Il y a presque vingt ans pourtant, nous étions deux ti-culs nés dans une ville de motard. Je ne me souviens plus comment on s'est connus mais ça importe peu. Lorsque nous étions l'un avec l'autre, rien n'était à notre épreuve. Nous réinventions le monde à chaque seconde, même si nos visions de celui-ci se trouvaient au nord et au sud. Lui était fédéraliste et moi, indépendantiste. Mais pourtant, au milieu, il y avait toujours de la place pour nous deux.
Nous écoutions la lutte à chaque fin de semaine et nous y croyions, même si nous savions que c'était "fake". Parce que c'était plus l'fun ainsi, tout simplement. Lui aimait Roddy Rowdy Pipper et moi, Hulk Hogan. Nous les imitions parfois et avions même fait un grand gala dans sa piscine, déguisés et tout. Une dizaine d'ados qui tentaient de se catapulter à l'extérieur et d'éviter le filtreur. Il avait filmé quelques entrevues avant. Les a-t-il toujours?
Il m'a fait découvrir Richard Desjardins sur une cassette qu'il m'avait enregistré dans sa chambre au toît cathédrale pour me réveiller le matin car j'étais camelot à l'époque. Sept enregistrements différents pour les sept jours de la semaine. Et nous n'étions même pas en amour!
Puis un jour, une anglaise est entrée dans sa vie et deux ou trois québécoises sont passées dans la mienne et c'en était fait de nos niaiseries de jeunesse. Certes, il nous arrivait encore de nous rencontrer pour boire un "pot" ensemble et se souvenir d'un temps plus naïf mais tout ça s'est espacé doucement, pour ne pas que ça fasse mal.
Pourquoi je vous parle de lui aujourd'hui? C'est parce que sur son blogue, j'ai découvert une maladie qui m'a déjà enlevé un être cher et qui est venue lui rendre visite à son tour. 37 ans, sacrament...
Mais j'ai surtout découvert un battant et redécouvert l'homme de coeur qu'il est toujours aujourd'hui. Et moi qui pensait que c'était seulement avec moi.
Je pars pour une semaine à Ogunquétainequit pour mon dernier camping de la saison. Au retour, ce sera la rentrée. Il n'y aura aucun nouveau billet ici. Alors, si l'envie vous en prend, allez le visiter et lisez ses archives pour bien comprendre sa démarche. Vous verrez, son écriture a un petit quelque chose qui vous fera probablement y retourner.
Et si vous l'aimez, même si vous ne l'avez jamais vu, sachez que je l'aime toujours, même si on ne se voit plus.
Bonne semaine!
1 commentaire:
Je l'aime aussi toujours. Très fort.
Et votre texte me lève les larmes.
Beau blogue, fort émouvant.
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