu’une pieuvre avait due être traînée de force vers l’abattoir.

-Mais pour ce faire, vous devrez vous rendre chez lui et rentrer en contact avec lui, ce qui ne sera pas chose facile. Son isolement a atteint des sommets inégalés. Partez tout de suite et n’oubliez pas, l’avenir de ma nouvelle race repose sur vous!

Les deux héros quittèrent en courant l’arrière-boutique de la poissonnerie, motivés comme jamais. Ils parcoururent plusieurs kilomètres sans se parler ni même se parler, se sentant encore plus ridicule que plus tôt dans leurs habits de couleur pastel. Ils arrivèrent enfin devant la maison Masquée.

La pelouse en avant de la maison, autrefois coupée à la perfection, tenait plus du foin que du gazon. Les pissenlits avaient envahi la pelouse, la rendant jaune comme le soleil, devant cette maison où l’ombre avait élu domicile. La voiture masquée semblait se tenir immobile à l’aide des toiles d’araignées qui la retenaient à l’asphalte parsemée de touffes de gazon. Aucun son, autre que des gémissements occasionnels n’étaient entendus.

PAR OÙ NOS HÉROS TENTERONT-ILS D’ENTRER DANS LA DEMEURE MASQUÉE?
A) PAR LA PORTE, BORDEL, ILS N’ONT QU’À SONNER!
B) PAR LA PORTE EN BOIS DÉLABRÉE MENANT AU SOUS-SOL
C) PAR UNE FENÊTRE DU DEUXIÈME ÉTAGE QUI A, PAR HASARD, UNE ÉCHELLE EN-DESSOUS
D) ILS SE TIENNENT DEHORS ET ATTENDENT QUE PROF MASQUÉ SORTE DE LA MAISON

dimanche 6 juillet 2008

Le clin d'oeil du week-end (vol.6)

Voici quelques certitudes que j'ai acquises ce week-end.

  • Il serait plus facile de décrire les raisons du non-succès de l'A.D.Q. à ma Loutre de quatre ans que d'expliquer Internet à mes beaux-parents.
  • Je n'ai même pas besoin de conduire la Saignantmobile pour l'haïr, il me suffit de la regarder.
  • Le retour à la maison veut aussi dire le retour des "sautes d'humeur" de Koala. Il doit y avoir quelque chose dans l'air.
  • 25 livres de fille additionnées au poids d'une remorque à vélo, ça paraît dans les côtes.
  • En quelque part cette semaine, je devrais trouver le temps de terminer ce qu'on a commencé ensemble la semaine dernière. On dirait que le temps se fait plus rare en vacances.
  • Je n'aime vraiment pas le poulet. Qu'il soit mariné, en poitrine, en brochette, en panure, en rut... Je sais que ce n'est pas très tendance, mais ça me prend du boeuf. Ce doit être parce qu'il se marie bien avec mon côté vache en vacances.
  • Grosses dépenses prochaines dans la maison: four et frigo à changer, B.B.Q. à changer, Saignantmobile à me faire voler.
  • Budget pour ces grosses dépenses: 0$
  • Envoyez vos dons à: lemondeensaignant@hotmail.com
  • La salade de jardin est excellente mais bordel (excuse-moi, PMT!), pourquoi les dix pommes sont-elles prêtes en même temps?
  • Les voisins de mes beaux-parents ont réveillé une vieille tradition que je croyais perdue à jamais: demander à leurs enfants lors d'une fête de croquer une pomme accrochée après la corde à linge. Le trou? Avec une drill s.v.p. C'est de l'hygiène ça, madame!

À plus...

vendredi 4 juillet 2008

Que des vérités

· J’ai passé beaucoup de temps à regarder le feu de camp mourir et revivre et mourir encore et revivre. Parfois, il en était à ses derniers soupirs. Je me retournais pour me servir une autre dernière coupe de rouge et voilà qu’il me faisait « coucou » lorsque je retournais m’asseoir. Une résilience dont je peux à peine rêver.

· J’ai regardé les flammes et je vous jure qu’il n’y en avait pas deux pareilles. On aurait dit une fresque se créant puis se détruisant devant moi à tout instant. De l’art instantané, comme je l’aime. Elle est belle mais ne dure qu’un temps, c’est à nous d’être là. De toute façon, pour voir le beau, c’est toujours à nous d’être là.

· J’ai marché les pieds dans le Lac Stukely et m’amusait à regarder deux poissons qui franchissaient la corde délimitant l’espace baignable de la plage. Ils venaient, s’aventuraient vers nous puis retournaient. Puis, ils venaient encore, puis ils repartaient. Dans le fond, cette limite, elle était pour les humains car seuls eux semblent en avoir besoin.

· J’ai aussi construit de magnifiques châteaux de sable avec ma Loutre pendant que mon Koala dormait à l’ombre de sa maman. Dormir à l’ombre de sa maman, n’est-ce pas dans un après-midi le résumé de l’enfance? En fait, pour ceux dont l’enfance a ressemblé à ça. Et ce temps avec ma grande, n’est-ce pas là le résumé de la paternité? En fait, pour ceux qui en ont le goût.

· Lorsque nous remontions vers le terrain, il y avait une énorme côte que nous devions monter avec la poussette. Je me dépêchais afin de me rendre en haut le plus vite possible pour pouvoir m’y reposer. Lorsque c’était Blondinette, elle montait tout doucement et arrivait en haut pas même essouflée où je l’attendais encore. Je n’ai pas encore compris qu’au lieu de l’attendre, j’aurais pu aller vers elle. Mais ça viendra comme tout le reste.


· Il y avait une grand-maman avec sa blonde et son petit-fils. Il s’appelait Raphaël, je crois. Elle est venue faire une courte visite à la plage et les a laissés, prétextant qu’elle allait faire des sandwichs et chercher les jouets de son petit-fils. Vous auriez dû voir la belle-grand-mère, pas belle pour un sous mais magnifique, les genoux pleins de sable en train de faire une baleine avec le petit. Au bout de 90 minutes, il était clair qu’elle s’était fait avoir mais elle s’en foutait. Tellement d’amour à donner. Et une petite frimousse là pour l’avaler à grandes gorgées.

· Il y a encore plusieurs choses que je n’aime pas du camping, mais beaucoup moins qu’avant. Mais pour tous ces petits gestes qu’on peut apercevoir seulement l’esprit reposé en plus de la chasse aux ratons-laveurs, de nos pratiques de soccer, de ces longues rigoles qui vont vers le lac, de ces milles visites aux toilettes avec Koala, de ces réveils tout en douceur et surtout, des larmes de ma plus jeune lorsqu’elle a comprit qu’elle retournait à la maison, il est certain que j’y retournerai bientôt. À chacun son armoire