lundi 4 avril 2011
Comme une girouette
Encore une fois le goût d'aller voir ailleurs si je m'y trouve. Toujours pris entre cette impression de me répéter et le désir de me réinventer. Ça devient pathétique. Le milieu dans lequel j'enseigne a raison de moi à petit feu. Avant eux, je me sentais un professeur charismatique, motivant qui savait allumer même les élèves les plus éteints. Il me suffisait d'apercevoir un brasier et WOOOFFFF! Ça prenait. Pas cette année. Ils sont là à me bailler en plein visage, à dessiner durant plus longtemps qu'un cours d'art plastique, à se la jouer sans réaliser qu'ils se paient ma tête par le fait même. Pauvreté québécoise de souche qui me donne le goût d'aller à la rencontre de l'autre pauvreté. Celle des ethnies qui sont prêts à tous les sacrifices pour améliorer le sort de leur progéniture, pour empêcher de leur léguer leurs peines et leur désarroi en héritage. Tout le contraire de la moitié des parents de ma classe cette année, qui voit l'école comme un mal nécessaire, un lieu de torture où ils ont souffert eux-mêmes trop longtemps. Je suis aigri à ce point. C'est clair, le quartier est entrain de m'éteindre. Mais bon, si tout se passe comme prévu, je resterai en place. Peur d'affronter l'inconnu une fois de plus. Peur des efforts que je dois donner pour refaire ma place. Peur de beaucoup trop de trucs qui ne m'ont jamais tué. Mais peut-être, après tout, peur de me retrouver face à moi-même, au bout du chemin.
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5 commentaires:
Mon milieu est similaire au tien. Mes élèves n'en proviennent pas tous, puisqu'étant une classe DGA, ça élargit le secteur.
Je vois mes collègues au régulier qui, comme toi, sentent l'usure. Pas pour rien qu'il y a un tel mouvement. Rester plus de 3 ans par choix fait de moi une ancienne.
Courage et oui, peut-être, changer. Tu auras donné durant ces années mais un moment donné, ça brûle, ça use.
Cinq ans maintenant, unautreprof. Et tu as raison, je suis un ancien.
Me reste seulement de trouver le guts de remplacer la "mutation libre" par le "désistement" et ça, ce n'est pas fait.
Nous restera peut-être le courage alors...
Un proverbe arabe, ça ne peut pas s'appliquer à une classe entière, hein?
Se retrouver face à toi, ça doit pas être si pire que ça. Ça me ferait même pas peur. ;-)
Je te dirais : pars ; avoir peur, c'est ça la vie. Mais je te dirais aussi : n'écoute pas les conseils !
Suggestion : flirter avec les emplois offerts et envoyer ton CV ailleurs. C'est aussi une manière d'élargir ses horizons tout en tenant compte des nécessités financières et puis, tu verras bien où ça te mènera.
Il arrive un moment où le ras-le-bol prend le dessus et là, la bombe explose et on quitte n'importe comment. Ce n'est peut-être pas toujours, ni même souvent la meilleure solution.
Je suis d'accord avec ce que dit Unautreprof. Et ne dit-on pas que dans la vie, les gens, de nos jours, ont environ cinq emplois importants en moyenne?
Allez, bon courage et bonne et saine rage... Et j'espère que la famille se porte bien.
Zed ¦)
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