mercredi 8 septembre 2010

Notes éparses (épaisses) de la rentrée

Ça fait maintenant 9 jours qu'ils sont devant moi, le poignet déjà fatigué de tant de travail. Le poignet des garçons se renforcera durant l'adolescence mais pour l'instant, ils les secouent après avoir pris leurs notes pour l'étude de la semaine, tentant de me faire sentir coupable.

-Pas besoin de vous forcer pour me faire sentir coupable, les boys. Ça viendra bien tout seul...

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Je regardais encore une fois une prof du presco avec ses cinq plats devant elle à l'heure du midi. Le riz à part du poulet, à part des légumes, le petit yogourt et les raisins. Je regardais mon plat de bouillis qui attendait son destin et je me suis dit que ça devait être une question d'organisation. Pas le choix avec les petits. Sinon, ils nous mangent tout rond.
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Parlant de petits qui nous mangent tout rond, il y avait la fête d'accueil vendredi passé. Mon activité était une course à relais (je sais, très original...) et le premier groupe à s'arrêter à ma station a été les maternelles quatre ans. Ils m'ont regardé d'un drôle d'air quand je leur ai expliqué les règles. Trop de mots, je crois bien. Alors, pour simplifier le tout, je leur ai dit de courir vers leur professeur en imitant un singe. Elle me les a renvoyé en troupeau de kangourous. Après trois ou quatre aller-retours, pour rendre l'activité intéressante (pour moi, ça allait très bien pour eux!), je me suis accroupi. Ils n'en demandaient pas tant. Ils ont fait une empilade qui aurait rendus fiers les nains de la défunte Lutte Internationale. J'y ai perdu mes clés, mon briquet et mon paquet de cigarettes qui se sont retrouvés sur le gazon. Alors que je me relevais, j'ai enlevé mes lunettes pour effacer une trace suspecte de résidu humain qui y traînait et un p'tit crisse a foncé sur moi, accrochant mes lunettes et un verre est tombé par terre.
C'est pour ça que je me tiens loin d'eux, ces immatures!
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La toilette de l'étage est rendue une toilette prof, puisque la gente féminine a largement dépassé notre tribu, à PMT et moi. Pas de problèmes. Excepté que je ne vois jamais un seul membre de ce club sélect l'utiliser. Je crois que j'ai enfin compris. L'important, ce n'est pas de se servir d'une toilette propre. C'est d'AVOIR une toilette propre, un point c'est tout. C'est Blondinette qui sera fière de moi...
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Jessica et Erika, vous trouvez ça semblable, vous? Moi, oui. Pauvre elles...
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Discussion avec MON cas étoile de ce début d'année à la récréation.
-Tu m'as trouvé dur avec toi tantôt?
-Non!
-Je ne te lâcherai pas, tu sais. Tu vas peut-être me détester mais je ne lâcherai pas jusqu'en juin. Parce que je pense que tu vaux beaucoup plus que les niaiseries que tu fais. Parce que...
-Euh, de quoi tu parles?!?
-...
Intense, vous dites?
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Je dois vous faire une confidence, j'ai bien failli tout abandonner récemment. Plus le temps, plus le goût, etc, etc, etc. Mais je crois bien que vous serez pris avec mes humeurs pendant une autre année scolaire. J'ai ce vilain défaut qui ne veut pas me lâcher et qui m'empêche de prendre la fuite comme un froussard: j'aime écrire.

5 commentaires:

Anonyme a dit…

T'as été victime de la requestionnite bloguesque?

Tu réalises que t'es accro parce que t'as besoin d'écrire?

Alors, pas de problèmes!

Ton histoire d'empilade me fait penser à ton initiation à la maternelle, jadis racontée ici.

As-tu fait analyser la matière étrange sur ton verre de lunettes?

Ahhh que j'aime ton intervention auprès du faiseur de niaiseries qui a tellement compris (...).

Une toilette prof, c'est quoi?

Et pour mélanger cruellement les petits, tu pourrais leur demander, une autre fois, d'imiter des singes qui imitent des enfants qui imitent des singes?

Ça doit faire bizarre, un poignet plus musclé que l'autre, non?

On veut des histoires. T'ai-je déjà dit que j'avais toujours aimé les films d'école?

Zed ¦D

Le professeur masqué a dit…

Ah zut! On pensait t'avoir eu à l'usure... Content de te lire.

Une Peste! a dit…

Tiens.
Je dois avoir la soeur ainée de ton Intense dans mon groupe, j'crois.

Perso, je ne lui cause pas. Le minimum de mots. J'la tiens serré en sale, parcontre. Mais je ne lui parle pas. Elle a été gorgée de mots, de phrases depuis tellement longtemps. Poser une question pour répondre à une question. C'est une pro de l'immobilisme langagier. C'est surtout un classique d'ado.

Le genre: "Mais de KOUAH tu parles?!?", le sourcil levé, la bouche dédaigneuse.
Alors que tu te les casses à expliquer, aider.

Alors, à ma petite, je donne une pause et je m'évite des "discussions" pénibles à tenter de peptalker comme une animatrice de camp de jour avec une post-ado aux références débiles. J'ai pas cette patience.

En attendant qu'elle murisse un peu et qu'elle apprenne - en observant - comment les autres humains normaux échangent.. je NOUS donne la permission de ne pas se parler, autrement que pour les notions académiques.

Fak. Tout le monde est content.

C'était ma tranche de vie du jour.

Prof Malgré Tout a dit…

Es-tu en train de me dire que je baisse le siège de toilette pour rien?

Anonyme a dit…

Pas vite, pas vite, je viens de comprendre la toilette prof......

(Pas trop de commentaires s'il te plait)

Mais alors, les enfants en ont une de moins?

Zed ¦D