lundi 30 juin 2008

Neuf sarcasmes et une vérité

Bon voyons voir, pourquoi est-ce que je m'en vais faire du camping au Mont Orford toute la semaine?

1) Pour prendre ma douche entre des murs où sont collés des poils qui ne sont pas les miens.

2) Pour faire de la vaisselle toute la semaine.

3) Pour débarquer de la Blondinettemobile le nécessaire à faire à bouffer et ensuite, le rembarquer et recommencer le manège le lendemain.

4) Pour passer 30 minutes par soir à tenter de veiller au coin du feu avec Blondinette jusqu'à temps que Koala nous donne 30 bonnes raisons de rentrer dans la tente avec ses acrobaties anti-dodo.

5) Pour les insectes, c'est bien évident.

6) Pour se faire observer par chaque campeur des environs qui viennent chercher de l'eau près de notre tente.

7) Pour me lever la nuit et aller faire pipi à côté de la tente en espérant qu'un raton-laveur abuseur de campeurs n'est pas là à m'attendre.

8) Pour avoir l'impression de ne pas être propre pour faire dodo même si on vient d'aller prendre notre douche.

9) Pour boire du café tout en mastiquant les grains de café qui se sont trouvé un chemin dans la cafétière.

10) Parce que mes filles comptent les dodos depuis une semaine, que ce sont des moments qu'elles n'oublieront peut-être jamais, que Blondinette adore le camping et tout ce qui vient avec et que je les adore toutes les trois et tout ce qui vient avec, y compris le camping...

Ça doit être le numéro 10.

Bonne semaine à VOUS.

dimanche 29 juin 2008

Une histoire dont Prof Malgré Tout, Prof Masqué et En Saignant sont les héros (2e partie)

-Allez, debout, vite. Nous devons aller nous chercher un costume, cria PMT, de sa même voix douce et sensuelle.

En Saignant se leva et courut jusqu’à la salle de bain afin de remettre les quelques cheveux qui lui restaient hors d’état de nuire. C’est alors que quelque chose le frappa. Il n’y avait pas de trace de Blondinette, Koala ou Loutre dans la maison. Il fut pris de panique. Aussitôt, étant un battant naturel, il s’effondra dans la salle de bain, se roula en petite boule et mit son pouce dans sa bouche. Il tremblait de tous ses membres.

Il resta ainsi de longues minutes jusqu’à ce qu’un lourd battement se fasse entendre sur la porte, le poussant à vieillir d’une vingtaine d’années d’un coup.

-Que fais-tu, bordel, tu crois que notre mission peut attendre toute la journée? Et quel est ce bruit de succion, bordel?

-La toilette est bouchée, voilà tout, répondit En Saignant. Je m’en viens, ne t’en fais pas!

PMT reprit une gorgée et s’effondra sur le divan du salon, ses bottes cowboys salissant le cuir noir. Il fut réveillé par En Saignant qui fut prêt à partir. Ils quittèrent ensemble l’hôpital de l’En Saignant.

Bien installés dans la Saignantmobile, ils roulaient à vive allure sur un boulevard urbain, déjouant le trafic avec de brusques coups de roue à gauche et à droite.

-Au fait, où va-t-on, s’inquiéta En Saignant.

-Je te l’ai dit, bordel, nous allons nous chercher un costume. Je crois sincèrement qu’il est temps que nous devenions de véritables super-héros. Bordel, il faut vraiment tout t’expliquer…

-O.K., mais où va-t-on?

-Bien, j’ai pensé que de véritables super-héros doivent se vêtir d’une matière extensible et virile, un peu comme Batman. Je connais un endroit, tenu par une connaissance, où nous pourrons trouver tout ce que nous avons besoin.

En Saignant douta quelque peu mais il n’avait pas le choix de faire confiance à son confrère. Il n’était pas le leader de ce groupe, même si cela ne lui plaisait pas. Il se mit à rêver d’un habit en cuir blanc avec des gouttes de sang dessinées un peu partout. Peut-être un stéthoscope accroché au cou. Une voix d’artiste déçu et déchu le tira de ses rêveries.

-C’est ici, tu peux te garer à droite!

Il regarda autour de lui, cherchant un Dimitri ou Le Royaume du Cuir mais tout ce qu’il put apercevoir fut un magasin à l’air louche qui s’appelait « L’Univers Sensuel de Gooba ». Dans les vitrines s’enlignaient les mannequins portant des porte-jarretelles et des habits de cuir moulant les corps blancs.

-Nan, tu n’es pas sérieux, dit En Saignant.

-Bordel, je te semble disponible pour les blagues, moi? Bordel de bordel, allez, entre et ferme-là!

En Saignant baissa la tête, prit une petite têtée de son pouce et suivit PMT dans la boutique. Un monde complètement inconnu s’ouvrait à lui et ses yeux se firent ronds comme des huards. Devant eux s’étalaient la plus grande collection de produits érotiques qu’il n’ait jamais vus. Des rangées et des rangées pleines de godemichés, de vibrateurs, de choses dont il ne connaissait même pas le nom. Toutes les perversions sexuelles de l’être humain réunies dans un même endroit.

-Bordel, chuchota En Saignant.

-Quoi? Ai-je bien compris ce que je crois avoir compris?

-Quoi? Qu’est-ce que tu penses avoir compris, demanda En Saignant.

-Bordel!

-Bordel, quoi? Je ne comprends pas, affirma En Saignant.

-Tu as dit bordel? Tu l’as vraiment dit?

-Dis quoi? Essaie d’être plus clair, demanda En Saignant.

-Tu as dit bordel et ce patois m’appartient. Il est relié à mes super-pouvoirs. Essaie de te trouver autre chose, bordel, affirma PMT.

En Saignant secoua la tête, découragé par l’attitude égoïste et chiante de son compagnon. Ils traversèrent le magasin vers les rayons du cuir situés tout à l’arrière. Il ne pouvait s’empêcher de regarder tout ce qui se trouvait sur les tablettes.

-C’est quoi ça, s’interrogea t’il devant une forme phallique cousue après une ceinture de cuir.

-Tu ne connais pas les strap-ons?

-Les quoi? Pourquoi en mettre un deuxième après une ceinture quand on en a déjà un? En font-ils pour les femmes? Une ceinture de soie avec un vagin?

PMT soupira. Il sentait que l’innocence d’En Saignant sur les sujets délicats commençait à lui peser.

-Regarde, c’est pour attacher à la ceinture, le godemiché vers l’arrière. Ainsi, lorsque tu regardes ton ombre le soir en te tenant de côté, ça fait comme une croix à l’envers, lui expliqua t’il d’une voix insensible.

-Ah! Et pourrais-tu m’expliquer à quoi et surtout, à qui ça sert des imitations de pénis aussi grosses?

-C’est pour les éléphants. Eux-aussi ont droit d’avoir du plaisir… répondit PMT, sans même le regarder.

-Oh, répondit En Saignant, qui avait toujours pris la défense des animaux très à cœur.

Ils arrivèrent devant les rayons du cuir et y furent accueillis par un visage familier, qu’ils avaient vue la dernière fois en cour, devant un juge.

-Tiens, tiens, regardez-moi donc qui vient faire un tour chez moi, leur dit Gooba d’une voix coquine.

-Salut Goob! Nous sommes venus nous trouver un costume pour une mission de la plus haute importance. Pourrais-tu nous aider à nous trouver quelque chose qui serait à la fois viril et extensible, demanda PMT.

Gooba se souvint des évènements d’il n’y a pas si longtemps. Tous les tracas que ces deux là avaient posés à sa vie et sa famille et sourit.

-Mais bien sûr, les super-héros. Comptez sur moi, vous ne serez pas déçus! Venez dans l’arrière-boutique, leur dit-elle, d’une voix faussement compréhensive.

PMT la suivit accompagné d’En Saignant qui naïvement, espérait vraiment avoir son habit blanc et rouge. C’était certain, il ferait craquer des cœurs.

Ils en sortirent quelques heures plus tard et se regardèrent dans le miroir. PMT fut le premier à apercevoir son déguisement. Il avait fier allure avec son habit de cuir fidèlement ajusté à son corps avec des fermetures-éclairs assurant l’aération nécessaire à des endroits stratégiques de son corps. Il s’imaginait déjà jouant de la guitare devant une foule en délire mais revint rapidement à des pensées plus sérieuses lorsqu’il aperçut En Saignant sortir de la cabine.
Il était vêtu d’une veste de cuir, d’une casquette en cuir et de chaînes pendant un peu partout autour de lui. On aurait dit le motard de Village People. Le suivait Gooba, un énorme sourire accroché aux lèvres.

-Voilà, je crois que vous êtes prêts à sauver votre ami maintenant, dit-elle, leur indiquant la porte de la sortie.

-Mais, on te doit bien quelque chose pour toute cette peau de vache, dit En Saignant, sous le regard plein de hargne de PMT.

-Non, ça va. Tout le plaisir a été pour moi, dit-elle, le sourire fendu jusqu’aux oreilles.

Les deux comparses quittèrent la boutique avec fière allure. Enfin super-héros, ils partaient enfin en mission. Retrouver Prof Masqué et surtout, l’aider lui à retrouver sa motivation les inspiraient. Dorénavant, aucune fuite était possible. Enfin, presque…

-J’ai un peu faim, chuchota En Saignant. Juste avant de se rendre chez PM, pourquoi ne pas arrêter au…

OÙ IRONT NOS DEUX CUIRÉS?


A)MCDONALD’S
B)SUSHI SHOP
C)MARCHÉ ATWATER
D)DIRECTEMENT CHEZ PROF MASQUÉ, ILS TROUVERONT BIEN QUELQUE CHOSE LÀ-BAS...

Allez, aux urnes, citoyens et citoyennes.

samedi 28 juin 2008

Une histoire dont Prof Malgré Tout, Prof Masqué et En Saignant sont les héros (1ère partie)

Il aurait souhaité son réveil au son d'une mandoline ou encore aux sons de la bouche de Blondinette ou même les chatouillis de son petit zoo mais il n'en fut pas ainsi. Ce fut plutôt une odeur nauséabonde qui était la cause de sa fuite du pays des rêves. Une odeur qui lui rappellait étrangement l'humiliation et la perte d'estime de soi. Une odeur de scotch cheap acheté chez les Mohawks mais qui, pour les yeux des profanes, avait quand même l'air d'un scotch chic.

-Allez, bordel, réveille-toi, j'ai envie de ma têtée! entendit-il crier près de lui.

Après avoir prudemment vérifié à tâton si ses mamelons étaient visibles, il ouvrit les yeux et découvrit un nez à une dangeureuse proximité de son visage.

-Hey, recule... dit-il à son propriétaire.

-Bordel, tu n'aurais pas dit cela durant l'année scolaire, bordel. Tu me déçois, tu me déçois toujours de toute façon.

Décevoir, il ne faisait que cela avec lui. Jamais satisfait, Prof Malgré Tout était un être qui traînait un aura sombre autour de lui.

-Bon, écoute. Je suis venu te chercher ce matin car nous avons une mission de la plus grande importance à réaliser aujourd'hui, annonça PMT avec le plus grand sérieux dans la voix. Il avait même déposé sa bouteille afin de bien marquer tout le sérieux de l'affaire.

-Vas-y, je t'écoute, dit En Saignant en s'essuyant le coin des yeux pour être bien sûr de voir à quoi il voulait en venir.

PMT se racla la gorge, se frotta le ventre et se gratta les fesses.

-Tu as entendu parler du Professeur Masqué dernièrement? demanda t'il.

En Saignant réfléchit quelques instants, eut mal à la tête et répondit:

-Non, en effet. Ces derniers billets sont un peu bizarres. Il a délaissé les thèses sur l'enseignement pour de la prose, pas mauvaise du tout en passant.

-Pffftttt... de la merde. Bordel de merde, je dirais même! s'écria PMT, avant d'enfiler une gorgée d'alcool.

En Saignant fut pris d'un fou rire.

-Quoi? Bordel, quoi? cria à nouveau PMT.

-Rien, je pensais juste à un jeu de mots dont notre patronne Zed aurait été fière...

-Quoi? Quoi?

-Il a laissé les thèses pour la prose. Il fait maintenant dans la prothèse, dit-il en s'esclaffant.

PMT haussa les épaules, se balança le bassin et se replaca les testicules. Il reprit la parole, faisant semblant de ne pas avoir entendu de jeux de mots douteux.

-Bon, Zed a téléphoné tard hier soir. Il semblerait que notre confrère ait un peu le moral bas ces temps-ci, il ne répond plus à ses commentaires sur son blogue et elle dit que nous devons faire quelque chose...

En Saignant se prit le menton, essuya ses commissures de lèvres et joua un peu de guitare.

-Tu as raison, mais quoi? lui demanda t'il.

-Je crois que j'ai une idée mais pour la réaliser, nous devrons d'abord aller faire quelques achats aussitôt que le magasin ouvre ses portes.

De quel magasin s'agit-il?

A) Une animalerie tenue par une blogueuse
B) Un magasin d'instruments de musique tenue par un blogueur
C) Un sex-shop tenu par une blogueuse

Allez, aux urnes, citoyens et citoyennes!

vendredi 27 juin 2008

Une histoire dont Prof Malgré Tout, Prof Masqué et En Saignant sont les héros

J'ai le goût de vous faire participer pour les prochaines "Tumultueuses Aventures de Prof Malgré Tout, Professeur Masqué et En Saignant". Si le coeur vous en dit, on fait cela à la façon des "histoires dont vous êtes le héros", toujours à un rythme estival. Si je vois que ça ne "pogne" pas, on "scrappe" le tout et on fait autre chose.

Donc, pour un peu moins de vingt-quatre heures, je vous offre les choix suivants, un de ceux-ci sera l'idée de base du scénario.

Choix A: Prof Malgré Tout est emprisonné dans sa maison à cause de ses nouvelles obligations parentales et Prof Masqué et En Saignant tentent de l'en faire sortir.

Choix B: Prof Masqué vit une déprime pas possible et ses deux comparses essaient de l'attirer dans une quête aussi bidon qu'inutile pour le distraire.

Choix C: Prof Malgré Tout utilise ses pouvoirs pour traîner à leur insu les deux autres dans un Yullblog.

Choix D: N'importe laquelle de vos idées que je jugerai supérieure à une des miennes (et ça ne devrait pas être difficile ce soir...)

Allez, aux urnes, citoyens et citoyennes du virtuel!

jeudi 26 juin 2008

Billet fléché

Juste parce que ça fait du bien de se rappeller qu'on a aussi le droit, comme peuple, de riposter plutôt que de tendre l'autre joue comme on l'a montré à nos parents...



One of these days, ils vont se faire passer tout un Québec...

lundi 23 juin 2008

Starmania: revu et corrigé

Chaque classique a besoin d'être revisité une fois de temps en temps. Même les plus grands classiques. Les remettre à la sauce du jour n'est-il pas un grand service à rendre à leurs auteurs? Alors, voilà, Mr. Plamondon, juste pour vous...

HIER, J'ÉTAIS STONE

J'ai la tête qui éclate

J'voudrais seulement vomir



M'étendre sur l'asphalte


Et me laisser pourrir


Stone


Hier, j'étais stone


Je cherchais une Mireille


Ou encore une Sophie


Finalement, voilà Pierre


Qui m'tourne à l'envers


J'ai dormi dans ses bras


Où sont passés mes bas


Où sont passés mes bas?






Vous avez aimé Mr. Plamondon? Bah, vous savez, la vôtre était pas mal non plus... Que pensez-vous de celle-là?




JEAN-GUY


Jean-Guy, il s'appelle Jean-Guy


Je suis folle de lui


Y'a des caleçons pas comme les autres


Mais j'les aime pas, c'est pas d'ma faute


Même si je sais


Qu'il ne les jett'ra jamais


Jean-Guy, il s'appelle Jean-Guy


Je suis folle de lui


La première fois que j'les ai vus


Je les ai jettés dans la rue


J'lui ai seul'ment dit:


"Je pense qu'ils sont finis!"






Ouais, je sais Ti-Luc, des hommages comme celles-ci sont un peu difficiles à prendre, même si vous y êtes habitués. Vous en voulez une dernière?






LES BLUES D'UN NYMPHOMANE


J'aurais voulu être un pénis


Pour pouvoir faire mon numéro


Quand j'me présente à l'improviste


Aux p'tites madames ou à Gino


Je voudrais être un postérieur


Pour qu'on m'caresse et qu'on m'essuie


J'aurais voulu être un "farmer"


Pour "jouer" avec des brebis


Pour "jouer" avec des brebis






Ah, les reprises, les covers, tout ce que le succès peut apporter. Bien sûr, la qualité est douteuse parfois mais lorsqu'on est assis sur une si grande oeuvre, il est un peu normal que les fesses nous piquent parfois, non?






Excusez-les.

vendredi 20 juin 2008

Une histoire pour eux

Voici l'intégral du texte que j'ai lu à mes finissants cet après-midi.

Laissez-moi vous raconter une histoire, une dernière histoire. C’est l’histoire d’un jardinier bedonant, avec les cheveux qui quittaient sa tête vers des terres plus accueillantes. Ouais, un jardinier qui croyait que tous les animaux, les petits comme les gros, les doux comme les féroces, faisaient le son de l’écureuil.

Un certain mois d’août, des habitants du coin, ayant entendu parler de ses talents de botanistes, lui apportèrent des pousses de fleur enterrées dans des petits pots individuels. Vingt-trois en tout. Tout ce que le jardinier voyait, c’était la terre mais il devinait les fleurs en devenir qui s’y cachaient. Il les imaginait grandes, multicolores et aux odeurs variées.

Durant un mois entier, il les arrosa à chaque matin tout en leur parlant. Et il parlait, et il se répétait, et il les ennuyait parfois. Mais elles ne disaient rien, l’écoutant parfois ou encore entraient encore un peu profondément dans la terre, se décidant à attendre un peu plus longtemps avant de sortir.

Les premières à sortir furent trois petites fleurs rebelles, magnifiques à leur manière. Elles n’étaient pas les plus colorées et ne poussaient jamais dans la bonne direction mais il était bien décidé à leur apprendre les rudiments de la vie. Il les appela Baboune, 50-livres-de-nerfs et G... Il les aima du mieux qu’il put.

Puis, ce fut au tour de trois fleurs un peu bizarres de se pointer le bout du nez. Elles lui jouaient constamment des tours, se montrant une pétale puis la recachant. Et lorsqu’elles sortirent finalement, elles lui parurent imprévisibles. Parfois, elles le faisaient sourire, d’autre fois, elles l’enrageait. Il les nomma G..., Charmeur d'Abeilles et Celui qui le perdra. Il les aima du mieux qu’il put.

Un matin, alors qu’il ne les attendait plus, un vent puissant se leva dans le champ où il gardait les pots. Aussitôt, sept fleurs se levèrent et dansèrent d’une façon telle qu’il n’en avait jamais vue. Lorsqu’il ne ventait pas, il passait ses journées à les observer et eux, le regardaient avec le sourire le plus doux. Il les nomma K..., Visage Pâle et toutes ses africaines. Il les aima du mieux qu’il put.

Plusieurs semaines passèrent avant que d’autres fleurs se montrent le bout du nez. Pourtant, il les entendait car elles faisaient beaucoup de bruit dans la terre où elles avaient été plantées. On aurait juré qu’elles parlaient. Enfin, elles ne parlaient pas mais jacassaient sans arrêt. Mais leurs discussions le passionnaient et il restait là à les écouter parler, parler et parler, avec une grande hâte de voir de quoi elles avaient l’air. Finalement, il les découvrit. Elles étaient belles et avaient poussé dans une terre d’une qualité incroyable. Il les nomma Fille Probophobique, X..., S... et Celle qui a failli la perdre. Il les aima du mieux qu’il put.

Il ne lui restait plus que six pots et il se demanda si il saurait s’y prendre pour les faire pousser. Les deux premiers pots contenaient deux pousses de fleurs qui lui étaient inconnues. Jamais il n’en avait vue de cette espèce. Elles étaient différentes de tout ce qu’il avait jamais connu. Il ne les comprennait pas toujours mais il en prit soin, tentant de deviner ce dont elles avaient besoin. Il essaya, même si ce travail ammenait bien des frustrations chez lui. Ce n’était pas qu’elles n’étaient pas belles, loin de là. Avec leurs couleurs qu’elles seulent possédaient. Il les appela F... et N... Il les aima du mieux qu’il put.

Les quatre dernières finirent par éclore mais la saison était déjà très avancée. Il savait qu’elles étaient en terre mais avait aussi compris qu’elles sortiraient lorsqu’elles en auraient envie, tellement elles étaient timides. Et un beau matin, il les apperçut. Deux étaient originaire de l’orient et se ressemblaient beaucoup. Il les nomma P... et M.... Les deux autres étaient magnifiques mais ne semblaient pas avoir besoin de lui autant que d’autres. Il les appella O...et B.... Il les aima du mieux qu’il put.

Il passa ses journées auprès d’elles à les observer et les admirer. L’année passa très rapidement et il s’assurait qu’elles poussent bien droit et que leurs connaissances de la vie en soit telle qu’une journée de juin, il puisse les sortir de leurs pots et les ammener en forêt. Il y eut bien des tempêtes et quelques orages.

Parfois, le jardinier perdait patience avec certaines d’entre elles car elles refusaient de suivre ses directives. Alors, certaines le boudaient durant quelques heures ou quelques jours, ne comprenant pas que c’était l’amour qui était en arrière de chaque geste. Peut-être ne l’avait-il pas assez dit, tout simplement. Ou peut-être qu’elles ne l’avaient pas cru, allez savoir.

L’été arrivait à grands pas et il savait, à la vue de tous petits détails, qu’il allait bientôt devoir aller en forêt. Mais il n’osait pas trop y penser. Certes, se lever plus tard le matin et s’occuper de son magnifique jardin bien à lui lui souriait mais en même temps, il savait que son champ ne serait plus jamais le même sans elles. Et pourtant, il savait qu’il n’avait pas le choix. La suite de leurs histoires devait se passer dans la nature sauvage.

En fin d’après-midi, il transporta les fleurs dans son camion et parcourut les derniers kilomètres à pas de tortue, afin de faire le plein d’elles une dernières fois. Elles dansaient, elles parlaient, elles le faisaient rire, comprenant que la fin approchait. Et lui, ayant cessé de parler, les regardait et les écoutait, réalisant toute la chance qu’il avait eu de les avoir dans sa vie ces dix derniers mois. Puis, il les enleva de leurs pots, une à une, les regardant une dernière fois, leur glissant un “je t’aime” à l’oreille. Il savait qu’il avait fait son travail. Certaines refusaient de pousser droit, même après tout ce temps, mais leurs racines étaient solides. Il n’avait plus rien à leur apprendre et il devait récupérer les pots afin d’y installer de nouvelles pousses l’automne suivant.

Il les quitta doucement, comme la brise légère qui les enveloppait. Sur le chemin du retour, leurs voix, leurs silences, leurs pas de danse, leurs différences, leur timidité lui manquaient déjà. Puis il comprit et su qu’elles aussi, avaient compris.

Ces fleurs avaient grandi
Il les avait nourri
Leur histoire est finie
Mais ils étaient tous unis

JE VOUS AIME ET N’OUBLIEZ JAMAIS DE POUSSER DROIT

Me suis-je rendu jusqu'au bout sans pleurer? Nan... Ai-je dû les poussser pour qu'ils sortent de l'école? Siiiiiii... Est-ce que je m'ennuies d'eux ce soir? Siiiiiiii..... Est-ce qu'ils me manqueront dans un mois? Nan... Je dois bien balayer mon coeur pour ceux qui s'en viennent....

mardi 17 juin 2008

"Vieillir, c'est mourir un peu"

Si cette maxime est vraie, quelqu'un pourrait-il m'expliquer pourquoi, le jour de mes 36 ans, je réussis à faire un tour du "Monstre" à la Ronde, en compagnie de mes petits bums et, sous leurs regards plein d'admiration, garder les bras en l'air tout le long?
Le pire, ce n'était pas la hauteur ni la vitesse mais la maudite barre de sécurité qui était bien appuyée sur ma vessie...

p.s. si vous cherchez quoi faire ce soir, allez jeter un coup d'oeil à ceci... Je ne fais pas souvent de plogues de ce genre mais ça m'a l'air tout ce qu'il y a de plus fou lorsque vous lisez l'ensemble de l'oeuvre encore jeune.

dimanche 15 juin 2008

Et si...

Vous savez quoi? Il n'y a que deux jours que j'ai tiré la plogue ici et j'ai déjà un billet d'écrit sur mon ordi. Un billet dont je suis fier mais qui n'a pas de place en ce moment sur le web. Et je réalise soudainement une chose...



Ce n'est pas le fait que des gens connaissent l'existence de ce blog qui me dérange le plus. Je crois même que je suis prêt à en assumer le contenu auprès de mes collègues. Après tout, est-ce que j'écris des menteries ici ou simplement ce en quoi je crois?



Non, je crois sincèrement que c'est le rythme et la pression qui y est rattachée qui me dérange le plus. Et ça, personne d'autre que moi n'en est responsable, je le crains bien. Je suis perfectionniste sur quelques petites choses bien précises dans ma vie et l'écriture en fait partie. Alors, lorsque le "deadline" virtuel que je me suis moi-même imposé approche, au bout de trois jours sans rien d'écrit ici, je "capote" et écris n'importe quoi. Ce qui était un plaisir est maintenant un enfer bi-hebdomadaire.



Alors, je suis là à tenter déjà de confectionner un autre site, sous une adresse toute simple, et je me rends compte que celui-ci me manque déjà.



Si je changeais d'idée, m'en voudriez-vous? Auriez-vous l'impression que j'ai fait un "Gooba" de moi en faisant exprès de disparaître pour aller chercher les beaux commentaires que vous m'avez laissés? :)



Et si, pour une fois, je ne fuyais pas devant mes attentes, vos attentes? Comme vous pouvez le lire dans le billet suivant, ce ne serait pas la première fois que je prendrais mes jambes à mon coup devant une difficulté.



Et si j'étais simplement capable de réécrire à nouveau pour le plaisir, à mon rythme, quand j'en ai le goût? Des petits billets, des plus longs, des drôles, des tristounets, etc. Pour me faire plaisir à moi? Un peu comme un cadeau de Fête des Pères que je m'offrirais.



C'est seulement que je me rends compte qu'écrire fait maintenant partie de mon équilibre, que c'est maintenant essentiel pour moi.



Alors, si je vous déçois par mon attitude de girouette, vous savez où vous pouvez aller. Et ceux qui se croient visés par les propos du billet récent, et bien, comme on dit, si le chapeau vous fait... Je signe et j'assume.



Et à tous, je vous promets de ne plus réagir aussi rapidement lorsque d'autres étâts d'âme me traverseront. Prendre le temps de respirer et de réfléchir avant de prendre une décision que je ne suis pas prêt à assumer.



Alors, on repart. Plus lentement, à un rythme estival. Et si ça devait être plus rapide, ce sera mon choix, pas celui de mon "surmoi". Ça vous va?



p.s. Vos messages m'ont vraiment touchés. Je prends la peine d'y répondre très bientôt, c'est promis. Pour l'instant, j'ai deux puces qui veulent aller jouer au parc, alors à plus...

Une paire de rois

Je vous ai déjà parlé de mon père, cet inconnu. C’est un billet que les personnes choisies me parlent très souvent.

Ce dont je ne vous avais pas parlé à l’époque, c’est de ma paire de pères substituts, ceux qui ont suivi et qui ont été aussi importants dans ma vie que le premier. En ce jour férié, j’ai juste envie de leur rendre hommage, même si je suis certain que jamais ils ne liront ce billet.

Tout d’abord, il y a eu Jocelyn. C’était le père d’une amie d’enfance dont j’étais tombé amoureux durant mon adolescence. Au début, j’allais dans sa maison pour la voir elle, malgré la méchanceté qui l’habitait parfois. Je n’avais pas les griffes que j’ai aujourd’hui et elle le sentait, comme tout bon prédateur. J’étais pour elle la victime parfaite pour passer sa rage, pour sortir son agressivité, pour envoyer chier la planète. J’ai su plus tard, beaucoup trop tard, le pourquoi de toute cette rage mais là n’est pas le sujet.

Donc, Jocelyn est la raison pour laquelle j’ai passé plusieurs années dans cette maison, venant même à la préférer à la mienne. Dans cette maison, ça parlait, ça chantait, ça dansait et surtout, ça « calinait » comme c’est pas possible. Pour tout et pour rien. De gros calins bien sentis pour faire sortir le méchant, comme une bouteille de ketchup qu’on sert pour recueillir les dernières gouttes. Inutile de dire que mon amie avait le droit aux plus gros calins. Moi qui ne savait même pas ce qu’était l’affection, j’ai fait le plein durant des années. Je faisais partie de la famille et Jocelyn me considérait comme son fils, même s’il ne me l’a jamais dit. Et j’étais fier d’être ce fils. Notre habitude? Regarder le football. Il me racontait des histoires sur Terry Bradshaw, Franco Harris, Mel Blount et tous les autres grand joueurs des Steelers, son équipe favorite. On comparait les styles de Barry Sanders et de Gale Sayers, se demandant qui était le plus explosif. Pendant que mes amis écoutaient le SuperBowl ensemble, entourées d’une cinquantaine de bouteilles de bière vides, moi, j’étais avec Jocelyn, entouré d’une centaine de calins.

Puis, j’ai quitté ma ville natale pour aller étudier à Montréal. Nos contacts se sont raréfiés. On se voyait parfois, le temps d’une ronde de golf pas sérieuse pour deux sous. Et à chaque fois, ce regard porté sur moi, un regard plein d’affection. Lui ne pouvait pas savoir que cette affection allait me faire fuir éventuellement. Trop de pression, trop d’attentes pour mon petit cœur écorché.

La dernière fois qu’on aurait pu se voir, c’était au salon mortuaire, lors de la mort de mon géniteur. Il n’est pas venu. Sa femme, oui. Sa fille, oui. Et j’ai eu droit à des calins bien sentis, les premiers depuis des lustres. Mais lui n’était pas là. Sûrement dans sa caverne, avec son costume d’ours blessé. Je ne lui en veux pas. Je ne lui en voudrai jamais. Après tout, c’est moi qui ait quitté.

Le deuxième, arrivé au moment-même où je quittais le premier s’appelait Guy. Il était l’enseignant d’éducation physique de l’école où j’ai eu ma permanence. Un homme dur de la vieille école, aux idées arrêtées et aux valeurs n’ayant pas bougé d’un iota depuis son enfance. Je ne l’ai jamais vu douter de ses positions sur un sujet, jamais. Même quand il avait tort, même quand il le savait. Trop orgueilleux.

Mais derrière cette carapace, un cœur d’or et une tonne d’affection pour moi. Je ne sais pas comment c’était venu. Une bonne trentaine d’années nous séparaient mais nous nous entendions à merveille. Il m’apprenait tant de choses sur la vie et j’étais disponible à les apprendre. Je n’avais jamais eu de professeur naturel alors, c’était une nouveauté extraordinaire pour moi. Il me parlait du bonheur, des femmes, de ses fils, de politique, de hockey, de sa vie, de ma vie, des décisions qu’il avait prises, de celles qu’il regrettait et surtout, de celles qu’il assumait malgré tout.

Puis, le cancer s’est emparé de lui. Je l’ai suivi pendant un bon moment dans son calvaire. J’allais lui rendre visite chez lui puis à l’hôpital. Jusqu’à temps que la morphine embarque et que je débarque. Fuir avant de souffrir. Décevoir de façon volontaire. Rejeter avant d’être rejeté.

En ce jour de Fête des Pères, ne doutez pas de votre importance. Et je m’adresse à tous les hommes, pas seulement ceux qui traînent un enfant dans leur sillage. Vous êtes peut-être le père d’un élève, du fils de votre meilleur ami, du voisin qui commence sa vie d’adulte, de quelques ados du voisinage. Être père, c’est beaucoup plus une histoire de temps accordé et d’oreilles grandes ouvertes que celle d’un spermatozoïde se frayant un chemin jusqu’à une ovule.

vendredi 13 juin 2008

Exit

Avez-vous déjà senti le besoin de tout recommencer à neuf? Et si vous en aviez les moyens, sans faire de peine à personne? OK, disons, partir en laissant le bois mort en arrière et en continuant à courir dans la belle forêt en avant de vous? Le feriez-vous?

C'est aujourd'hui le plaisir que je m'offre. Car vous lisez en ce moment-même le dernier billet du blog "Le Monde en Saignant".

Comme une année scolaire qui s'achève
Comme un arbre qui n'a plus de sève

Mais avant de mettre un terme à ce premier chapître, laissez-moi vous expliquer le pourquoi de ce suicide virtuel qui me fait déjà, ma foi, le plus grand bien.

J'ai créé ce blogue sur un coup de tête, une fin de semaine, après avoir entendu PMT me rabrouer les oreilles avec son blogue. Il se sentait seul, le pôvre, alors, après lui avoir offert mon sein, je me suis dit, pourquoi ne pas écrire à mon tour?

Dès le tout début, j'ai eu le soutien d'un enseignant que vous connaissez bien et que j'ai appris à bien connaître. Quel bien il m'a fait, vous n'avez pas idée! Être accepté par mon collègue, c'était normal, il n'aurait pas pu faire autrement. Mais être encouragé par un confrère virtuel, alors là, c'était le summum pour une recrue comme moi. Ça voulait juste dire que j'avais ma place ici, parmi vous.

Ensuite sont venues les femmes. Ah, les femmes! (comme dirait Ferland). Celle que j'ai renommé et à qui j'ai finalement dédié une aventure de super-héros. Puis, il y a eu la dernière lettre, celle qui a incarné la douceur et l'acceptation et qui m'a aidé à prendre confiance ici. Je ne peux que les en remercier.

Certaines n'ont pas idée de l'influence qu'ils ont eu sur moi. Par leur front, par leurs mots bien choisis ou par le lien qui m'unissait à eux comme par enchantement. Elles n'ont pas idée de l'intérêt que j'ai porté à leurs blogues, that's for sure.

Il y a eu la douceur incarnée, celle qui m'a appris que chacun avait une armoire, ma découverte de 2008, qui a pourtant été celle de tant d'autres, bien avant moi. J'envie votre sagesse, mesdames...

Puis, il y a eu tous ceux qui sont passés, qui sont revenus ou pas. Vous ne pouvez pas savoir ce que vous avez apporté à ce blogue, vous n'en aurez jamais aucune idée...

Finalement, il y a deux personnes issues de ma vie réelle. La B.S., Maryse et Prof en Exil, qui m'avez tellement gâté en mots à travers vos bouches et vos e-mails... Je ne saurai jamais vous dire assez merci! Je vous aime.

Alors, gâté comme je suis, pourquoi disparaître, vous demanderez-vous donc? Parce que mon dernier billet a dû être expliqué à quelques collègues qui se sont senti visées par celui-ci. Alors que ça représentait la première tentative de sortir mon "fond" sur le web.

Parce que je ne peux plus suivre mon rythme d'un billet intéressant par deux ou trois jours comme je vous avais habitué. Ma routine de ces temps-ci? Un billet le mardi ou le mercredi, un petit clin d'oeil du week-end le samedi ou le dimanche et finalement, un billet le mardi ou le mercredi d'après. Je me déçois moli-même et ne me sens pas prêt à changer de rythme ici.

Parce que je veux donner du temps à mon Koala, ma Loutre et ma Blondinette qui le méritent tant. Ils ont vécu avec un zombie tellement d'années qu'elles méritent de profiter à temps plein de leur nouveau papounnet et chummy. C'est aussi simple que ça!

Parce que je ne me reconnais plus dans mes billets du tout début. Je me relis et j'ai l'impression que ces écrit de puceau n'ont plus rien à voir avec moi maintenant.

Parce qu'à travers THE SHOW, l'album des finissants, la soirée des finissants, les examens de fin d'année et tout le reste, il ne me reste plus aucune énergie à mettre ici.

Parce que j'ai le goût de me réinventer et de vous reconquérir un à la fois. Et par, un rythme plus lent, avoir plus de temps pour aller voir ce que vous faites de beau.

Alors, voilà le premier chapître qui tire à sa fin. On a eu du fun, pas vrai? Mais ne vous en faites pas, je reviendrai dans un jour, dans une semaine, dans un mois, avec un tas de "pas grand'choses" à vous raconter, c'est certain. Des "100 questions...", des "Tumultueuses aventures de...", etc. Ce n'est que le début de ma grande aventure à travers vous, je le crains bien. Ceux qui m'aiment me suivent et ceux qui ne m'aiment pas, voilà l'occasion parfaite de me "flusher"!

Ceux qui veulent connaître le moment exact où je renaîtrai de mes cendres, plus sûr de moi, avec des attentes plus réalistes, avec un rythme plus adapté à ma réalité, envoyez-moi un mot, par e-mail au: lemondeensaignant@hotmail.com. Je vous promets de vous envoyer un e-mail le jour même de ma réincarnation. Pour les autres, vous n'avez qu'à suivre mes commentaires que je laisserai sur d'autres blogues et à cliquer sur mon nom. Vous trouverez sûrement un moyen de me retrouver...

Merci pour tout, sincèrement. Vous n'avez pas idée du bien que vous m'avez fait. Je suis un peu plus grand, un peu plus sage et un peu plus homme, aussi bizarre que ça puisse sembler. Vous n'avez qu'à aller jetter un coup d'oeil ici, pour vous en rendre compte.

Allez, un corps qui traîne trop longtemps, ça pue... À bientôt, c'est promis!

xxx

mercredi 11 juin 2008

Pétage de coche

Pensez-vous que je pourrais me permettre, ne serait-ce qu’une fois, de péter ma coche ici? J’essaie de faire de ce blogue un endroit souvent drôle, parfois émouvant mais toujours distrayant pour vous. Mais là, j’en ai plein mon c…

C’est que voyez-vous, ça fait douze ans que j’enseigne et que j’observe le même comportement chez des enseignants, certains étant dans le métier depuis plusieurs années, et je ne suis plus capable d’en prendre. Le constant que j’en ai fait est pourtant tout simple, certains sont des cannibales. Leur bouffe? Les enfants ou plutôt la confiance en soi de ceux-ci.

Il m’arrive de crier, pas souvent mais il m’arrive de le faire. Le pire, c’est que bien souvent, ce n’est même pas leur faute. J’ai eu une mauvaise nuit ou tout simplement, je préfèrerais être ailleurs ce matin-là. Alors, je perds patience à la moindre offense et mes réactions sont alors exagérées. Et les murs de la classe tremblent, je vous le jure. Mais après une dizaine de minutes, lorsque tout est redevenu calme, vous savez ce que je fais? Je m’explique avec mon groupe et surtout, leur dit la vérité lorsqu’elle est racontable et que j’en ai le goût. Sinon, je cite des « raisons personnelles » et prends le temps de leur dire que j’ai la peau sensible et qu’il vaudrait mieux faire attention l’un à l’autre. Et vous savez quoi? Ils font attention à moi, tout comme je fais attention à eux lorsqu’ils ne se sentent pas bien et qu’ils viennent m’en parler.
Loin de moi l’idée de me penser parfait, loin de là. Croyez-moi, il vous suffirait d’une seule journée dans ma classe et vous me trouveriez mille défauts, c’est certain. Et je ne demande pas la perfection à personne non plus. Ce qui se passe dans leurs classes, jusqu’à un certain point, je n’en ai rien à foutre.

Mais lorsque certains enseignants nous prennent pour complice dans leur destruction quotidienne, moments où ils rejettent toutes leurs frustrations de la journée sur les enfants à qui ils doivent enseigner, c’est assez! Vous voulez des exemples? Et bien en voilà quelques-unes :

-On sait bien, toi, tu ne fais jamais rien!
-En Saignant, voudrais-tu d’un gros bébé dans ta classe?
-En Saignant, attends avant de partir! Sais-tu ce que ton élève a fait? Il a …

Et tout ça, toujours en s’assurant d’avoir le plus d’oreilles possible, histoire de faire un effet bœuf, but qui sera atteint lorsque la victime regardera par terre, honteux.

Ces personnes n’ont aucune notion du respect qu’ils essaient d’inculquer aux enfants. Ils n’ont pas le temps de prendre l’élève à part pour lui parler, c’est certain. Certains trouvent le temps mais pas eux. Et sans le savoir, ils durcissent l’image de « looser » que l’élève a de lui-même, image qu’il s’assurera de perpétrer car c’est la seule que lui renvoie son miroir lorsqu’il prend le risque de se mirer dedans.

Heureusement, ils ne sont pas légion. Il y en a toujours un ou deux par école qui n’ont pas le temps, en un an, de faire trop de dégâts. Je me demande seulement comment ils font pour être heureux dans ce métier en agissant de la sorte 180 jours par année.

Excusez-la...

Vous, en avez-vous de cette race dans vos écoles?

dimanche 8 juin 2008

Le clin d'oeil du week-end (vol.5)

Vous vous demandez sûrement pourquoi il y a des enseignants qui s'obstinent à enseigner auprès des élèves de sixième année quand on réalise tout le travail supplémentaire qui leur ai demandé (soirée des finissants, album des finissants, crises d'hormones...). Pour des moments comme celui-ci.

Je dis aux élèves, à la blague, comme il est difficile d'accepter ma perfection, jour après jour, et de voir les autres humains avoir tellement de misère à évoluer dans la vie. Balloune me regarde et me lance:

-Ouais, ouais, je suis certain de ça!
-Tu n'as pas le droit de parler, tu es une sous-race! lui répondis-je.
-Et toi, un sous-rat! me lance t'il du tac au tac.
-Tu n'es qu'un sous-crasse! lui répondis-je.
-Et toi, un sous gras! me répond-il, encore du tac au tac.

Au mois de septembre, ça n'aurait pas passé. Mais à une dizaine de jours de la fin, avec son sourire qui voulait dire "c'est tu correct, En Saignant", pourquoi pas? Il faut bien qu'ils se payent ma gueule un peu...

jeudi 5 juin 2008

Jouons un peu

Je suis ainsi fait, c'est rare que je roule sur la même route que les autres, quitte à me perdre une fois de temps en temps. J'ai reçu, au long de mes cinq mois d'existence, un grand total de deux offres de tag que j'ai refusé. Je ne sais pas, je ne crois pas que ce que je pourrais y écrire, à part virer mes réponses au ridicule pourrait intéresser qui que ce soit.


Mais comme je ne suis pas un homme de parole, je vais quand même tenter l'expérience. Mais pourquoi faire dans le facile? Alors, bienvenue à la première "Tag En Saignante".



Tout d'abord, les règlements:
  • Mettre le lien de qui m’a taggé. (Là, je suis déjà dans la merde car je me suis auto-tagué... Que disait Woody Allen à propos de la masturbation? Que c'était de faire l'amour avec quelqu'un qu'on aime...)
  • Mettre le règlement sur mon blogue. (À quoi ça rime, ce règlement et qu'arrive t'il si je ne le fais pas? On m'avertit que dorénavant, seule la cachette me sera permise?)
  • Répondre aux 6 questions suivantes. (Encore là, qui viendra vérifier? Des règlements sans arbitres, ce n'est pas des règlements...)
  • Tagger 6 personnes à la fin du billet en mettant leur lien. (C'est promis, juste pour leur faire plaisir! Surtout que j'étais toujours celui qui voulait la tag quand j'étais jeune mais qui ne la recevait jamais!)
  • Avertir directement sur leur blogue les personnes taggées. (Comment trouver la phrase punchée qui me permettra de sortir du "Je t'ai tagué!" habituel? Je trouverai)

1-Si tu pouvais amener avec toi une seule personnalité célèbre sur un île déserte, de qui s'agirait-il?



Sûrement Bernard Voyer et j'ai une méchante bonne raison pour cela. Étant donné qu'il a fait toutes ses excursions en milieux froids et hostiles et qu'on serait sur une île déserte, on partirait égal à égal et je suis pas si mal en camping. Donc, il ne pourrait pas me donner des tonnes de conseil du haut de son arrogance et si jamais il le faisait, je pourrais avoir cette douce conversation avec lui:

-Tu sais, En Saignant, j'ai appris, à travers mes 67 excursions dans le Grand Nord, que le froid...

-Tu trouves qu'il fait frette icitte?

-Non, mais...

-Ferme ta gueule! Écoute, tu vois la belle rangée de palmiers là bas, toute droite? Ça sera notre frontière. Tu prends l'ouest et je prends l'est. Tu as le droit de venir me visiter une fois par année, à Noël, disons. Et laisse faire pour les techniques de réchauffement peau-à-peau en cas d'hypothermie. Tu te chercheras un pingouin si tu tombes à l'eau!



Ahhhhhhhh... ça fait du bien!



2- Et sur cette même île déserte, qu'apporteriez-vous comme seul objet?

Un arbalète.



3- Combien de personnes y a t'il dans votre tête?

Il y en a trois. Et je compte bien vous les présenter de ce pas, puisqu'on est dans les confidences.

Tout d'abord, il y a En Saignant. C'est le tristounet avec ses histoires tristounettes. C'est le côté nutritif du Mini-Wheats. Il s'ouvre à vous de façon parfois habile, parfois moins habile et retourne se cacher dans sa grotte pendant un bout. Dans ces moments-là, il laisse la place à...

En Niaisant, mon alter ego qui dit n'importe quoi sous n'importe quelle forme. C'est le côté givré du Mini-Wheats. Il déconne avec vous et est parfois surpris que vous le suiviez dans les recoins sombres de sa tête et est d'autant plus surpris que vous trouviez drôles des passages que seul lui semble rire. Lorsqu'il est fatigué, il laisse la place à...

En Zignant, le nouveau-venu qui, horreur, semble plaire lui aussi. C'est le côté lubrique du Mini-Wheats (pas certain que vous le connaissiez, celui là!). Il tourne tout à la vulgarité et fait ressortir en vous le côté tordu de votre personnalité.

4- Avez-vous un côté bébé à votre personnalité?

Mais bien sûr mais je vous avertis que là, je vous fait une énorme confidence. Ce jeu de tag est vraiment entraînant...

Lorsque Prof Malgré Tout me parle trop fort, qu'il est frustré après moi, je ne me possède plus. Même quand je sais que ce sont des humeurs d'artistes. Alors, je me réfugie dans ma classe vers les 16h00, ferme la porte et les lumières, me couche sous mon bureau en petite boule et suce goulûment mon pouce.

Seul un concierge il y a quelques années attiré par ce bruit de succion a assisté à ce triste spectacle. Il pensait que l'école avait acheté une balayeuse sans lui en parler.

5- Parlez-nous d'une habitude que vous avez sur la blogosphère mais dont nous ne savons rien.

J'aime beaucoup me laisser des messages sous un tas de pseudonymes. Ainsi, lorsque je me sens un peu pince-sans-rire, j'utilise Prof Masqué. Lorsque j'ai le goût des jeux de mots, je deviens Zed. Lorsque j'ai le goût de vous impressionner et de vous mélanger, je deviens Femme Libre. Je deviens Gooba lorsque j'ai le goût de me faire désirer entre deux absences et finalement, lorsque mon commentaire est vraiment stupide et irréfléchi, je deviens Prof Malgré Tout.

Je tiens du même coup à remercier mes cinq lecteurs qui nous accompagnent!

6- Parlez-nous d'une chose que vous ne réussirez jamais à comprendre dans le merveilleux monde où l'on vit.

Étant plus jeune, les Foubrac m'ont vraiment fait rigolé. Je les trouvais ingénieux et ils m'impressionnaient énormément. Jusqu'à ce que la zizanie s'infiltre dans leur duo.

On les appercevait toujours ensemble auparavant, ils étaient inséparables. Mais maintenant, il n'y a que le jeune qui apparaît au Festival Juste Pour Rire pour nous jouer l'hymne national avec ses gaz.

Je ne connais pas la raison pour laquelle le vieux semble s'être fait tasser. Était-ce parce qu'ils recherchaient une nouvelle clientèle? Serait-il mort sans que nous l'ayons su? Aurait-il avalé sa pompe à bicyclette lors d'un spectacle dans la salle paroissiale de Ste-Anne-de-Sorel?

Je n'en ai aucune idée mais je vous jure que le jour où je découvrirai la vérité, quelqu'un va payer, c'est certain. Je ne dirai pas qui mais il est dans la quarantaine, a les cheveux noirs, prend toujours des poses avec les mains ouvertes devant la caméra et peut dire "Vote Obama" avec des pets de d'sous d'bras.

Save the whales!

Voilà, j'espère que vous en savez un peu plus sur moi maintenant. Ça m'a vraiment fait du bien de m'ouvrir à vous. Ah, et puis, je change le dernier règlement. Si j'ai réussi à vous accrocher au moins cinq sourires durant la lecture de ce billet, reprenez la tag sur votre blog. Il me semble que c'est un bon deal, non? Et laissez-moi un message ici si vous le faites.

Et un éclat de rires à haute voix vaut cinq sourires...

lundi 2 juin 2008

La légende de Doris ou la femme qui avait peur des pénis

Ce billet s'addresse à des adultes consentants

Laissez-moi donc vous raconter
Une petite légende bien salée
L'histoire de la belle Doris
La femme qui craignait les pénis


Jusqu'à trente ans, elle fut normale
Une journaliste de Montréal
Point d'amour pour les vergetures
Mais une passion des verges dures


Croupissant dans les faits divers
Les accidents sans pneus d'hiver
Les vieilles oubliées sans bassines
Les jeunes noyés dans les piscines


Mais pourtant elle espérait plus
Rêvant d'une vie en montagnes russes
De quatre jeunes hommes bien membrés
N'existant que pour la baiser


S'inventant un monde parallèle
Comme seul vêtement, un porte-jaretelle
Et des phallus un peu partout
Qui poussaient comme de l'herbe à poux


Il y en avait des gros, des p'tits
D'autres ressemblant à des radis
Des vaillants comme des paresseux
Certains d'ébènes, d'autres farineux

C'est alors que vint l'occasion
À la demande de son patron
De voir son fantasme prendre vie
Et d'accéder au Paradis

On lui annonça que les sports
Seraient où elle ferait son or
Finis les chats écrabouillés
Que des athlètes nus à épier

Quelle ne fut pas sa grande surprise
De voir que ses toutes premières prises
Seraient les champions de basket
Et toutes leur longissimes quéquettes

Aussitôt le match terminé
Elle marcha sans se dépêcher
Afin d'être dans le vestiaire
Après la douche, avant la bière

Lorsqu'elle entra, la lumière fut
Que des pénis à perdre de vue
De gros engins, tels des bananes
Se balançaient comme des lianes

Elle pénétra d'un pas léger
Toujours de son micro armée
Prête à écouter le plus grand
Ou encore même le plus gland

C'est alors que d'un geste lent
Le centre, un grand insignifiant
Lui balança son écureuil
Et d'un seul coup, lui creva l'oeil

On appela tout de suite l'ambulance
Mais elle n'avait plus aucune chance
De sauver son outil de voyeuse
La chose qui la rendait heureuse

Elle en sortit un oeil vitré
Tout son moral dans ses souliers
Et ne sachant plus comment faire
Pour voir une couille les yeux ouverts

Elle appela un groupe de soutien
Afin de trouver des moyens
Pour passer par-dessus sa peur
Du gros pénis porte-malheur

Elle rencontra un tas de gens
Que des adultes, aucun enfant
Chacun portant sa propre croix
Chacun racontant son émoi

Y'avait Martin qui a peur des seins
Depuis qu'un dimanche au matin
Il trébucha sur sa copine
Et s'étouffa de sa tétine

Et puis un jeune homme plutôt triste
Qui avait peur des clitoris
Qu'il n'avait jamais pu trouver
Et il tremblait juste d'y penser

C'est auprès d'eux qu'elle se guérit
Et jouant avec de gros céleris
Ou n'importe quel aliment
Qui lui donnait des tremblements

Maintenant, elle mène une vie normale
Elle écrit pour un grand journal
Mais son coeur tremble encore un peu
Lorsqu'elle repense à son épieu

dimanche 1 juin 2008

Lendemain de veille

Dans un passé pas si lointain, j'en ai viré, des brosses, croyez-moi. Pour vous, votre voisin, le meilleur ami de votre voisin et son chien!

Mais une brosse comme celle de la semaine passée, jamais. J'ai enfin réussi à être là pour eux, tout en était de plus en plus là pour elle. Et ça, c'est plus important que tout.

J'ai une idée de billet humoristique qui s'intitulerait "Doris ou la femme qui avait peur des pénis". J'essaie de vous faire rire avec un titre aussi con? Ça vous dit? Blondinette, qui a entendu le synopsis, trouve ça con, alors ça me motive encore plus à l'essayer, tête de cochon que je suis.

Allez, je dégrise encore un peu et on repart...

p.s. Désolé de ne pas avoir pu répondre à vos commentaires mais disons que le peu d'heures que je passais chez moi ne me le permettait pas.