L'école où j'en saigne est très particulière. Humainement parlant, elle est comme la majorité des écoles défavorisées. Un heureux (souvent) ou malheureux (rarement) mélange de jeunesse et d'expérience. En effet, les enseignants semblent venir faire deux choses à notre école: naître ou mourir. Et quelques jeunes cons, se situant entre les deux groupes, viennent tenter d'y vivre un peu. Des exemples? Votre humble serviteur, PMT, Collègue Parfaite et mon Orthopédagogue Préférée.
Nous vivons tous les quatre dans ce que nous nous plaisons d'appeller l'annexe de notre école. Il s'agit d'un étage minuscule constitué de cinq classes, au deuxième étage par surcroit, qui fait en sorte que personne, pas même le directeur qui n'effectue pas plus de cinq voyages dans notre aile par année, n'ose s'y aventurer. "La criss de paix oh yeah!, La vie rêvée oh yé!", comme dirait Desjardins.
Collègue Parfaite est une femme extraordinaire à plusieurs points de vue. Dans la mi-quarantaine, il s'agit de quelqu'un qui a une sagesse et une ouverture d'esprit qu'enviraient plusieurs neurologues. Le respect de l'enfant est pour elle une valeur fondamentale dans son enseignement et dans les rapports qu'elle a avec son groupe. Et ils le lui rendent bien.
J'ai eu plusieurs collègues de cycle durant ma carrière mais jamais, jamais je n'aurais espéré tomber sur quelqu'un qui me ressemble autant. Je vous le jure, une perle!
La classe voisine est occupée par mon Orthopédagogue Préférée. Elle est le coeur de notre étage. Une enseignante qui aime les enfants et dont l'aura de bonté déteint sur tout le personnel et surtout, sur nos petits poqués, ses préférés. Et nous, les chanceux, c'est nous qui l'avons juste à nous.
Il n'est pas rare qu'elle entre en classe durant le travail des enfants, pendant que je suis occupé à corriger certains d'entre eux et elle s'asseoit près d'un de ses clients réguliers et l'aide avec une patience sans limites.
Finalement, il y a PMT. C'est notre animal de compagnie. Cette semaine, par exemple, c'est Collègue Parfaite qui en avait la garde. Elle lui apportait un peu de café, s'assurait qu'il aille aux toilettes régulièrement et qu'il ne morde aucun élève. Bien non, je blague.
PMT, c'est à la fois notre barde et notre vaccin contre l'ennui. Avec lui, jamais les élèves ne s'emmerdent et nous non plus. Si vous êtes des habitués de son blogue, vous connaissez ses opinions tranchées. Surtout en ce qui concerne la musique. Mais bon, avec lui, on a le droit de ne pas être d'accord et c'est très important.
Vous pensez sûrement que j'exagère pour les besoins de ce billet mais vous avez tort. Vous devriez voir le sourire des enfants qui peuvent apprendre dans un climat sans menaces, sans intimidation de la part des adultes qui les entourent. C'est fabuleux.
Et pour moi, comme l'a déjà si bien décrit PMT, ça veut simplement dire pouvoir entrer au travail et avoir ma place, entourée de leur soleil, dont les rayons viennent plusieurs fois par jour pénétrer ma classe. De sentir toute cette amour des jeunes me redonne espoir en la profession.
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3 commentaires:
Oui, mais il y a Roger. C'est lui qui se tape tout le sale boulot.
¦)
Pourquoi ai-je l'impression que tu es plus gentil sur ton blogue que dans la vraie vie?
Joke... HA-HA-HA-Ha-ha-ha-ah...?
Bordel! J'suis insécure et je veux que tu m'aimes?
Sans blagues, on est vraiment chanceux (et j'inclus les élèves) d'avoir notre petit coin dans l'école. Y a des enfants qui changent vraiment lorsqu'ils traversent de notre côté.
Live long and prosper.
Quelle ambiance! ça a l'air super... Se rendre compte de sa chance, c'est l'apprécier.
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