vendredi 9 janvier 2015

Des bêtes et du fluide


On sous-estime souvent la hargne des élèves de maternelles.  Ils aiment mordre, crier, frapper... Ils me font peur.

Ils devraient avoir leur Docu-D.
***
AVERTISSEMENT:  Les images qui suivent pourraient ne pas convenir à certains téléspectateurs, surtout des profs du préscolaire qui y verront une représentation exagérée et pas du tout réaliste de leur quotidien.

Observons maintenant nos deux spécimens qui s'approchent l'un de l'autre, hésitants. 
Mario, parce que les noms pas trop hots des années 70 reviennent à la mode, est un jeune de la "Tribu des Baveux".  C'est à dire qu'en plus de frapper, crier et mordre comme les autres tribus, il bave.  En faits, il bave tellement que ça glisse.  
Et puis, il  y a Wilfrid.  Lui, il est de la tribu des yeux longs.  "Yeux longs" comme dans yeux bridés, mais à l'envers.  Dans le fond, appelons-le "Yeux fatigués", ce sera plus facile à imaginer...

On voit les yeux de Mario qui ont aperçu un camion gisant seul au fond de la classe.  Wilfrid l'a aussi aperçu.  Puis, Mario a aperçu Wilfrid et Wilfrid a aperçu Mario.  Il y a aussi Noémie qui a aperçu Mario mais elle n'a pas aperçu Wilfrid qui est caché par une bibliothèque sur roulettes.  Mais ne vous attachez pas trop vite, elle n'a rien à voir dans l'histoire.

Donc, Wilfrid et Mario sont immobiles et se regardent d'un oeil, regardent le camion de l'autre, et se grattent à de drôles d'endroits comme seuls des enfants de cinq ans savent le faire.  

Ils s'étudient.  Mario bave, Wilfrid grogne.  Le petit Samuel regarde l'action, un Ficello à la main.  Un Ficello rendu tout bleu parce que Samuel a fait de la peinture avant de manger son Ficello.  

Je n'aime plus les Ficello depuis mon stage en maternelle.

Il y a un rapprochement.  Mario s'avance rapidement vers Wilfrid pour l'empêcher de lui même s'avancer vers le camion.  Mais il n'a pas vu l'enseignante Manon s'avancer elle-même vers lui.  Et il ne la verra pas avant de frapper Wilfrid car cette dernière s'étend de tout son long dans la mer de liquide organique dont Wilfrid a généreusement saupoudré le plancher de la classe.

Ce qui s'en suit est une scène typique de maternelle.  Il y a des cris, beaucoup de larmes, un peu de sécrétions.  Je vous épargne les détails.
***
Je change de "canal".  Les bêtes sauvages me font peur...

3 commentaires:

Le professeur masqué a dit…

HI... C'est méchant, ces petites bêtes-là...

L'ensaignant a dit…

T'as pas idée. ...

Anonyme a dit…

Je suis enseignante de maternelle...
Tsssss quel manque de connaissance du milieu!!!



Vous auriez dû rajouter que la fameuse Noémie, après avoir tout vu en se jouant dans le nez, ira voir l'enseignante pour tirer sur la manche de cette dernière, y laissant quelques-unes des précieuses crottes de nez qui ne pourront finir leur vie dans la bouche de Noémie, pour tout rapporter de l'histoire, même si l'enseignante a tout vu... Clairement, sinon elle ne se vautrerait pas dans la bave...

Sans compter que pendant que l'enseignante ne regardait pas, Tom en a profité pour manger sa colle et venir dire à l'enseignante qu'il faut écrire à sa maman pour acheter un nouveau bâton de colle, le quatrième de l'année étant fini. Naturellement, lorsque l'enseignante lui demandera pourquoi il en est rendu au 4e bâton de colle en décembre et s'il ne le mangerait pas, Tom va s'écrier que non!!!! Le tout avec un motton de colle sur le bord du menton.



Ahahaha Sérieux, ça ressemble vraiment à mes journées! :)

Marâtre