Ressentez-vous parfois l'urgence de créer? Vous êtes bien assis, entouré des être qui comptent le plus pour vous, votre esprit quitte le concret pour un instant et c'est parti. L'idée est venue et tant qu'elle n'est pas sur papier (ou sur écran, nous sommes en 2008), rien à faire. Une partie de vous a quitté le monde réel et est partie se réfugier dans l'univers de la création.
Ce qu'il y a de plus drôle, c'est que c'est parfaitement involontaire et parfaitement dur à vivre pour ceux qui nous entourent. Moi, je deviens alors comme un zombie, calculant le temps où je pourrai mettre mes mots les uns au bout des autres pour voir si ça se tient. Je ne profite plus de rien à cent pour cent. Dans ma tête se profile un plan, j'efface et recommence sans cesse et la seule façon d'arrêter le manège est d'accoucher.
Je sais, ça peut sembler prétentieux de parler de création ainsi. Mais je crois sincèrement que la création est partout autour de nous. Vous devriez voir Blondinette avec Koala et Loutre. Elle est créative avec eux comme je ne pourrai jamais espérer. Elle invente des mondes, des danses, des nouvelles façons de se bécoter, de se caliner. Et mes filles, plongées dans son univers, tricotent avec elles à travers ces images. De toute beauté. À cent milles lieux de ce qui se passe ici.
Créer, ça peut vouloir dire cuisiner, coudre, jardiner, danser, bricoler... Créer, c'est toucher quelque chose et l'embellir pour soi, en espérant que notre oeuvre trouvera un écho quelque part.
Et ce qu'il y a de plus beau dans la création, c'est qu'on ne peut l'évaluer. On peut aimer ou ne pas aimer mais ça ne change pas sa valeur pour autant.
Billet décousu, je sais. Je crois qu'il est vraiment temps que je parte en camping. Trouver une façon de prendre sa douche sans toucher les murs et le rideau et ensuite, s'habiller dans une tente en essayant de trouver une position confortable, c'est créer, non?
Et vous, votre processus créatif, ça se passe comment?
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9 commentaires:
Je ne trouve pas ce texte décousu et encore moins prétentieux, il est très ressenti.
Le besoin de créer, c’est peut-être le désir de laisser une trace de soi.
Parce que la création, dans quelque domaine que ce soit, doit être partagée pour avoir un sens, ne serait—ce qu’avec une seule personne.
Il y a des moments où je ressens cette urgence, cette rage d’écrire, de me libérer de toutes ces pensées qui fourmillent dans ma tête, de laisser la folle du logis prendre la clé des champs.
Et cela vaut aussi pour des créations manuelles telles la menuiserie ou la couture.
Si le processus créateur peut s’avérer pénible parfois, la création m’apporte plaisir et satisfaction, peu importe le jugement porté par les autres.
C’est ce que vous dites, je crois lorsque vous écrivez : « Et ce qu'il y a de plus beau dans la création, c'est qu'on ne peut l'évaluer. On peut aimer ou ne pas aimer mais ça ne change pas sa valeur pour autant. »
C’est un des principes dans un processus de créativité de pouvoir suspendre son propre jugement critique et de produire quelque chose de satisfaisant pour soi.
Je suis curieuse de connaître l’opinion de d’autres lecteurs.
Je ne sais pas ce que je pourrais rajouter, parce que je suis 100% d'accord avec toi! Et du coup je me sens moins seule! ;)
En ces temps-ci, et en ce qui me concerne, la création pique du nez car je ne parviens pas à me dénicher un moment libre ou même de détente pour placer mes idées à profit.
J'avoue une grande fatigue et lassitude qui m'empêche de créer; ce qui m'oblige à placer mon crayon au chômage et cette situation me désole car je me sens coupable de ne pas noircir une ligne. Or, au lieu de rédiger de travers, je préfère pour l'instant le silence mais cela me frustre beaucoup car j'ai bien hâte de reprendre l'élan de l'inspiration.
Je te trouve très assidu, confiant et créatif. J'ai eu des pelletées de temps à perdre durant mon été jusqu'à date et plein d'idées mais une terreur d'écrire qui m'a fait gaspiller un mois d'épandage de trop-plein du matériel cérébral qui mijote en moi. Tout ça pour une question de confiance. Toi tub es très fidèle malgré un horaire estival qui me semble chargé( combien de nuits de campings déjà??)
...
La création, pour moi, c'est de faire de l'artisanat : peindre des petites boîtes de bois, faire du collimage ou des colliers, ou de l'aquarelle etc... c'est quelque-chose qui me fait un bien fou, lorsque je fais ça, ça m'absorbe complètement, je me sens sereine et c'est bon... tout simplement !
La création? Ne rien bloquer. La fluidité. Laisser le courant passer sans résister. Recevoir la création de l'autre et donner la sienne. C'est tout.
Caboche: Très belle réponse que vous donnez ici. "Laisser une trace de soi", un beau petit bout de définition. Je me questionne cependant sur la nécessité du partage de la création.
J'ai été longtemps à ne rien partager avec personne, mais vraiment personne lorsque j'écrivais dans mes petits cahiers noirs. Mais jamais je n'aurais pu avoir la satisfaction que j'ai en publiant ici.
Merci de votre réflexion.
V-Ann: Ici, nous sommes toujours moins seuls. :)
Claude: C'est un peu le problème lorsqu'on s'inscrit dans un processus de création: les émotions négatives qui nous habitent dès qu'on en est privé.
Je partage avec vous toutes ces émotions, mon cher Claude, soyez-en certain.
Mme Lacolère: Tu vas voir, ça deviendra essentiel, fais-moi confiance.
Pour ce qui est des nuits de camping, j'en suis maintenant à 10 avec six autres qui s'en viennent dans une semaine. C'est ce qui explique mon manque de rigueur à répondre aux commentaires et aux e-mails cet été et à fournir du matériel plus régulièrement qu'en ce moment.
Méli: Peut-être que la création, par ses exigences, nous sert justement à ça, décrocher pendant un petit bout de cette vie essouflante. Belle réflexion.
Souimi: Ne rien bloquer? Je n'y arrive pas encore. Et puis, ce serait socialement inacceptable, je le crains bien.
Mais j'aspire à ça...
Hé! Il y a un type qui se fait appelé dieu et qui a tout lâché juste après sept petits jours. Et tu ne me diras pas que ce n'était pas décousu son truc, hein...
Essenciel. Tout à fait.
Créer, pour être plus sérieuse, c'est une sorte de détournement de l'inévitabilité de la mort.
Zed
appeler rrrr... Grrrrr...
Désolée. Zed :)
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